Evian - Saint-Gingolph : bon espoir sur le financement ?
En demandant au Grand Conseil un crédit de 22,8 millions CHF, le Canton du Valais souhaite clairement afficher son soutien au projet de réouverture de la ligne Evian - Saint-Gingolph, et envoyer un signal au voisin français. Ce budget couvrirait les études détaillées et amorcerait le financement de la réalisation.
Côté français, la négociation du Contrat de Plan entre l'Etat et Région Auvergne - Rhône-Alpes n'a toujours pas abouti à la conclusion d'un protocole d'accord, compte tenu de la posture affichée par M. Wauquiez à propos notamment des investissements de renouvellement sur les lignes de desserte fine du territoire qui devraient incomber, comme pour l'ensemble du réseau, à l'Etat. Cependant, il ne devrait pas obtenir gain de cause, mais peut-être un effort supplémentaire de l'Etat pour arracher l'accord.
Toutefois, M. Wauquiez, comme son vice-président aux Transports M. Aguilera, avaient clairement annoncé qu'il n'y aurait pas de budget pour des réouvertures de ligne. La pression suisse suscitera-t-elle une exception ?
Il reste aussi, et surtout, à définir le projet de service associé à cette réouverture : transportrail rappelle qu'actuellement, la rame parvenue au terminus de Saint-Gingolph y stationne plus de 50 minutes, ce qui est largement suffisant pour prolonger ce service à Evian, où il faudrait une voie dédiée, avec signalisation et alimentation suisse. Ainsi, aucun matériel supplémentaire ne serait nécessaire pour proposer une cadence horaire entre Evian et le Valais. Le scénario opposé, prolongeant la mission Léman Express Coppet - Evian à Saint-Maurice serait plus onéreux en nécessitant le remplacement du matériel de la mission RégionAlps par du matériel type Léman Express. Bref, une petite enclave ferroviaire suisse pourrait générer d'importantes économies sur le coût d'investissement complet du projet, et sans altérer la consistance de la desserte.