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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
27 octobre 2021

Comment financer les TET ?

L'Assemblée Nationale a adopté une mesure fiscale dans le domaine ferroviaire, conduisant à supprimer en 2022 la Cotisation de Solidarité entre les Territoires et en 2023 la Taxe sur le Résultat des Entreprises Ferroviaires. Acquittées notamment par les activités librement organisées de la SNCF (en clair, les TGV), elles contribuaient à financer la convention sur les Trains d'Equilibre du Territoire. Bref, une forme de péréquation indirecte allant de la SNCF à la SNCF via le ministère des Finances. Avec l'ouverture du marché intérieur et l'arrivée potentielle de nouveaux opérateurs, il devenait naturellement inéquitable de ne faire supporter cette taxe qu'à la seule entreprise historique, et manifestement, sa généralisation à l'ensemble des entreprises n'était pas évidente, ne serait-ce que parce qu'elle aurait été immédiatement perçue comme une barrière à l'ouverture du marché.

Cette mesure représente pour les TGV une économie de 200 M€ qui devrait redonner un peu d'air à cette activité : la SNCF annonce qu'elle devrait passer le rythme d'acquisition de la nouvelle génération de rames de 9 à 12 unités par an. En revanche, il va falloir assurer une continuité de financement pour les TET, puisque manifestement l'Etat campe sur cette distinction et sur un périmètre restreint, ce qui revient à poser la question déjà exprimée par transportrail en particulier s'agissant de liaisons province-province : l'offre longue distance sur le territoire français ne doit-elle dépendre que d'activités librement organisées par un ou plusieurs opérateurs ou doit-il y avoir une organisation définie par la puissance publique, avec une contribution financière de base ? Celle-ci pourrait être considérée comme un soutien à la réduction de l'empreinte environnementale des déplacements : ce serait un signal plutôt favorable, qui pourrait avoir pour conséquence d'inciter les opérateurs à pratiquer une offre plus consistante. 

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Avignonet - 24 septembre 2021 - La rame Duplex 761 assure un TGV Lyon - Toulouse, exploité aux risques et périls par SNCF Voyageurs. Pourtant, l'Etat envisage de créer des TET conventionnés sur le même parcours (avec pour seule différence la desserte d'Avignon). La BB26006 avec une rame de récupération est en tête d'un Marseille - Bordeaux (alors dévié par CNM suite aux inondations du côté de Lunel), qui est aujourd'hui une desserte TET conventionnée... mais qu'en serait-il si elle était exploitée à grande vitesse, ce qui est possible en théorie dès à présent, en transitant par la LN5 (donc en desservant Aix en Provence et Avignon) ? Plus que jamais, il va falloir que l'Etat construise une politique cohérente de desserte nationale, mais l'agenda politique ne semble guère favorable. © transportrail

Si la réponse n'est probablement pas dans un conventionnement intégral (comprenez « tous des TET »), du moins y aurait-il matière à envisager les différentes situations ne serait-ce qu'en Europe. Si les franchises à l'anglaise ne semblent pas les plus appropriées, ne serait-ce qu'au regard des récentes décisions du gouvernement britannique, on pensera en revanche au modèle espagnol, pris sous un angle capacitaire et fondé sur un équilibre entre des destinations à fort trafic et des liaisons au bilan économique plus modeste, voire déficitaire. Cependant, ce schéma suppose un renforcement de l'organisation, soit au sein du ministère des Transports, soit en confiant cette responsabilité au gestionnaire d'infrastructures, ce qui est le cas en Espagne, les appels d'offres ayant été pilotés par ADIF. Mais pour cela, il faudrait construire une stratégie de desserte du territoire.

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Commentaires
A
La fin de cette taxe est une bonne nouvelle. C'était assez inique de faire payer au TGV, mode vertueux, le financement des TET. Cet argent serait, en théorie, plutôt à trouver du côté de la route et éventuellement de l'aérien (quoique celui-ci ne soit pas vraiment une alternative aux TET).<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut trouver un mode de financement durable pour ces liaisons, dont on doit maintenant chercher intelligemment à réduire le déficit. En clair, augmenter les recettes, tout en limitant les coûts. Peut-être aussi chercher à réfléchir au coût de l'infra, qui pèse lourdement sur l'activité TET et qui freine nombre de projets d'augmentation du trafic.
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M
Tout à fait d'accord avec les commentaires précédents. Facile de sortir les grandes phrases sur la SNCF et sa dite ingérance, ça l'est moins de pointer du doigt les vrais problèmes et d'en trouver les solutions.
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B
"Tant que le groupe SNCF n' aura pas fait peau neuve..............."<br /> <br /> <br /> <br /> Qu' est ce qui est demandé et/ou attendu ? Il me semble que la SNCF a déjà bien changé depuis des années.
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T
Le groupe SNCF est ce que l’etat veut en faire.<br /> <br /> Facile de tjs rejeter la faute sur la SNCF.
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T
avec tout simplement la volonté de l'Etat !<br /> <br /> Celui ci trouve bien de l'argent pour des JO inutiles, des "primes à la conversion" pour acheter des voitures (l'état subventionne l'achat de bien privés, ou indirectement l'industrie auto), distribue de l'argent à tout va à l'approche des élections.<br /> <br /> Pas besoin de chercher du fric je ne sais où alors qu'il y en a ...<br /> <br /> Mais comme le chemin de fer il s'en fout ...
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N
La solution simpliste serait de taxer les vols intérieurs et les cars longue distances.<br /> <br /> Mais le problème du financement du ferroviaire en France est structurel et dépasse largement le cadre des TET.<br /> <br /> <br /> <br /> Sans une restructuration totale je ne vois pas comment le rail pourra sortir la tête de l'eau.
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