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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
6 février 2022

43 ICE3 supplémentaires pour la DB

La stratégie de la DB en matière de matière longue distance est parfois difficile à suivre : à l'origine, elle avait décidé de se doter de rames Intercity aptes à 250 km/h (très exactement 249 km/h) pour remplacer les rames classiques associées aux BR101 (plafonnant à 200 km/h) et les 2 premières générations d'ICE. Finalement, les ICE4 ont été homologués pour 265 km/h.

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Francfort Hauptbahnhof - 24 septembre 2016 - La deuxième génération d'ICE3 - série BR407 - est utilisée en trafic intérieur mais aussi sur les relations avec la France. D'ici la fin de la décennie, 73 rames supplémentaires seront livrées par Siemens à la DB. © transportrail

La DB n'a cependant pas renoncé à des vitesses supérieures puisque 30 rames ICE3 de 2ème génération avaient été commandées en 2019, qui seront rejointes par 43 unités supplémentaires (représentant un investissement de 1,5 MM€). Elles s'inscrivent dans le projet de cadencement intégral des dessertes ferroviaires à l'étude, et sa première étape destinée à renforcer l'offre sur les principales relations, avec au moins un ICE par heure, voire toutes les 30 minutes sur les axes à forte demande.

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30 novembre 2021

Allemagne : une réforme de la DB ?

La nouvelle coalition gouvernementale en Allemagne est composée des socio-démocrates, des écologistes et des libéraux. Surprise : la question ferroviaire semble être un dossier pour lequel les clivages ne sont pas aussi simples qu'on ne pourrait le penser. Le devenir de l'organisation de la DB est en effet discuté, notamment la position du gestionnaire d'infrastructure, aujourd'hui considérée trop proche de l'opérateur historique. Outre le fret, largement ouvert à d'autres entreprises, les contrats de service public pour le transport régional représentent plus de 40% du marché, même si le volume d'affaires de la DB est beaucoup plus élevé qu'avant la libéralisation de 1994.

Les libéraux sont favorables à une sortie de celui-ci du groupe DB, tout comme la Commission sur les Monopoles et les associations de l'industrie ferroviaire. Les écologistes aussi : on ne s'y attendait pas. Le syndicat des conducteurs de trains de même : étonnant ! Les socio-démocrates sont plus timides sur ce point, et 3 scénarios semblent à l'étude.

Un peu comme en France, la situation des gares pourrait être un premier palier de cette réforme en intégrant DB Stations & Services dans DB Netz. Mais ensuite, les 3 scénarios vont d'un relatif statu quo à la rupture complète : gestionnaire d'infrastructure indépendant dans la holding DB ou dans un organisme distinct ? Mais s'ajoute une autre composante plus étonnante : séparer la gestion du patrimoine ferroviaire et la gestion des opérationnelle des circulations. Ce schéma semble plus hasardeux.

Dans les autres éléments de l'accord de gouvernement, figurent l'augmentation de 19 à 25% de la part de marché du fret et le doublement du trafic voyageurs d'ici 2030, ainsi qu'un nouveau plan d'électrification du réseau portant à 75% la part du réseau équipé.

29 octobre 2021

Breisgau S-Bahn : il aura fallu être patient

C'est donc officiellement depuis le 4 octobre dernier que le programme Breisgau S-Bahn peut être considéré comme pleinement opérationnel, aboutissant à la création d'un RER autour de Freiburg en Breisgau, incluant évidemment une partie de la ligne de rive droite de la vallée du Rhin mais aussi plusieurs lignes locales. Retrouvez le dossier de transportrail pour en savoir plus sur ce projet désormais devenu réalité.

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Le retard est imputé d'une part à la livraison ralentie du matériel roulant avant la crise sanitaire, rythme qui fut évidemment aussi pénalisé par les mesures prises à partir du printemps 2020, mais aussi aux difficultés rencontrées pour mener à bien l'électrification des lignes, indispensables pour déployer les nouvelles rames. Les Talent 3 étant désormais en nombre suffisant pour les lignes exploitées par SWEG (Kaiserstuhlbahn, Elztalbahn et Münstertalbahn) tout comme les Mireo, Coradia Continental et Desiro High Capacity utilisées sur le périmètre confié à la DB (incluant la ligne du Höllental), le RER fribourgeois est donc désormais une destination ferroviaire intéressante, tant pour la valorisation de lignes d'intérêt local que pour la constitution d'un système ferroviaire périurbain à forte fréquence dans une agglomération de 600 000 habitants : un joli cas d'école pour les métropoles françaises !

