Rouen, LNPN, ses dessertes, ses gares, son possible RER
Rouen est un point clé du projet LNPN, car les attentes sur la réduction du temps de parcours vers Paris et l'amélioration de la qualité du service sont fortes. Mais ce n'est pas tout. La Métropole souhaite de longue date reconquérir la rive gauche de la ville de Rouen et tirer profit des nombreuses friches, pour grande partie ferroviaires. A l'ouest, c'est l'écoquartier Flaubert. A l'est, la création d'une nouvelle gare dans le quartier Saint-Sever est envisagée de longue date. Elle est intégrée à la section traversant Rouen, mais sa conception est complexe, avec un coût directement lié au plan de transport, puisqu'elle sera souterraine : chaque voie de plus augmentera la facture finale. Et dans ce contexte, pas forcément simple si on cherche en plus à proposer un réseau fonctionnel et pratique pour les voyageurs, la développement d'une desserte périurbaine type RER refait surface : l'hypothèse du tram-train avait été énoncée à la fin des années 1990, à l'époque où on parlait déjà d'une ligne nouvelle et d'un report massif du trafic en rive gauche.
Mais rien n'est véritablement simple dès qu'il s'agit de chemin de fer. La constitution d'un second itinéraire ferroviaire parallèle à l'existant sur l'axe Paris - Le Havre suppose de repenser les correspondances et d'éviter de reporter d'une section à l'autre la charge que l'on cherche à réduire. La perspective d'un schéma comprenant 2 gares parallèles rappelle celui qu'on connaît à Lyon et appelle donc à faire des choix de desserte entre la gare Rive Droite et la future gare. Cependant, le quartier Saint-Sever a-t-il vocation à devenir l'équivalent rouennais de celui de la Part-Dieu ?
Pour aborder ce sujet, transportrail réorganise et complète plusiers de ses dossiers :
- LNPN : un projet d'abord à vocation capacitaire dont les origines ont désormais plus de 30 ans ;
- LNPN et le projet Saint-Sever : répartir les trafics, pour délester la gare Rive Droite... sans excès de dimensionnement de la nouvelle gare tout en préservant une cohérence d'ensemble ;
- Rive droite - rive gauche à Rouen : la constitution du réseau ferroviaire à Rouen entraîna la construction de plusieurs gares mais celle de la Rue Verte s'imposa rapidement, avant que la rive gauche ne revienne à la faveur d'un grand projet urbain ;
- LNPN : quelle vitesse... vraiment ? avec une interrogation sur l'hypothèse de trains aptes à 250 km/h tout en répondant aux objectifs de capacité dans des longueurs contraintes difficilement contournables ;
- RER à Rouen : un périmètre limité ? Outre la diamétrale Yvetot - Elbeuf, quelles possibilités, notamment avec la perspective de valorisation de la ligne de rive gauche de la Seine qui refait une nouvelle fois surface ?
Un dernier volet reste en travaux, concernant la liaison Caen - Rouen et l'hypothèse d'une alternative plus économique à la section centrale, le Y de l'Eure Evreux - Louviers - Rouen / Bernay. Nous y reviendrons prochainement, mais si vous êtes impatients, en voici le résumé : électrifier Elbeuf - Serquigny (50 km) pour engager du matériel électrique apte à 200 km/h (des Omneo Premium), pouvant relier les deux villes (sans arrêt) en 1h16, contre 1h06 pour le projet LNPN et sur la base de trains roulant à 250 km/h, faciliter les échanges de matériel entre les deux radiales normandes et contribuer à la constitution du contournement de l'Ile-de-France pour le fret.