Ligne des Causses : l'Etat paiera
Après le déraillement de Saint-Flour, en 2005, un délai de 5 ans avait été signifié alors à RFF pour éradiquer les rails anciens type Midi double champignon. Pourtant, 18 ans plus tard, il en reste encore, et en particulier sur la section incriminée.
L'état des infrastructures de la ligne des Causses entre Béziers et Neussargues, en particulier dans sa partie la plus au nord, ne cesse de se dégrader. SNCF Réseau avait alerté qu'en l'absence de travaux, les circulations de voyageurs seraient interrompues fin 2023 et le trafic fret l'année suivante.
Pour les premières, il faut bien reconnaître qu'au-delà de grandes déclarations, cela ne semble pas tirer de larmes ni côté Etat, toujours autorité organisatrice de la relation Béziers - Clermont-Ferrand, ni des Régions : elles se retranchent - non sans raisons - derrière la responsabilité de l'Etat propriétaire du réseau et en charge de cette desserte, mais il faut aussi souligner qu'elles n'ont pas fait grand-chose pour essayer de proposer un minimum de service (comme par exemple une tranche Saint-Flour ou Saint-Chély sur les Clermont-Ferrand - Aurillac).
Lorsque l'Etat a demandé aux Régions Auvergne - Rhône-Alpes et Occitanie de financer le renouvellement de la voie, une réponse négative lui est parvenue. Celle émanant de la première est très explicite puisqu'elle refuse désormais de participer à tout investissement de renouvellement sur le réseau. La seconde se retranche plutôt derrière le fait que la section en cause est hors de ses limites administratives, même si cela concerne principalement une usine située sur son territoire.
D'ailleurs, Arcelor-Mittal est très vigilant sur cette situation puisque le report sur la route de son train modifie l'organisation des acheminements. En outre, afin de réduire son empreinte carbone, l'usine envisagerait un second train en lien avec l'augmentation de sa capacité de production.
L'Etat n'a donc eu d'autres choix que d'annoncer qu'il porterait entièrement les 41 M€ nécessaires au maintien des circulations fret sur cet itinéraire. Il lui faudra aussi examiner les conditions relatives à l'entretien du viaduc de Garabit qui doit prochainement être révisé et remis en peinture.
Ceci dit, dès lors que les circulations de trains de bobines d'acier peuvent être maintenues, il est plus que probable que l'aller-retour assuré en AGC ne pose pas de problèmes techniques, à condition que l'Etat autorité organisatrice accepte de continuer à le financer.
Alors, un sauvetage de plus mais pour combien de temps ?