17 octobre 2021

Allemagne : la facture du Deutschlandtakt

L'Allemagne planche sur un horaire cadencé intégral à horizon 2030 destiné à coordonner les trames horaires des différents réseaux régionaux et des dessertes longue distance, qui ne sont aujourd'hui qui partiellement synchronisés : le regard français n'y voit presque du feu compte tenu de la densité des offres, mais en Allemagne, certaines correspondances jugées trop longues (on parle d'ici de moins d'une heure) sont en ligne de mire, afin de rendre les trajets plus fluides et donc plus attractifs.

L'objectif de ce Deutschlandtakt est de proposer a minima un train par heure et par sens entre toutes les grandes villes du pays et même 2 trains par heure pour les liaisons à fort trafic. Par ricochet, cet objectif bousculerait l'organisation des dessertes régionales... et il ne faut pas oublier l'abondant trafic fret qui impose aussi ses sujétions compte tenu d'un nombre de circulations qui continue d'augmenter, au point de provoquer la saturation de certains itinéraires fret, comme la vallée du Rhin ou la vallée du Main.

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Francfort Hbf - 25 septembre 2016 - La coordination des dessertes régionales et longue distance est au coeur de la démarche pour réduire les délais de correspondance et ainsi proposer des temps de parcours complets les plus optimisés possibles... mais il faudra investir ! © E. Fouvreaux

L'étude a été sans surprise confiée à l'incontournable cabinet d'ingénierie horaire suisse SMA et le résultat donne au premier abord le vertige : 181 aménagements ferroviaires à réaliser sur le réseau afin d'augmenter la capacité pour atteindre l'objectif de cadencement intégral des dessertes ferroviaires, avec une facture qui oscille entre 48 et 60 MM€. Problème, le gouvernement fédéral dote DB Netz de 2 MM€ par an pour les projets de développement (en plus du budget de renouvellement). Autant dire que pour 2030, il va falloir considérablement augmenter cette dotation, pour la porter à 6 MM€, et en supposant que les entreprises de travaux ferroviaires sont suffisamment armées pour fournir les ressources en ingénierie d'études et assurer l'exécution des chantiers.

17 octobre 2021

Allemagne : Keolis et Abellio en repli

A quelques semaines d'intervalle, la presse a mis en lumière la situation difficile de certains opérateurs privés en Allemagne, opérant des dessertes ferroviaires sous contrat de service public pour des Länders. Dans les deux cas, les entreprises mettent en avant la rigidité contractuelle, un problème croissant de déséquilibre des charges et recettes avec une hausse des coûts de production et des problèmes d'infrastructure, notamment en raison de retards dans la réalisation des travaux sur le réseau. La gestion des transitions à la fin des contrats n'est aussi pas évidente car, en Allemagne, un opérateur qui perd un contrat conserve ses salariés, ce qui allonge le délai de mise en place du nouvel opérateur. C'est particulièrement significatif pour les conducteurs : la pénurie croissante crée des tensions parmi l'ensemble des opérateurs (y compris la DB), car les exigences du métier réduit fortement les vocations. A cela s'ajoute donc ce non-transfert des personnels en cas de changement d'opérateur, allongeant ces transitions, par les temps accrus de formation (par exemple : la connaissance des lignes par les conducteurs). Il n'est pas non plus impossible aussi que les propositions retenues lors de l'attribution de ces contrats aient été un peu sous-évaluées...

Keolis Deutschland (Groupe SNCF) a ainsi annoncé la prochaine vente d'Eurobahn, concernant 4 contrats, sachant que la prise d'effet du marché pour le VRR (S-Bahn Ruhr) est différée depuis fin 2019. Les difficultés de la filiale allemande étaient connues de longue date et l'hypothèse du retrait a été retardée manifestement pour des raisons stratégiques. Eurobahn existe depuis 14 ans, emploie 950 salariés et génère pour le groupe plusieurs dizaines de millions d'euros de pertes pour l'entreprise. Le chiffre d'affaires atteignait néanmoins environ 200 M€ en 2019 avec un trafic d'environ 100 000 voyageurs par jour. Les contrats en cours seront honorés et le retrait s'effectuera donc progressivement entre 2025 et 2032.

