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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
12 novembre 2016

De Hendaye à San Sebastian par l'Euskotren

Heureusement qu'il est là ! Comme vous avez sans doute pu le constater en lisant notre article sur les dessertes voyageurs transfrontalières, les relations France - Espagne ne sont guère étoffées, même sur la Côte Basque où la continuité urbaine apparaît la plus flagrante. Si la différence technique entre les réseaux français et espagnol explique en partie cette carence, elle témoigne du chemin à parcourir afin que l'Europe ferroviaire devienne une réalité au quotidien, pas seulement sur les grandes relations entre les capitales, mais aussi sur les flux pendulaires de courte distance.

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San Sebastian - 1er juillet 2016 - Configurée en impasse, la gare voit converger trois lignes du réseau basque vers Hendaye, Lasarte et Bilbao. Le matériel CAF UT900 équipe la quasi-totalité des dessertes. © transportrail

Le réseau à voie métrique Euskotren vient compenser l'absence de coordination entre la SNCF et le duo RENFE-ADIF. Surnommé localement El topo - la taupe - en raison du nombre assez important de tunnels, il relie toutes les 30 minutes Hendaye à San Sebastian, une desserte intégrée à l'offre "metro donostiaelda". C'est à bord de ce train moderne, performant et commode que transportrail vous invite à embarquer pour franchir la Bidassoa, au travers de ce nouveau dossier qui attend vos commentaires !

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22 septembre 2015

Espagne : nouvelles extensions du réseau à grande vitesse

Le 29 septembre prochain seront inaugurés les 162,7 km de la ligne nouvelle entre Valladolid et Leon, ainsi que l'achèvement des travaux d'adaptation de la section Leon - Oviedo. Sur cette section, la traversée de Pajares est déjà opérationnelle. Ainsi, la liaison Madrid - Leon sera ramenée de 2h45 à 2h, tandis que Palencia sera à 1h20 de la capitale soit 20 minutes de moins qu'aujourd'hui.

La ligne est conçue pour une double voie mais dans un premier temps, une seule voie a été installée et équipée (25 kV et ERTMS de niveau 2), afin de limiter l'investissement tout en préservant l'évolution des installations selon le succès commercial.

Cette extension au nord-ouest préfigure une série de mises en service de nouvelles infrastructures à grande vitesse en Espagne. Pas moins de 12 villes bénéficieront de l'arrivée des AVE avec à la clé une amélioration des fréquences et des temps de parcours. Au total, près de 1000 km d'infrastructures nouvelles doivent être mises en service d'ici la fin de l'année, quoique ADIF, le gestionnaire d'infrastructures espagnol, ne donne pas encore de dates précises. Ces lignes résultent de l'ajustement du programme de 29 MM€ d'investissement décidé avant 2008, avant les effets de la crise économique sur les finances publiques du pays. En 2011, le gouvernement espagnol avait donc "réduit la voilure" pour se concentrer sur des sections prioritaires, définies évidemment selon l'avancement des travaux (les "coups partis"), le coût de l'arrêt des chantiers et le potentiel de trafic. Ainsi, l'enveloppe s'est stabilisée autour de 5 MM€ de travaux prioritaires illustrés par la carte ci-dessous.

<p>El mapa del Ave en España</p>

Ainsi, la priorité est donné au nord-ouest du pays avec les lignes de Leon, Burgos et Zamora. La cote méditerranéenne n'est pas oubliée avec la création de la section Valence - Castellon qui viendra améliorer la liaison Valence - Barcelone sur sa partie la plus critique. Murcie, Grenade et Cadix bénéficieront également de services AVE directs depuis Madrid. Enfin, l'amorce de la ligne nouvelle Espagne - Portugal, déjà exploitée mais à vitesse réduite, entre 120 et 160 km/h, devrait être exploitée à grande vitesse.

