Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
12 mai 2013

L'étoile ferroviaire de Gray relancée ?

Après la Bourgogne et Midi-Pyrénées, un nouveau projet de contrat de prestation de gestion d'infrastructures est envisagé en Franche Comté par RFF. L'étoile de Gray, totalisant une soixantaine de kilomètres de voies, connecté à Villers les Plots (ligne de Dijon à Dole) avec le "grand" réseau, la récente reprise par Europorte du trafic céréalier entre Gray et Autrey-les-Gray pourrait doper le volume transporté, en visant 400 000 tonnes par an contre 150 000 actuellement, c'est à dire le tonnage assuré au début des années 2000.

La démarche des opérateurs fret de proximité (OFP) reste encore marginale sur les lignes secondaires fret. L'objectif de cette démarche initiée voici un peu plus de cinq ans était de redonner de l'attractivité au rail par une relation plus fine et plus proche entre les entreprises locales et l'exploitation ferroviaire, afin de regrouper les trafics vers les grands axes.

Allant au-delà, le principe des prestataires gestionnaires d'infrastructures (PGI) prévoit en outre de déléguer la maintenance des installations à l'exploitant local selon des normes définies par RFF mais adaptées à la réalité du trafic (vitesses inférieures à 60 km/h, trafic limité, pas de service aux voyageurs) sur des installations qui aujourd'hui sont souvent en mauvais état, et qui nécessitent des investissements pour maintenir les circulations.

Reste maintenant à suivre l'impact de ces démarches d'une part sur le rythme de rénovation de ce réseau fret mais aussi sur l'attractivité du transport ferroviaire auprès des entreprises : s'il est évident qu'une coopération étroite entre le transporteur et ses clients apparaît comme une banale évidence, l'image passablement écornée du rail peut encore constituer un frein pour certains clients potentiels...

Publicité
Publicité
19 décembre 2012

Fret - concurrence déloyale : la SNCF sanctionnée

L'Autorité de la concurrence inflige à la SNCF une amende de 60,9 millions d'euros pour pratiques anticoncurrentielles sur le fret. Révélée en septembre dernier (voir notre article du 25 septembre 2012), l'instruction faisait suite à une autosaisine de cette instance en janvier 2008 et une plainte d'ECR en octobre 2009. Il était question de dumping sur les prix, inférieurs aux coûts, de surréservation de sillons et de wagons pour tarir le marché, et d'usage d'informations confidentielles pour contrer la concurrence.

Dans ses conclusions, l'Autorité de la concurrence demande également à l'entreprise ferroviaire de dresser une comptabilité analytique par marché.

Il est intéressant de remarquer que malgré ces pratiques, Fret SNCF n'a cessé de reculer, certes dans un contexte économique difficile, mais alors même que les autres prestataires maintiennent leur cap.

12 juillet 2012

OFP cherche locomotives à bon prix

Les opérateurs fret de proximité demeurent l'exception et les débuts de ces exploitations économiques de lignes dédiées au fret entre les installations terminales et les grands axes, demeurent plutôt discrets. Le potentiel est estimé à ce jour entre 6 et 10 millions de tonnes mais les opérateurs doivent, pour le capter, recourir à l'acquisition de locomotives Diesel neuves, plombant les comptes d'un service encore expérimental. Les OFP souhaiteraient pouvoir disposer d'engins d'occasion et lorgnent pour ce faire du côté de la SNCF en suggérant le reconditionnement d'engins en fin de vie (on pense aux BB 63500 et BB 66000). L'effondrement de la branche fret de la SNCF mettant de nombreux engins sur le carreau, l'idée ne manque pas de sens, mais la SNCF acceptera-t-elle d'aider les OFP alors que sa branche VFLI vient se placer sur un créneau similaire ?

1 mai 2012

ECR relance le triage de Gevrey

Euro Cargo Rail a remporté le marché de transport ferroviaire des usines automobiles Peugeot, représentant environ 500 000 voitures par an. L'entreprise filiale de la DB a décidé de regrouper les trains provenant de cinq usines du groupe PSA sur le triage de Gevrey, près de Dijon, avant d'expédier les trains vers 15 destinations en Europe. L'activité d'ECR vient relancer le trafic du triage bourguignon, mal en point au fur et à mesure de la contraction  des prestations de Fret SNCF. Reste qu'ECR attend une amélioration de la qualité des sillons, un sujet passablement complexe, entre les travaux de rénovation du réseau et l'organisation du système ferroviaire français.

