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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 décembre 2022

Strasbourg : première étape pour le RER

Quelques semaines après la déclaration - un peu surprenante - du président de la République concernant le développement des dessertes périurbaines autour de grandes villes, voici donc la première étape du RER de Strasbourg, baptisé REME (Réseau Express Métropolitain Européen). Elle précède l'instauration d'une Zone à Faibles Emissions refusant l'entrée dans l'agglomération des voitures portant une vignette Crit'air 5.

Elle prévoit 120 circulations supplémentaires par jour (2,2 millions de kilomètres-train annuels) à compter de ce jour et une amplitude très proche de celle du réseau urbain : 5h - 23h. La desserte des week-ends est également renforcée. Une deuxième étape aura lieu après dès le 2 janvier prochain, avec 67 circulations supplémentaires. La dernière phase du programme aura lieu en septembre 2023 avec l'ajout de 192 circulations journalières.

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Haguenau - 26 octobre 2018 - Même en heures creuses et en contrepointe, les dessertes ferroviaires alsaciennes sont parfois très fréquentées, comme ici ce train pour Wissembourg. La première étape du projet strasbourgeois porte principalement sur l'offre de 4 branches de l'étoile ferroviaire de Strasbourg. © transportrail

Cette nouvelle offre a imposé certains choix, notamment sur la fréquence des arrêts dans certaines gares hors du périmètre RER, compte tenu des tensions sur le matériel roulant et les conducteurs, mais aussi sur l'état de certaines infrastructures. C'est d'ailleurs l'un des points faibles du projet : les infrastructures, notamment au nord de Strasbourg vers Lauterbourg, Wissembourg, Niederbronn, Sarreguemines et Saint-Dié seront-elles capables de supporter durablement le trafic supplémentaire ? La Région semble différer les travaux après la procédure de transfert de gestion des infrastructures qu'elle souhaite engager, mais le calendrier reste flou (officiellement, aucune demande n'a été formulée officiellement à ce stade auprès de l'Etat), ce qui retarde les interventions sur le réseau.

Dans un premier temps, sur l'axe principal, 26 des 29 allers-retours omnibus sont diamétralisés entre Sélestat et au moins Mommenheim, voire Saverne ou même Sarrebourg. Ces trains circulent à la demi-heure en semaine et à l'heure le week-end, avec une amplitude réduite notamment le matin. Vers Haguenau, 33 allers-retours omnibus sont proposés en semaine, 21 le samedi et 15 le dimanche, complétés par les services semi-directs (desservant uniquement Bischwiller). Vers Molsheim, 33 allers-retours omnibus circulent également du lundi au vendredi et 15 le week-end.

L'évolution de desserte est parfois spectaculaire : dans la Métropole, si Mundolsheim ne voit le nombre d'arrêts augmenter que de 43 %, la croissance maximale est à Graffenstaden avc un gain de 209 % ! Il faut aussi souligner qu'une grande majorité des circulations respecte un cadencement presque continu toute la journée, ce qui facilite la compréhension du service pour les utilisateurs.

La première phase représente un coût à la charge de la Région et de l'Eurométropole de 14,5 M€ sur l'année. En outre, 9 rames Régiolis bimodes ont été acquises pour renforcer le parc, avec dans un premier temps le recours à des locations auprès de Régions voisines le temps de réceptionner ces rames.

Cependant, il manque encore quelques éléments pour cocher toutes les cas d'un RER tel qu'on peut le connaître en Ile-de-France, mais la comparaison avec les autres grandes villes européennes est quand même plus plausible compte tenu de l'écart de population et d'intensité des flux :