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Espelkamp - 24 août 2021 - Eurobahn assure actuellement la liaison entre Rahden et Bielefeld, ici assurée avec une rame Bombardier Talent de première génération. Le départ de Keolis d'Allemagne était envisagé de longue date, mais pour les autorités organisatrices, il va falloir surveiller que la cession se déroule de façon transparente pour les services et les voyageurs. © R. Kühn

Abellio (Groupe NS) était sous protection financière depuis juillet pour une durée de 3 mois. La réduction de voilure concernera la Basse-Saxe, la Saxe-Anhalt, la Rhénanie du Nord - Westphalie et le Bade-Wurtemberg, qui devront lancer de nouveaux appels d'offres du fait de ces désistements.

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Erfurt Hbf - 21 septembre 2018 - Un Talent de 2ème génération sur les voies centrales en impasse de la gare d'Erfurt. La situation d'Abellio pose question dans 4 Länders, ce qui devrait poser des questions sur l'organisation de l'ouverture du marché ferroviaire intérieur allemand. © transportrail

Parallèlement, les autorités organisatrices envisagent d'instaurer un mécanisme contractuel avec DB Netz pour accroître la responsabilisation du gestionnaire d'infrastructure.

On notera qu'en France, plusieurs Régions affichent depuis quelques mois la signature de conventions d'objectifs avec SNCF Réseau incluant des mécanismes de bonus-malus sur la qualité de service. Avec l'ouverture du marché intérieur, il est évident que les opérateurs en contrat pour des durées parfois longues (15 ans et plus) ont en retour besoin d'avoir une visibilité sur la disponibilité de l'infrastructure et son niveau de performance, faute de quoi l'exécution dudit contrat d'exploitation devient difficile, sinon périlleuse et potentiellement source de déficit. Le lien étroit entre la libéralisation du marché et la consistance du contrat entre l'Etat et SNCF Réseau pour la gestion de l'infrastructure vient donc d'être démontré !

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2 juillet 2021

Allemagne : 245 km de réouvertures pour commencer

C'est un début modeste, d'autant qu'il concerne 20 lignes, mais il faut bien commencer par quelque chose... et cela montre surtout qu'il y a une démarche structurée. Après un diagnostic portant à la fois sur l'état des infrastructures et le potentiel de trafic, la réouverture de 245 km de lignes actuellement non exploitées en Allemagne constitue la première pierre d'un programme portant au total sur 1300 km, destinés d'abord au transport régional et au fret.

En revanche, pas de calendrier associé à cette première salve de 20 lignes, dont on remarque qu'elles sont réparties dans chacun des Länders...

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25 juin 2021

Stuttgart 21 : un programme complémentaire ?

Alors que le projet Stuttgart 21 est en cours de réalisation, l'étude d'un complément au projet revêt de prime abord un caractère saugrenu, peu compatible avec la réputation de rigueur germanique, qui, de temps en temps, et manifestement de plus en plus fréquemment, a quelques faiblesses.

Ainsi, le Land du Bade-Wurtemberg a demandé l'étude d'une gare terminus destinée au trafic régional comprenant 6 voies en impasse, distinctes des voies longue distance et de celles de la S-Bahn. Coût : 785 M€... mais l'intérêt de l'opération est contesté non seulement par la ville de Stuttgart (le projet de transformation de la gare ayant suffisamment animé le débat politique) mais aussi du VRS, l'autorité organisatrice des transports dans la communauté tarifaire.

En attendant, la mise en service de la nouvelle gare centrale reste annoncée pour décembre 2025.