120211_E186-177fontaine-mercurey-fdFontaine-Mercurey - 12 février 2011 - ECR est déjà implanté sur le réseau français et s'est doté de Traxx Bombardier, série 186. La montée en puissance d'ECR avec le trafic Peugeot devrait permettre à l'entreprise de passer le cap des 20% du trafic fret français. © transportrail

22 avril 2012

CFAL : le tracé fait toujours débat

L'insertion d'une infrastructure nouvelle aux franges d'une agglomération continue de soulever d'âpres débats autour d'une alternative au tracé. Le contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise est de ces projets.

Aujourd'hui, le scénario de référence rejoint les voies ferrées de la vallée du Rhône à hauteur du triage de Sibelin. D'autres verraient cette jonction beaucoup plus au sud, vers Saint-Rambert d'Albon, et vont même jusqu'à proposer une ligne nouvelle dédiée au fret plutôt que d'utiliser les lignes existantes, et notamment la ligne de rive droite, devenu en vingt ans un quasi désert ferroviaire. On entend même parler de craintes pour la qualité des vignobles si les trains revenaient de ce côté du Rhône, tandis que certains agitent le chiffon rouge d'une tragédie à l'image de celle de Toulouse. Et que dire de la situation d'aujourd'hui avec des camions traversant villes et villages avec un niveau de sécurité bien moindre que le transport ferroviaire ?

Le premier tour de l'élection présidentielle vient d'avoir lieu. On sait que la totalité des projets ferroviaires ne pourront être financés dans les délais impartis. Les transports ont été aux abonnés absents de la campagne : il y avait des débats plus graves à aborder. Il n'est pas de notre ressort de juger de la qualité des échanges. Néanmoins, peut-on imaginer de pouvoir réduire la dépendance énergétique pétrolière de la France, sécuriser les transports de voyageurs comme de marchandises, mais aussi apaiser la circulation dans les villes et villages, comment pourra-t-on réduire la pollution dans les grands bassins urbains sans faire des choix économiques majeurs où les infrastructures de transport ne sauraient être absentes ?

Pourra-t-on continuer à tergiverser sur l'intérêt général au profit d'intérêts particuliers qui conduisent parfois au blocage de certains projets ? Pourra-t-on continuer à ne pas faire des choix nets en matière de financement et de contrainte sur le transport routier ?

Bref, il est temps d'élever le débat.

Publicité
Publicité
21 mars 2012

CFAL : le Préfet du Rhône joue franc-jeu

Le préfet du Rhône a déjà eu l'occasion d'affirmer des positions qu'on pourrait presque qualifier d'iconoclastes tant elle détonne dans le paysage, et il entend bien garder cette ligne. Lundi, il a ainsi réaffirmé son opposition au contournement routier ouest de Lyon en déclarant qu'il était trop complexe donc trop cher donc infinançable en l'état actuel des finances publiques. Il estime que de façon pragmatique, le prolongement de l'A432 jusqu'aux abords de Vienne, constituant un second contournement à l'est, était la seule option envisageable... mais dont on imagine qu'elle sera loin d'être admise par la population !

Concernant la deuxième autoroute entre Lyon et Saint-Etienne, le préfet se contente d'éxécuter les ordres, manière de rappeler qu'il n'a pas caché son opposition à un projet dispendieux ne réglant en rien les problèmes de relations entre les deux agglomérations. Il n'a ainsi pas manqué de souligner qu'en quelques mois, le projet avait été renchéri de 10%, passant de 700 à 770 millions d'euros (dépassement équivalant au coût d'une douzaine de rames TER à deux niveaux !).

La déclaration d'utilité publique de la partie nord du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise devrait être prononcée à l'automne, en même temps que ne sera défini le tracé au sud de la ligne Lyon - Grenoble.

1 février 2012

La renaissance de Serqueux - Gisors

Cinquante kilomètres de voies à rénover, des ouvrages d'art et des passages à niveau à rénover, mais au-delà un enjeu de portée nationale : l'amélioration de la desserte du port du Havre.

La réactivation de Serqueux - Gisors s'inscrit dans l'objectif de créer un itinéraire alternatif pour le fret entre Le Havre et l'agglomération parisienne, déjà engagée avec la revalorisation du barreau Motteville - Montérolier-Buchy permettant d'éviter la traversée de Rouen.Par l'emprunt de la section Montérolier - Serqueux de la diagonale Rouen - Amiens, les trains de fret pourront rejoindre l'ancien itinéraire Paris - Dieppe par Gisors, et ainsi arriver dans l'agglomération parisienne par Pontoise et rejoindre la Grande Ceinture au Val d'Argenteuil.