  • il n'y a pas d'identité distincte : les trains restent désignés TER Fluo Grand Est et il n'y a pas d'appellation particulière ;
  • sur le plan tarifaire, les règles n'évoluent pas : l'accès aux trains avec les titres urbains de la CTS n'est possible qu'à partir du ticket journalier, ce qui ne facilite pas nécessairement l'usage du train - pardon, du REME - pour des trajets occasionnels, non seulement dans le périmètre métropolitain mais aussi en dehors : les voyageurs non abonnés devront combiner un ticket SNCF et un ticket CTS.
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Commentaires
V
Ce ne serait quand même pas le plus coûteux de créer une signalétique propre et de numéroter les lignes...
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B
Un premier exemple de RER hors IDF à suivre
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D
Dans la notion de réseau métropolitain, il y a 2 piliers: un choc de l'offre qui nécessite de coûteux travaux d'infrastructure, mais aussi l'intégration tarifaire avec les transports urbain dans un périmètre donné. Sur ce second point, des choses pourraient être faites un peu partout assez rapidement car cela nécessite plutôt de la concertation entre autorités organisatrices que de sortir des milliards d'euro du chapeau. Je reconnais que ça et là ce n'est pas forcément toujours trivial de faire converger le président de région et celui de la métropole mais on doit pouvoir y arriver dans un certain nombre de cas.
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D
Ne pas oublier que la région Grand-Est à été créée pour Strasbourg alors que les Alsaciens n'en voulaient pas, que la "Collectivité européenne d'Alsace" est un moyen de s'en affranchir, alors que la région est depuis l'origine dirigée par un Alsacien.<br /> <br /> Même si une certaine bonne volonté est manifestée envers envers les parties de la région qui se trouvent "à l'Intérieur", il n'en reste pas moins que plus on se trouve loin du soleil strasbourgeois. ...
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D
Concernant les travaux, certains ont déjà eu lieu: Haguenau Niedrebronn est refaite à neuf, de gros travaux ont eu lieu sur Saint Dié et Sarreguemines. Mais il faut se rappeler que Strasbourg n'est qu'une des grandes villes de la région grand Est et qu'il reste beaucoup à faire de l'autre côté des Vosges (finir Epinal Saint Dié, vraiment rénover Epinal Lure, rouvrir Pont Saint Vincent Vittel...)
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E
Pour moi ce R.E.M.E est un premier jet: il reste la tarification à améliorer des conducteurs à embaucher afin d eviter de déshabiller les missions hors REME pour couvrir le REME...Mais bon c est un début...
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A
C'est un bon début pour l'agglomération Strasbourgeoise, espérons que des investissements soient faits par la suite au niveau de la modernisation des infrastructures et de l'acquisition de matériel pour subvenir aux besoins.
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K
Une chose, j'étais "victime" moi-même : la mauvaise liaison avec la rive droite du vallée du Rhin.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y'a les petites trains de Strasbourg vers Offenburg, mais ça manque une liaison avec Karlsruhe en TER ou (en langage Deutsche Bahn) RE, qui desserte les villes comme Baden-Baden ou Rastatt sans correspondance.<br /> <br /> <br /> <br /> En conséquent, il faut faire un a+r entre Baden-Baden et Karlsruhe pour aller à Paris ou on change train à Appenweier, assez rigollot pour les Ferrovipathes, mais pour un touriste "ordinaire", peut-être avec bagages, pas vraiment le top.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le quotidien ou les petites excursions d'un jour entre les deux pays ces déviations comptent encore plus lourdes. Je ne peux pas imaginer les Badoises de prendre le train pour visiter le marché de noël à Strasbourg ni les Strasbourgeoises de prendre le train pour se plonger dans l'eau thermale de Baden-Baden. Les uns comme les autres vont prendre la bagnole ou rester à la maison.
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T
Perso je trouve que c’est un excellent developpement.<br /> <br /> Sacre offre comparee a l’an dernier! Cela devient une vraie alternative a la voiture.<br /> <br /> La France developpe vraiment son offre apres le Leman Express!<br /> <br /> Bien sur comme vous le soulignez la tarification est opaque. Et a voir si la sncf arrivera a faire circuler les trains prevus.<br /> <br /> <br /> <br /> Pas d’accord sur la communication ceci dit. Rer, train de banlieue, transilien…n’apporte rien au voyageur, tout comme le changement annueel de livree
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