La longueur du réseau à grande vitesse et écartement standardisé de 1435 mm passera donc à environ 3100 km à l'issue de ces mises en service. La RENFE n'utilisera pas de matériel nouveau pour ces extensions, misant sur la productivité accru du parc existant. L'objectif de la RENFE est aussi d'augmenter la fréquentation de ses trains, misant notamment sur le développement d'offres par Internet à petits prix. Les premiers résultats semblent visibles selon la RENFE qui vise un résultat de l'ordre de 28 millions de voyageurs sur les lignes à grande vitesse en 2015 contre 25,6 l'année dernier.

D'autres lignes seront mises en service au-delà, vraisemblablement autour de 2020, notamment le Y basque et la section Burgos - Vitoria. Cependant, le rythme a été sérieusement revu à la baisse par rapport aux prévisions du début des années 2000. La conjoncture économique n'est plus tout à fait la même, les crédits européens se font moins généreux et les retours en terme de trafic ont parfois tardé à décoller. Mais les principes n'ont pas été remis en cause.

Parallèlement, ADIF a attribué à un consortium formé d'Alstom, Bombardier et Indra l'équipement en ETCS de niveau 2 de l'amorce de la ligne hispano-portugaise Plasencia - Badajoz. Bombardier fournira son système Interflo 450, Alstom ses postes d'itinéraires Smartlock 300 et Indra le système ASFA de protection des circulations. ADIF poursuit l'installation du système européen de signalisation ferroviaire, ayant bénéficié d'un prêt de 180 M€ de la Banque Européenne d'Investissements, notamment pour la ligne de La Corogne à Vigo et de Valladolid à Burgos.

20 juillet 2015

TP Ferro dépose le bilan

Concessionnaire de la ligne nouvelle entre Perpignan et Figueras, le consortium franco-espagnol TP Ferro a demandé son placement sous administration judiciaire au tribunal de commerce de Gérone. L'augmentation des coûts de réalisation de la ligne de 44 km combinée au retard de 3 ans à l'ouverture et à un trafic réel notoirement inférieur aux prévisions initales largement surestimées aboutit à cette situation. Le TGV n'est pas concurrent de l'avion sur les liaisons France - Espagne, compte tenu des tarifs pratiqués par les compagnies low-cost et l'écart de temps de parcours. Les liaisons vers Toulouse, Marseille et Lyon sont de très faible volume et elles aussi concurrencées par la voie aérienne. Quant au fret, il est atone, avec au mieux 35 trains par semaine, deux sens cumulés.

En cas de faillite, les Etats auraient à se substituer au consortium pour solder la dette. Le Tribunal des Comptes espagnol a publié un rapport qui pointe les incertitudes sur la viabilité à long terme du modèle économique de la grande vitesse en Espagne, largement adossé aux financements européens, mais avec une intensité d'utilisation encore limitée.

26 mai 2015

Espagne : investissements en banlieue

La ministre du développement Ana Pastor a annoncé l'octroi d'une enveloppe de 1,26 MM€ - dont 1  MM€ financée par l'ADIF, le gestionnaire d'infrastructures espagnol - consacrée à la modernisation des réseaux Cercanias autour des grandes villes espagnoles sur la période 2015 - 2018. Ce budget financera diverses opérations concernant les plans de voie, pour supprimer certains cisaillements dans les bifurcations, la création de nouvelles gares, l'amélioration de la signalisation, des travaux de mise en accessibilité des gares, le déploiement du Wifi dans les trains et la modernisation du matériel roulant, notamment pour équiper d'écrans d'information dynamique les rames type 447 qui assurent une bonne partie des dessertes avec les récentes automotrices Civia.

21 avril 2015

Nouvelle ligne à grande vitesse en Espagne

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Madrid Atocha - 16 février 2012 - Les rames Avant S121 de CAF assurent la liaison Madrid - Saint Jacques de Compostelle par la ligne nouvelle inaugurée, qui n'est pas au sens technique du terme une ligne à grande vitesse. © transportrail

Le 18 avril dernier, ADIF, le gestionnaire d'infrastructures ferroviaires espagnol, a ouvert au service commercial la section de 155,6 km de ligne nouvelle à écartement international entre Saint Jacques de Compostelle et Vigo. Economisant 22 km par rapport à la ligne classique, elle procure un gain de 40 minutes sur les liaisons avec Madrid.