Cet itinéraire évitera donc l'axe traditionnel par Vernon, Mantes-la-Jolie et Poissy, déjà passablement encombré, et qui sera au coeur du projet EOLE à l'ouest à partir de 2014. L'itinéraire via Serqueux - Gisors pourra ainsi servir de soupape afin de préserver la circulation du fret.

Dans un premier temps, les trains devront rebrousser à Serqueux : l'itinéraire ne devait alors servir qu'assez modérément, et le fret devrait alors continuer d'utiliser l'itinéraire bis via Amiens et Creil, qui, s'il n'est pas particulièrement économe en kilomètres, a au moins le mérite de la continuité. La réalisation du raccordement direct devrait rendre plus attractif Serqueux - Gisors, mais la capacité entre Argenteuil et Conflans Sainte Honorine restera alors le principal handicap à l'usage de ce tracé : la création d'une troisième voie est envisagée, mais son coût prohibitif refroidit les esprits les plus moteurs, la question des riverains n'étant pas la plus reposante à gérer...

151109_27356lafretteLa Frette Montigny - 15 novembre 2009 - La capacité du groupe VI entre Argenteuil et Conflans Sainte Honorine reste le talon d'Achille dans la constitution de ce nouvel itinéraire bis entre Le Havre et la Grande Ceinture de Paris. La troisième voie dans un secteur résidentiel sera difficile à présenter aux riverains... © transportrail

Le budget de l'opération est de 105 M€ financé aux trois tiers par l'Etat, la Région Haute-Normandie et RFF.

23 décembre 2011

Eurtotunnel homologue Modalohr

Le wagon Modalohr est désormais homologué pour circuler dans le tunnel sous la Manche : le principe d'une liaison entre l'Angleterre et l'autoroute ferroviaire Atlantique semble susciter quelques réflexions, mais peut-on circuler sur le réseau britannique aux caractéristiques de gabarit différentes ?

23 décembre 2011

Fret SNCF : sombres perspectives pour 2012

La conjoncture économique ne facilite pas l'amélioration de la santé du fret ferroviaire français avec des perspectives pour l'année 2012 à la baisse : en dix ans, la SNCF aura vu fondre de moitié les tonnages transportés par ses trains. Pour essayer de retrouver un peu de compétitivité (ce n'est pas le boulot qui manque), un premier train de 850 m de long a circulé entre Perpignan et Luxembourg : le principe consiste à augmenter la longueur des convois, traditionnellement limitée à 750 m de long, pour améliorer la productivité de chaque sillon acheté auprès de RFF. L'objectif est d'atteindre 1050 m en 2014, ce qui nécessite l'adaptation des voies de garages et d'évitements aujourd'hui conçues pour des convois de 750 m. Reste que cette mesure n'est qu'une goutte d'eau par rapport à l'ampleur de la mission de relance du fret ferroviaire français...

26 septembre 2011

Rive droite du Rhône : le Préfet pour l'utilisation du réseau

Il est parfois de ces réactions éclairées qu'on ne peut que signaler et applaudir. Dans une société où l'individualisme va grandissant et où l'intérêt général s'efface devant les intérêts personnels, les réactions de bon sens ne peuvent qu'être remarquées.

Ainsi, les élus et riverains ardéchois se lamentent régulièrement de leur triste sort d'être le seul département français à ne pas disposer de service ferroviaire de voyageurs. Soit. Cela dit, au cours de l'été, la rive droite a été utilisé pour dévier le trafic circulant en rive gauche pendant les travaux de mise au gabarit du tunnel des Roches de Condrieu. Et là, le propos change radicalement pour passer à une franche opposition, les riverains préférant la quiétude de cette ligne dont le trafic de marchandises a suivi la courbe de décroissance vertigineuse des tonnages transportés.

Mais voila, la rive droite est directement concernée par le projet de contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (CFAL) dont elle constitue le prolongement naturel jusqu'à la Méditerranée. Et voilà les riverains de la voie ferrée côté ardéchois réclamer la construction d'une ligne nouvelle dédiée au fret... en rive gauche. Bref, du Nimbysme (ou théorie du "pas dans mon jardin") dans toute sa splendeur !

La réaction du Préfet coordonnateur du projet n'en fut que plus limpide : "Nous n'allons pas construire une nouvelle voie ferrée parce que des riverains ont des intérêts privés : moi je représente l'Etat et ça me paraît logique d'utiliser une voie ferrée existante.  Une ligne de chemin de fer, c'est fait pour que des trains roulent dessus !"

Lapalissade ou provocation ? Assurément, le bon sens !

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 > >>
Publicité