Rappelons aussi qu'un programme d'équipement en ERTMS niveau 2 avec pilotage automatique sur ordre de départ du conducteur a été décidé sur un périmètre couvrant 100 km d'infrastructures du noeud ferroviaire de Stuttgart. Il a été attribué à Thales pour un montant de 127 M€. Il vent d'être complété par les modifications sur le matériel roulant : Alstom a été désigné pour équiper 215 automotrices S-Bahn (60 ET423 et 155 ET430), pour un montant de 310 M€

28 avril 2021

Allemagne : plus de trains pour limiter l'usage de l'avion

L'association allemande du transport aérien et la DB s'associent pour organiser progressivement une incitation à réduire l'usage de l'avion sur les liaisons intérieures par l'amélioration des dessertes ferroviaires par ICE. Outre le renforcement du service Lufthansa Express Rail, un programme sur 5 ans est proposé, avec notamment l'objectif de limitation des vols de courte distance.

  • 2021 : renforcement des offres ICE au départ de Berlin vers Munich, Francfort, Hambourg ;
  • 2022 : renforcement sur Berlin - Cologne ;
  • 2023 : ouverture de la ligne nouvelle Wendlingen - Ulm profitant à la liaison Stuttgart - Munich ;
  • 2024 : cadence à la demi-heure des ICE entre Hanovre et Berlin et augmentation de l'offre Berlin - Cologne ;
  • 2026 : extension de la cadence à la demi-heure entre Hambourg, Hanovre, Francfort, Stuttgart et Munich en lien avec la mise en service de Stuttgart 21.

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Francfort Aéroport - 9 février 2009 - La connexion des principaux aéroports au réseau ferroviaire est un atout dans la stratégie qui s'amorce en Allemagne pour coordonner les deux modes de transport et réduire l'usage de la voie aérienne sur des parcours brefs (où parfois l'avion passe plus de temps au sol qu'en l'air...). © R. Pisani

Il est aussi prévu de simplifier le processus de gestion des bagages pour les voyageurs en correspondance vers des vols longue distance.

Le plan table évidemment sur la connexion de 5 aéroports desservis par les dessertes ICE (Berlin, Düsseldorf, Francfort, Cologne et Leipzig-Halle) auxquels s'ajoutera celui de Stuttgart en 2026. Des études ont été engagées pour connecter l'aéroport de Munich.

En France, avec les aéroports de Roissy et de Lyon, il y aurait possibilité d'engager une réflexion similaire, d'autant qu'il semble que l'hypothèse d'une troisième connexion à Orly par transformation de l'actuelle gare de Pont de Rungis commencerait à réellement prendre forme. Elle s'appuierait naturellement sur les liaisons province-province à grande vitesse, mais celle-ci ont été pour bonne partie transformées en Ouigo, dont les prestations ne sont pas forcément les plus appropriées pour qui effectue un voyage en avion ensuite (ne serait-ce que le contingentement des bagages). Une fois de plus, ces liaisons intersecteurs mériteraient plus de considération et une remise à plat complète de leur organisation et de leurs prestations.

Pour aller plus loin, notre dossier train - avion : un choix de société.

 

30 mars 2021

Allemagne : encore un pépin dans la vallée du Rhin

Un éboulement est intervenu au sud de Coblence, sur la ligne de rive droite du Rhin, qui accueille plus de 200 trains de marchandises par jour entre Cologne et Mainz. Résultat, DB Netz essaie de dévier les trains par des itinéraires alternatifs, sachant que la rive gauche ne peut accueillir l'ensemble du trafic : 3 déviations ont été mises en place en utilisant des axes électrifiés, avec des détours plus ou moins conséquents. Heureusement, les solutions sont un peu plus nombreuses que plus au sud : DB Netz l'avait constaté lors de l'incident sur le chantier de Rastatt.

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8 mars 2021

Stuttgart 21, ERTMS et pilotage automatique

Thales a remporté le marché de DB Netz portant sur l'équipement de l'infrastructure en ERTMS niveau 2 d'une centaine de kilomètres de lignes autour de Stuttgart, en lien avec la réalisation de l'opération Stuttgart 21. D'un montant de 127 M€, il prévoit la pose de 6000 balises, 1300 compteurs d'essieux, 650 moteurs d'aiguillages, la fourniture du poste d'aiguillage et la mise en oeuvre du pilotage automatique des trains sur ce périmètre pour augmenter le débit d'un des noeuds ferroviaires les plus importants d'Allemagne. Il prévoit sur les tronçons les plus critiques des cantons d'une longueur de 30 mètres, évidemment sans signalisation latérale. Reste à connaître le coût d'implémentation sur le matériel roulant.

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