Traversant la partie montagneuse de l'Espagne, la ligne comporte 37 tunnel sur une longueur cumulée de 59,2 km, dont un de 8,25 km pour la traversée de Vigo et la desserte de la nouvelle gare souterraine. Il faut aussi compter 32 viaducs dont celui de la rivière Sar, long de 2400 m. Le coût total de la ligne a dépassé les 3 MM€.

La ligne est pour l'instant exploitée à 200 km/h avec le système d'exploitation espagnol ASFA. L'installation de l'ETCS autorisera un relèvement transitoire à 220 km/h puis à 250 km/h dès l'équipement de ce système sur les sections classiques mises à double écartement qui continueront d'être utilisées pour les 10 rotations journalières entre Madrid et Saint Jacques de Compostelle. Elles sont assurées avec des automotrices aptes à 250 km/h, série 121, construites par CAF.

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20 avril 2015

Réflexions sur le potentiel entre Perpignan et Barcelone

Avec un faible trafic ferroviaire voyageurs (2 TGV Paris - Barcelone et une relation pour Toulouse, Marseille et Lyon) et un trafic fret très inférieur aux prévisions, la situation du concessionnaire de la ligne nouvelle Perpignan - Figueras devient de plus en plus difficile. La Région Midi-Pyrénées et la Province de Catalogne ont décidé d'examiner conjointement les potentialités d'utilisation de cette infrastructure pour développer les relations ferroviaires transfrontalières. Côté français, la réflexion se veut encore plus large du fait de la prochaine fusion des deux Régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Les deux collectivités considèrent non seulement que l'offre n'est pas assez visible car trop faible, mais également d'un prix élevé, ce qui la rend peu attractive.

Le développement économique d'une coopération franco-espagnole portant sur la desserte de la Catalogne viserait à mieux valoriser cette infrastructure qui constituerait le fil d'Ariane entre les trois agglomérations principales que sont Toulouse, Montpellier et Barcelone. On serait même tenté d'y ajouter Marseille afin de promouvoir une dynamique économique méditerranéenne qui pourrait s'appuyer sur l'existence de relations ferroviaires plus intenses.

Conçue avec un tracé compatible avec une vitesse de 350 km/h, la ligne n'est actuellement parcourable qu'à 200 km/h en attendant l'achèvement des travaux d'alimentation électrique qui autoriseront une circulation à 300 km/h avec les matériels français (TGV  Euroduplex) et espagnols (AVE S-100), ainsi que pour autoriser les circulations de fret, qui, comme dit en début d'article, restent rares.

On peut envisager plusieurs solutions pour valoriser cette infrastructure. L'augmentation de l'offre TGV - AVE serait la première mais la plus complexe à mettre en oeuvre puisque ces offres sont de registre commercial aux risques et périls des deux compagnies (SNCF et RENFE). La deuxième serait la mise en oeuvre d'une offre rapide, à 249 km/h, pour éviter d'entrer dans le champ des spécifications d'un matériel apte à la très grande vitesse. Il s'agirait par exemple de liaisons RENFE Avant. La troisième, minimaliste, s'appuierait sur des trains régionaux aptes à 200 km/h, mais avec un gain de temps moindre.

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Nîmes - 30 décembre 2014 - Entrée en gare de Nîmes d'un AVE S100 de la RENFE assurant une relation entre Lyon et Barcelone. La Région Languedoc-Roussillon souhaite étudier une meilleure utilisation de la ligne nouvelle Perpignan - Barcelone avec sa voisine catalane. © transportrail

Cependant, les solutions techniques dépendront d'abord du projet économique et territorial qui serait mis en oeuvre : de ce renforcement de la coopération quotidienne transfrontalières pourrait germer le besoin d'une offre plus importante.

