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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
16 novembre 2022

La Lorraine voudrait retourner à Lyon

Lors du lancement des travaux de réalisation de la 12ème voie à quai en gare de Lyon Part-Dieu, mise en service cette année, plusieurs dessertes avaient été allégées voire supprimées compte tenu de l'organisation du chantier, ce qui avait déjà provoqué une certaine perplexité, en particulier parmi les premiers concernés. Ce fut d'abord le cas des liaisons TGV entre Strasbourg et Lyon, déjà peu nombreuses (et pas plus que le nombre de trains classiques avant l'ouverture de la LGV Rhin-Rhône en 2011).

Peut-être pour ne pas froisser certaines sensibilités locales, la Lorraine a également été touchée avec la réorganisation de la desserte vers Lyon, réduite en nombre, déviée par Strasbourg (pour augmenter l'usage de la section Baudrecourt - Vendenheim de la LGV Est), avec pour conséquence la mise à l'écart de Nancy. En outre, le train de nuit quadritranche Lorazur Strasbourg / Luxembourg - Nice / Cerbère avait aussi été victime du démantèlement en règle de cette offre en 2016.

La Région Grand Est avait finalement mis en place 2 allers-retours Dijon - Nancy en décembre 2018, devant proposer des correspondances à Dijon sur des TGV en direction de Lyon et de la Méditerranée, avec départ à 7h40 et 15h56 de Nancy, à 11h01 et 20h05 de Dijon, proposant une liaison en 2h35 environ.

Il reste aujourd'hui un unique aller-retour régional en fin d'après-midi et en soirée : Nancy 16h54 - Dijon 19h27 / Dijon 20h05 - Nancy 22h39. En complément, une relation TGV Nancy - Nice a été finalement rétablie par prolongement de Strasbourg à Nancy (Nancy 12h26 - Dijon 16h04 et Dijon 13h37 - Nancy 17h02), qui se distingue par un temps de parcours plus long d'un peu plus d'une heure entre Nancy et Dijon, du fait du détour par Mulhouse et Strasbourg. Mais aucune offre n'est proposée le matin.

Depuis, plusieurs annonces ont réveillé les oreilles des élus lorrains : Railcoop d'abord a mis sur sa carte d'intentions une relation librement organisée comprenant 2 allers-retours Thionville - Metz - Nancy - Dijon, avec une rame pour Grenoble via Bourg-en-Bresse et Chambéry, et une rame pour Saint-Etienne via Lyon (le tout en X72500...). Mais pour l'instant, la coopérative a déjà bien du mal à crédibiliser son projet sur Bordeaux - Lyon.

L'Etat a aussi étudié la création d'une relation TET conventionnée entre Grenoble et Metz, via Lyon, Dijon et Nancy, avec manifestement une variante Metz - Toulouse. Cependant, l'hypothèse n'est guère plus avancée. L'itinéraire fait enfin partie des axes prioritaires pour la relance des trains de nuit... mais là encore, aucune suite n'a été donnée aux annonces, notamment sur le matériel roulant.

210611_22305is-sur-tille

Entre Dijon et Culmont-Chalindrey - 21 juin 2011 - La BB22305 tracte les 7 voitures du Corail Lyon - Metz à travers la campagne aux confins de la Côte-d'Or et de la Haute-Marne : la faible densité de population de ce territoire fait de l'axe Dijon - Toul un corridor de transit, aujourd'hui principalement utilisé par le fret entre le Bénélux et la Méditerranée. (cliché X)

Bref, les liaisons entre la Lorraine, la vallée du Rhône et la Méditerranée subissent les conséquences d'effets d'annonce qui tiennent lieu de politique (pour les uns) et de certitude commerciale (pour les autres). La restauration d'une liaison Metz - Lyon est évidemment justifiée, de préférence par l'itinéraire direct via Toul et Neufchâteau, plus rapide. Même l'emprunt de la LGV entre Mâcon et Lyon ne procurerait finalement qu'un modeste gain de temps. Ainsi, s'il s'agit de restaurer une liaison vers Lyon, une solution classique est préférable. La grande vitesse prend tout son sens s'il s'agit de rejoindre l'arc méditerranéen. Mais on connaît la frilosité de la SNCF à mobiliser des rames TGV sur de telles relations : si les Intersecteurs sont déjà malmenés, alors une desserte au moins à moitié sur le réseau classique, sur laquelle une rame ferait un seul aller-retour dans la journée, semble hors de portée selon les principes actuels.

