Rouen Saint-Sever : 14 voies sinon rien ?
La moitié de la gare Saint-Lazare, rien que ça ! Le comité de pilotage réunissant tous les acteurs institutionnels du projet LNPN a donc acté le 8 février dernier les grands principes de la future gare de Rouen Saint-Sever, confirmant qu'elle sera bien traversante (mais il y a toujours débat sur le débouché à l'ouest de Rouen) et dans sa configuration maximale à 14 voies à quai.
Il y a quand même de quoi être perplexe, car même si la nouvelle gare sera établie à l'air libre, le coût d'un tel projet s'annonce tout de même particulièrement élevé et semble quelque peu démesuré par rapport à la réalité des trafics qu'on peut escompté : avec un nombre de trains sans commune mesure, la future gare centrale souterraine de Stuttgart ne comprend après tout que 8 voies à quai.
Le scénario retenu mise donc sur le report d'un maximum de circulations desservant actuellement la gare Rive Droite, qui ne serait plus utilisée que par des dessertes locales (un éventuel RER rouennais) et vraisemblablement uniquement des missions traversantes (pas de terminus).
Cependant, la configuration du projet implique toujours la création d'une ligne nouvelle entre Saint-Sever et l'axe Paris - Le Havre, en tunnel, passant notamment sous la Seine, pour un nombre de trains très limité (2 à 3 par heure).
A ce stade, il n'a pas été envisagé une seconde émergence à l'ouest : l'une assurément entre le tunnel de Pissy-Pôville et le viaduc de Barentin, en direction du Havre, et l'autre sur la ligne de Dieppe, toujours en aval de la bifurcation de Malaunay, ce qui doublerait le nombre de circulations sur cette nouvelle section. Ceci constituerait le scénario E pouvant compléter notre chapitre du dossier LNPN consacré à la répartition des trafics entre les gares actuelle et future de Rouen.
Reste que le report en rive gauche de la majorité des dessertes supposera un renforcement significatif des transports en commun rouennais. Enfin, on restera toujours prudent sur les modalités de report vers la nouvelle gare des trains venant de l'axe Amiens - Rouen, compte tenu des caractéristiques très sévères du triangle de Darnétal.