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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
3 novembre 2021

A propos de la desserte Paris - Toulouse

A l'heure où la Région Occitanie renforce ses pressions sur l'Etat pour assurer la réalisation de la ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse, en dépit de prises de position opposées du côté de Bordeaux, il n'est pas inutile de se pencher sur la desserte proposée par la SNCF sur la relation Paris - Toulouse. Outre les 4 allers-retours par Trains d'Equilibre du Territoire sur l'axe Paris - Orléans - Limoges - Toulouse, (3 allers-retours de jour et 1 aller-retour de nuit), la desserte par trains à grande vitesse, via Bordeaux, comprend 5 allers-retours InOui et 2 allers-retours Ouigo (en bleu ci-dessous) :

  • sens Paris - Toulouse : départs à 6h45, 8h52, 10h52, 12h21, 13h52, 16h52, 18h52 ;
  • sens Toulouse - Paris : départs à 6h51, 8h50, 11h55, 14h26, 15h51, 17h49, 18h51.

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Toulouse Matabiau - 27 septembre 2021 - Parmi les 7 liaisons à grande vitesse au départ de Toulouse Matabiau vers Paris, 2 Ouigo : les voyageurs à petits budgets devront donc composer avec le siège type TER pendant un peu plus de 4 heures. La troisième classe par des horaires spécifiques constitue un handicap de plus pour les voyageurs qui n'ont guère de solution de report s'ils doivent changer de train... © transportrail

On notera évidemment le cadencement approximatif (qui se prolonge en ligne selon que les trains desservent ou non Agen et Montauban) et le positionnement des Ouigo sur des créneaux intéressants : sans le sens impair, il faut être franchement matinal pour espérer arriver avant midi à Toulouse en voyageant confortablement, et dans le sens pair, le départ de 17h49 impose en symétrie un retour assez tardif.

Les temps de parcours ont évidemment bénéficié des gains procurés par la LGV SEA, de l'ordre de 50 minutes par rapport aux meilleurs temps avant les travaux de réalisation de cette nouvelle ligne. Avec un temps de parcours autour de 4h15 à 4h25, le train a commencé à réduire l'écart de parts de marché par rapport à l'avion. C'est encore un peu long (on va plus vite de Paris à Bordeaux que de Bordeaux à Toulouse), mais le principal facteur bridant la fréquentation n'est pas celui-là, si on en juge par le remplissage assez élevé des rames.

En revanche, la desserte constitue le principal point faible. Rapide comparaison avec une autre ville d'Occitanie avec un temps de parcours à peu près équivalent... et d'une taille bien plus réduite : Béziers. La sous-préfecture de l'Hérault dispose de 7 allers-retours par jour, comme Toulouse, dont l'agglomération compte pourtant 15 fois plus d'habitants !

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Béziers - 1er octobre 2019 - Est-il logique que la desserte Paris - Toulouse soit de même consistance que la desserte Paris - Béziers ? Outre le débat sur la ligne nouvelle, il existe dès à présent une interrogation sur le niveau de desserte actuel... © D. Gubler

On pourra notamment rappeler que, dans les prévisions de trafic présentées lors de l'enquête publique de la LGV Sud Europe Atlantique, étaient mentionnés 10 à 12 allers-retours Paris - Toulouse, ce qui serait un peu plus conforme au marché pour ce temps de parcours : c'était à peu près la desserte de Marseille entre 1994 et 2001 quand la LGV s'arrêtait aux portes de Valence. Et à l'époque, il n'était pas question de segmenter la tarification par l'horaire...

Si déjà Toulouse disposait d'une dizaine d'allers-retours, il possible de gagner quelques parts de marché à l'avion mais aussi de structurer plus clairement la desserte d'Agen et de Montauban.

Enfin, on pourra rappeler que Flixtrain avait manifesté son intention de créer 2 allers-retours Paris - Toulouse via Limoges, signe qu'il y a aussi un marché sur cet itinéraire, principalement pour des parcours interrégionaux...

