Le 29 septembre prochain seront inaugurés les 162,7 km de la ligne nouvelle entre Valladolid et Leon, ainsi que l'achèvement des travaux d'adaptation de la section Leon - Oviedo. Sur cette section, la traversée de Pajares est déjà opérationnelle. Ainsi, la liaison Madrid - Leon sera ramenée de 2h45 à 2h, tandis que Palencia sera à 1h20 de la capitale soit 20 minutes de moins qu'aujourd'hui.
La ligne est conçue pour une double voie mais dans un premier temps, une seule voie a été installée et équipée (25 kV et ERTMS de niveau 2), afin de limiter l'investissement tout en préservant l'évolution des installations selon le succès commercial.
Cette extension au nord-ouest préfigure une série de mises en service de nouvelles infrastructures à grande vitesse en Espagne. Pas moins de 12 villes bénéficieront de l'arrivée des AVE avec à la clé une amélioration des fréquences et des temps de parcours. Au total, près de 1000 km d'infrastructures nouvelles doivent être mises en service d'ici la fin de l'année, quoique ADIF, le gestionnaire d'infrastructures espagnol, ne donne pas encore de dates précises. Ces lignes résultent de l'ajustement du programme de 29 MM€ d'investissement décidé avant 2008, avant les effets de la crise économique sur les finances publiques du pays. En 2011, le gouvernement espagnol avait donc "réduit la voilure" pour se concentrer sur des sections prioritaires, définies évidemment selon l'avancement des travaux (les "coups partis"), le coût de l'arrêt des chantiers et le potentiel de trafic. Ainsi, l'enveloppe s'est stabilisée autour de 5 MM€ de travaux prioritaires illustrés par la carte ci-dessous.
Ainsi, la priorité est donné au nord-ouest du pays avec les lignes de Leon, Burgos et Zamora. La cote méditerranéenne n'est pas oubliée avec la création de la section Valence - Castellon qui viendra améliorer la liaison Valence - Barcelone sur sa partie la plus critique. Murcie, Grenade et Cadix bénéficieront également de services AVE directs depuis Madrid. Enfin, l'amorce de la ligne nouvelle Espagne - Portugal, déjà exploitée mais à vitesse réduite, entre 120 et 160 km/h, devrait être exploitée à grande vitesse.
La longueur du réseau à grande vitesse et écartement standardisé de 1435 mm passera donc à environ 3100 km à l'issue de ces mises en service. La RENFE n'utilisera pas de matériel nouveau pour ces extensions, misant sur la productivité accru du parc existant. L'objectif de la RENFE est aussi d'augmenter la fréquentation de ses trains, misant notamment sur le développement d'offres par Internet à petits prix. Les premiers résultats semblent visibles selon la RENFE qui vise un résultat de l'ordre de 28 millions de voyageurs sur les lignes à grande vitesse en 2015 contre 25,6 l'année dernier.
D'autres lignes seront mises en service au-delà, vraisemblablement autour de 2020, notamment le Y basque et la section Burgos - Vitoria. Cependant, le rythme a été sérieusement revu à la baisse par rapport aux prévisions du début des années 2000. La conjoncture économique n'est plus tout à fait la même, les crédits européens se font moins généreux et les retours en terme de trafic ont parfois tardé à décoller. Mais les principes n'ont pas été remis en cause.
Parallèlement, ADIF a attribué à un consortium formé d'Alstom, Bombardier et Indra l'équipement en ETCS de niveau 2 de l'amorce de la ligne hispano-portugaise Plasencia - Badajoz. Bombardier fournira son système Interflo 450, Alstom ses postes d'itinéraires Smartlock 300 et Indra le système ASFA de protection des circulations. ADIF poursuit l'installation du système européen de signalisation ferroviaire, ayant bénéficié d'un prêt de 180 M€ de la Banque Européenne d'Investissements, notamment pour la ligne de La Corogne à Vigo et de Valladolid à Burgos.