L'hypothèse d'une liaison classique procurerait un débouché supplémentaire au Confort 200 de CAF qui serait ici pleinement adapté au parcours, mais le petit parc nécessaire serait isolé des radiales Paris - Clermont-Ferrand et Paris - Toulouse qu'il équipera à partir de 2024. L'hypothèse d'une liaison Metz - Toulouse semblait liée à l'acquisition de ces rames pour Bordeaux - Marseille... pour lesquelles elles ne sont pas adaptées comme l'a démontré transportrail. Retour à la case départ...

Sans une profonde transformation de la gouvernance des liaisons longue distance, y compris celles assurées en TGV, la géographie et la consistance de ce qu'on appelait avant les Grandes Lignes court assurément au statu quo régressif.

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Commentaires
H
Arrêt à Chalindrey obligatoire, dessert toute la partie sud du 52,et la ville de Langres.
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L
Le salut de la liaison Lorraine - Sud-Est par la création de trois à quatre (Lux) Metz - Lyon - Marseille ou Montpellier via la LGV Est et la<br /> <br /> LGV Sud-Est seule solution pour offrir un temps de parcours compétitif pour Lyon et le sud de la France.<br /> <br /> On peut imaginer :<br /> <br /> - 1 Lux - Metz - Lyon - Barcelone <br /> <br /> - 2 Lux - Metz - Lyon - Marseille<br /> <br /> - 1 Metz - Lyon - Grenoble <br /> <br /> En plus ils sont jumelables avec des liaisons venant de Lille à MVC.<br /> <br /> <br /> <br /> À côté de ça, trois à quatre liaisons IC Metz - Nancy - Dijon - Lyon (une via vittel ?) permettront d’assurer les débouchés nécessaires à Nancy vers le Sud de la France.<br /> <br /> Metz - Lyon par l’itinéraire historique est hors course par rapport à la voiture, du fait du détour par Nancy et des performances de la Ligne 15.
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B
Bonjour à tous.<br /> <br /> <br /> <br /> Rédaction TRUP, je pense que vous vouliez dire Nancy - Toul - Neufchâteau - Dijon . Logique ! Toutefois, dans un premier temps, pourquoi ne pas réessayer les arrêts de Merrey (*) et Culmont-Chalindrey pendant 2 ou 3 ans (?) - pas d' essai, donc obligatoirement pas de clientèle, sinon. <br /> <br /> <br /> <br /> Une idée - partagée par certains de l' AMPB : vu que Dijon - Belfort via Besançon Viotte est fractionnée, pourquoi ne pas prolonger les Belfort - Vesoul jusqu' à Dijon, avec arrêt à Port sur Saône, Jussey, Chalindrey, Is sur Tille, et (pourquoi pas) Dijon Porte Neuve ? Une expérience audacieuse, à monter avec une période d' essai de 4/5 ans, pour lui laisser une chance de réussir . Bon, je sais qu' il faudra convaincre un moustachu à Dijon.<br /> <br /> <br /> <br /> (*) voir si moyen d' organiser une correspondance avec Contrexeville et Vittel ?
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D
Attention à votre commentaire. Bein sûr, ce n'est qu'une boutade, Mais il ne manque pas de gens qui croient que toute la Lorraine a été annexée en 1871, et qu'on y parle allemand même à Nancy. C'est du moins ce que mes camarades me disaient quand je suis arrivé à Paris pour mes études.<br /> <br /> <br /> <br /> A part cela vous avez bien raison. Il y a un monde aujpurd'hui entre les chemins de fer an Allemagne et en France.
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T
Si la Lorraine veut des trains, elle devrait plutôt retourner en Allemagne....
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5
Les travaux gare de Lyon Part Dieu étaient un bon prétexte pour priver la Lorraine d'une relation pratique avec Lyon. J'attends avec impatience un retour à la situation antérieure avec un confort équivalent à celui des trains corail que j'ai emprunté de nombreuses fois il y a une quinzaine d'années. Vu l'exemple de Bordeaux Lyon on peut être pessimiste.
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D
Bonjour, <br /> <br /> <br /> <br /> iL apparait clairement que l'on est dans l'incapacité de remettre des trains types corails et des grandes lignes service qui ont pourtant exister auparavant. Dans quelle société est -on ? Si vous ne pouvez pas le faire laissez votre place MRS .
