La Région Occitanie avait formalisé par une délibération de l'assemblée régionale la demande auprès de l'Etat du transfert de gestion de 2 lignes actuellement non circulées, en application de l'article 172 de la LOM. Il s'agit de Montréjeau - Luchon et d'Alès - Bessèges, réouvertures considérées prioritaires.

La décision n'a pas vraiment suscité l'enthousiasme des syndicats cheminots, du moins de la CGT, qui s'est étonnée qu'un exécutif de gauche utilise ce levier, qu'elle considère comme une incarnation de la dislocation de l'unité du système ferroviaire. Elle est cependant la conséquence de coûts - considérés trop élevés - et de délais - trop longs - dans le contexte de gestion actuel. Or la Région veut aller vite et concrétiser les engagements pris lors des Etats Généraux du rail et de l'intermodalité. Néanmoins, on note la particularité de cette Région qui met d'une certaine façon en concurrence SNCF Réseau... mais maintient l'exploitation dans l'unique giron de SNCF Voyageurs.

Après instruction par SNCF Réseau, l'Etat a accordé le 9 septembre dernier à la Région ce transfert, en soulignant la nécessité de maintenir le trafic fret sur la section Alès - Salindres. Place maintenant à la mise en oeuvre de ce transfert, dans un contexte assez particulier puisque ces lignes doivent faire l'objet d'une rénovation intégrale avant de pouvoir être à nouveau circulées : l'historique de la maintenance a peu d'intérêt puisqu'il s'agira de recréer de toutes pièces une infrastructure nouvelle sur une emprise mise à nu.

Pour l'instant, la Région ne se prononce pas pour le cas d'autres lignes actuellement suspendues : Rodez - Séverac le Château et Limoux - Quillan. Position assez prudente car si le bilan sur les investissements sera relativement neutre (elle aurait de toute façon été le premier contributeur à leur financement), dans ce nouveau schéma, elle devra aussi supporter la totalité des coûts d'entretien et d'exploitation de l'infrastructure, qui sont en théorie couverts par les péages... mais dont on comprend qu'ils ne couvrent qu'une partie des charges réelles de SNCF Réseau.