Pour mémoire, la grande vitesse ferroviaire relie actuellement Barcelone à Toulouse en 3h20 contre 4h50 en voiture, et à Montpellier en 2h56 contre 4h10 en voiture. C'est donc bien la fréquence qui fait aujourd'hui défaut. La mise en place a minima de rotations matin, midi et soir devrait constituer l'objectif minimal de cette coopération économique.

20 mars 2015

Les comptes de TP Ferro dans le rouge

La ligne nouvelle Perpignan - Barcelone ne fait pas recettes et le consortium TP Ferro formé par Eiffage et ACS fait ses comptes : la faiblesse des circulations, qu'il s'agisse de fret ou de voyageurs, ne permet pas de générer suffisamment de péages pour amortir le coût de la construction de cette infrastructure. La dette atteindrait déjà 400 M€ et le consortium envisage de se retourner vers l'Espagne et la France.

Déjà, les trains n'y circulent plus au mieux qu'à 200 km/h au lieu de 320, et on compte au maximum une dizaine de circulations par sens sur cette ligne qui doit pourtant incarner le trait d'union entre la France et l'Espagne, et notamment une alternative du transport routier entre les deux pays.

4 août 2014

RENFE : premiers succès pour la nouvelle politique AVE

Avec la décision du gouvernement espagnol d'ouvrir à la concurrence sous forme d'appel d'offres l'ensemble des dessertes ferroviaires intérieures, la RENFE a modifié sa politique tarifaire sur les grandes lignes afin de devenir plus attractive. En 2013, le prix moyen d'un billet a baissé de 25%, par la combinaison d'une réduction de 11% du tarif de base et du développement des offres promotionnelles. En retour, le trafic a augmenté de 20%, et le taux de remplissage moyen atteint 73%. La branche Viajeros a dégagé un bénéfice de 57 M€ en 2013 et, pour la première fois, le trafic sur les AVE a dépassé celui des liaisons aériennes intérieures.

La RENFE en outre mise sur de nouveaux services déployés d'ici la fin de l'année 2014 pour pouvoir renforcer encore sa position avant l'éventuelle arrivée de nouveaux opérateurs : un service de bagage en porte à porte, le wifi dans les rames, la réservation d'une voiture silence.

27 avril 2014

Reportage : les Cercanias de Madrid

Suite de la série d'escapades de transportrail pour les ponts du mois de mai, avec un regard sur la desserte ferroviaire de Madrid par le réseau Cercanias exploité par la RENFE.

La communauté de Madrid constitue un bassin urbain peuplée de 6,2 millions d'habitants dont 3,2 pour la seule municipalité madrilène. Elle est desservie par 8 lignes ferroviaires suburbaines desservant 370 km d'infrastructures et 96 gares, fréquentées par 1385 trains par jour. Elles transportent 880 000 voyageurs par jour. Constituant l'équivalent du RER, l'architecture du résau repose sur deux liaisons souterraines nord-sud parallèles, et une liaison de quasi-ceinture, sur lesquelles se greffent les différentes radiales.

A vos commentaires !

24 août 2013

Dossier grande vitesse en Espagne

En dépit d'un été à l'actualité tragique, un nouveau dossier de transportrail se penche sur le réseau à grande vitesse espagnol. Constituant en quelque sorte un second réseau du fait de sa constitution à l'écartement international, il tisse sa toile au départ de Madrid vers les différentes provinces espagnoles. La liaison vers la France a pris du retard, beaucoup de retard, mais devrait être mise en service cet automne. En revanche, après deux décennies de rapide développement marqué par l'abondance des crédits européens, la crise économique et le tarissement des ressources de l'Union ralentissent désormais considérablement l'avancement des nouvelles réalisations.

Ce dossier est aussi l'occasion d'impressions de voyage à bord des différents AVE exploités par la RENFE.

A vos réactions !

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