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D
Avant les LGV et le XXI èùe siècle, on pouvait aller directemnt de Nancy à beaucoup d'autres villes comme Vienne et même au delà, Port-Bou (un nom qui me faisiat rêver quand, enfant, je le voyais sur des plaques), etc. et même plus prosaîquement Belfort et je crois Besançon. <br /> <br /> Que rest-t-il ? Nancy est aujourd'hui pratiquelment un cul de sac. Certes on peut aller en milieu de journée à Belfort TGV ... en TGV.<br /> <br /> Le cas de Nancy est peut-être caricatural, mias il montre bien qu'en dehors des LGV, il n'y a plus de laisons dignes de ce nom entre villes de régons différentes (sauf exception, et sauf TET pour lesquels l'Etat n'est guère enthousiaste).
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D
Vous avez indiqué qu'il ne circulait actuellement plus qu'un AR train Nancy Dijon l'après-midi; cela est dû à des travaux, le train du matin étant limité à Neufchâteau jusque fin novembre. Le 2ème AR sera alors de nouveau assuré de bout en bout. Mais il serait bon d'avoir une desserte cadencée aux 2h calée sur les TER val de Saône. La prétendue correspondance avec les TGV vers le Sud impose un battement d'une quarantaine de minutes.
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D
Pour l'avoir testé et comparé, le passage par la LGV entre Sathonay et Mâcon faisait gagner 5min par rapport à l'emprunt de la ligne PLM. Le challenge sur cette ligne ce sont surtout les rebroussements (Dijon, Chalindrey et Nancy). A l'époque des trains corail ils étaient remarquablement gérés (7minutes à Nancy grâce à un changement de locomotive et l'utilisation d'un tiroir dédié). A Dijon, vu la multiplicité des correspondances et la séparation du train en une tranche Reims et une tranche Metz, l'arrêt de 15minutes était justifié. Le passage au TGV a éliminé la seconde tranche, la ligne Chalindrey Reims n'étant pas électrifiée.<br /> <br /> Quant à l'arrêt de Chalindrey, il fait surtout perdre du temps car ce noeud ferroviaire ne propose malheureusement pas ou très peu de correspondances; alors que des dessertes vers Langres et Chaumont, Vesoul (et accessoirement un ou deux bourgs de Haute Saône comme Jussey) et Contrexéville/Vittel pourraient être organisées.
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N
C'est qu'il ne faut surtout pas nuire à l'équilibre économique des TGV et qu'il faut continuer de remplir la grille de cette absurde LGV Rhin/Rhône en déroutant les Lyria Paris - Zürich et les TGV Luxembourg/Metz/Nancy - Lyon - Méditerranée...<br /> <br /> <br /> <br /> Puisse un opérateur alternatif trouvé le matériel roulant et les moyens financiers pour lancer son offre sur cet axe. Succès assuré.
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A
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> On avait déjà eu l'occasion d'en parler précédemment, mais avec 6 rames en circulation, il serait déjà possible de cadencer aux 2H une relation Luxembourg - Lyon. <br /> <br /> Cela permettrait d'aligner sur un même axe Luxembourg, Thionville, Metz, Nancy, Toul, Neufchâteau, Chalindrey, Dijon, Beaune, Chalon, Mâcon et Lyon, une relation qui ferait enfin office de vraie colonne vertébrale Nord-Sud.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour Metz et Luxembourg qui n'auraient pas des temps de parcours attractifs depuis Lyon, il serait toujours possible de mettre en place 2 AR TGV Luxembourg - Méditerranée via la LGV Est, ce qui permettrait au passage d'offrir à Reims un débouché vers le Sud-Est. Ces 2 AR pourraient être associés à Marne-la-Vallée avec les hypothétiques Amiens - Méditerranée prévus dans le cadre de Roissy-Picardie, histoire d'économiser un peu avec une majorité du parcours sur LGV mutualisé.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon c'est qu'une proposition, mais au point où on en est...<br /> <br /> <br /> <br /> Axel.
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