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Commentaires
H
Déjà, il faudrait cadencer le service INOUI à 2h00 toute la journée, mais c'est déjà trop demander...<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, les IC conventionnés ne peuvent justifier ce niveau de fréquence. Moins de trains et de places plus chères, avec ça, on est sûr d'attirer du monde...
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B
On aime beaucoup critiquer les britanniques et leur réseau, mais même s'il est vrai qu'il n'est pas parfait et cher, il faut me trouver un réseau qui fait mieux que celui là en terme de fréquences.<br /> <br /> Du Londres Edimbourg toutes les 30 minutes, toute la journée, et toutes les 15 minutes en heures de pointe. Même chose sur la West Coast Main Line vers Glasgow.<br /> <br /> Les britanniques comprennent à l'inverse des français que c'est l'offre qui créée la demande.
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M
A noter qu'à partir de mi-décembre, ces horaires évoluent sensiblement (passage à la minute 11 au départ de Paris + création de relations en moins de 4h30 avec correspondance courte sur un IC à Bordeaux)<br /> <br /> Sens Paris-Toulouse :<br /> <br /> 6h11, 8h01 (via Bx), 9h11(Ouigo), 10h11(via Bx), 11h11, 12h11 (via Bx), 12h37(Ouigo), 14h06 (via Bx), 15h11, 16h11 (via Bx),17h11, 19h11<br /> <br /> Sens Toulouse-Paris :<br /> <br /> 6h28, 8h28, 10h38, 11h24 (via Bx), 12h32, 13h24 (via Bx), 14h25 (Ouigo), 15h24 (via Bx), 17h28, 18h22 (Ouigo)<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le fond, la comparaison avec Béziers est assez parlante, même si plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte : Béziers n'est pas en bout de ligne, les péages sur SEA sont plus élevés, concurrence aérienne plus élevée à Toulouse,etc.
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N
À propos des trains de nuit, le dédoublement de la desserte Paris-Occitanie en deux trains de nuit distincts est déjà prévu pour le changement de service de décembre 2021 : à partir du 12 décembre, il y aura un Paris-Lourdes/Latour/Portbou (Portbou uniquement week-ends et vacances) et un Paris-Toulouse/Rodez(-Albi), sauf travaux (travaux sur le POLT qui font qu'en semaine ces trains sont déviés la plupart du temps par Bordeaux, sauf le Paris-Rodez qui se retrouver accroché au dernier IC Paris-Brive).<br /> <br /> À noter : la desserte Paris-Nice/Briançon sera elle aussi découpée en 2 trains distincts pendant toute la période hivernale, pour pouvoir mettre 10 voitures sur le Briançon (14 les jours d'hyperpointe).
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N
Avec les futures tranches d'Intercités de Nuit vers Tarbes et Aurillac (à prendre au conditionnel) on peut envisager deux trains de nuit différents entre Paris et Toulouse, au moins lors des périodes d'affluence.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour la desserte de jour, grande vitesse ou POLT je me dis que c'est un beau gâchis. L'offre n'est pas à la hauteur de la demande.<br /> <br /> Un retour de liaisons directs vers Nice, Barcelone, Strasbourg, Lille et Rennes serait judicieux en plus du renforcement des directs pour Paris.<br /> <br /> <br /> <br /> Dommage aussi que Réseau et l'État n'aient rien fait pour concrétiser les projets de Flixtrain...
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A
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Pour apporter mon expérience personnelle, j'ai effectué un voyage en Corail de Paris-Austerlitz à Toulouse cet été (le 2 août), et à ma grande surprise le train était encore plein à 75% jusqu'à Toulouse.<br /> <br /> 1 mois à l'avance, le billet de 2nde classe InOui valait 96 euros, 112 pour un Ouigo (et oui le low-cost valait plus cher que l'offre "supérieure" !) contre 35 euros en 1ère pour un IC via Limoges.<br /> <br /> <br /> <br /> Le POLT a donc peut-être profité d'une clientèle soucieuse des petits prix que la politique tarifaire de Ouigo ne pouvait pas satisfaire.<br /> <br /> <br /> <br /> Quel avenir peut-on esquisser pour la desserte de Toulouse via cet itinéraire si le GPSO (sous quelconque forme que ce soit) venait à aboutir ?
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D
Désolé, je ne voulais absolument pas éveiller certaines susceptibilités. Il faut tout de même avouer que l'offre INOUI demeure faible pour une agglomération telle que celle de Toulouse. Une offre plus étoffée recueillerait à coup sûr une fréquentation accrue. Certes, les TGV ne sont pas pleins mais leur fréquentation est bonne d'autant que le trajet dépasse les 4 heures. Il serait également pertinent de remettre un Toulouse Lille en circulation avec prolongement éventuel vers Bruxelles.
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B
Oui, oui et oui !<br /> <br /> Finalement, Ouigo va peut-être chercher une clientèle qui ne prenait pas le train... mais l'offre globale étant équivalente et l'offre InOui réduite (en capacité globale, et en qualité puisqu'on a moins le choix des horaires), InOui à dû perdre de la clientèle...!<br /> <br /> Non, les Bordelais ne phagocytent pas forcément les "TGV des Toulousains". C'est juste qu'avec une offre limitée, les Toulousains prennent aussi l'avion, les TGV ne sont pas pleins, et les Bordelais complètent. Et puis ces TGV sont plus intéressants pour les Bordelais (par rapport aux TGV origine/destination BDX) : ils sont directs !
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D
Absolument d'accord, surtout lorsque l'on souhaite voyager en INOUI depuis que la SNCF a introduit les OUIGO. 4 allers-retours en INOUI, c'est vraiment peu! De plus, les temps de parcours ont tendance à être rallongés pour garantir la régularité.<br /> <br /> Enfin, très souvent, les trains sont complets. Cela réduit drastiquement les possibilités. On pourrait faire du Toulouse Paris et vice versa sans arrêt à Bordeaux car on a souvent l'impression que les bordelais phagocytent les TGV des toulousains.
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T
On voit les limites d'avoir deux offres différentes Inoui et OuiGo, surtout quand elle est n'est pas abondante.
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