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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
2 octobre 2021

Une concurrence à grande vitesse

Entre opérateurs ferroviaires européens, la concurrence monte en puissance à grande vitesse : les compagnies publiques française, italienne et espagnole ne cachent plus leurs intentions d'aller faire rouler leurs trains chez leurs voisins. Si le marché de la longue distance est évidemment en tête d'affiche, les appels d'offres pour des contrats de service public sont également l'objet de convoitises.

La SNCF a donc lancé depuis plusieurs mois une offre Ouigo en Espagne, en débutant par la liaison Madrid - Barcelone, en étant lauréate d'une des franchises d'exploitation attribuées par ADIF, le gestionnaire d'infrastructure ferroviaire en Espagne.

En réponse, la RENFE confirme ses intentions de pénétrer le marché intérieur français en créant une succursale installée à Paris destinée à de futures activités en France. L'opérateur public espagnol vise d'abord des activités librement organisées à grande vitesse sur l'axe Paris - Lyon - Marseille : elle avait déjà notifiée à l'ART ses premières intentions sur l'axe Lyon - Marseille, où l'offre de la SNCF laisse des intervalles assez conséquents, notamment en milieu de journée.

Elle révèle en outre qu'elle postule à des appels d'offres pour l'exploitation de services régionaux conventionnés dans le Grand Est mais aussi dans les Hauts de France.

De son côté, Trenitalia prépare la commercialisation dans un premier temps de 2 allers-retours Paris - Lyon - Chambéry - Turin - Milan, mais il ne s'agira que d'un échauffement puisque 14 rames ETR400 ont été équipées pour la circulation en France, ce qui laisse supposer que l'opérateur à d'autres perspectives en tête. Dans le même temps, Trenitalia se prépare à lancer ses trains en Espagne, étant lauréate du deuxième lot mis en appel d'offres par ADIF.

Comme l'opérateur public italien arrive sur le marché français, la SNCF réplique en annonçant son intention de lancer ses propres trains de l'autre côté des Alpes pour se frotter non seulement à Trenitalia mais aussi à Italo, qui occupent déjà assez largement le marché. La SNCF annonce même vouloir débarquer avec la nouvelle génération de TGV et encore une fois en se focalisant sur le créneau du low-cost.

Et sur le marché intérieur, SNCF Voyageurs a aussi - et d'abord - comme concurrent des entreprises françaises bien connues : évidemment Transdev, qui a remporté le marché Marseille - Nice, mais aussi RATP Dev, qui, avec RegioNeo en partenariat avec Getlink ne cache plus ses intentions. La position de Keolis, filiale du groupe SNCF n'est pas simple.

Pour l'instant, la DB semble plutôt sage sur le créneau des longues distances, même si elle est certainement intéressée avec Arriva - qui est toujours sa filiale - par les contrats régionaux, mais jusqu'à quand ? Il ne faut en outre pas oublier que d'autres avaient aussi quelques idées en tête : on se souvient de la SNCB qui avait procédé à des essais avec ses locomotives HLE18 pour proposer des liaisons classiques Paris - Belgique via Saint Quentin.

Enfin, dans une organisation - en apparence - partenariale, les ÖBB relanceront mi-décembre le train de nuit Paris - Munich - Salzburg - Vienne.

Voilà qui assurément va aussi bousculer SNCF Réseau chargé de l'attribution des capacités du réseau ferroviaire, et qui est astreinte à un devoir de non-discrimination, tout en étant intégrée au groupe SNCF aux côtés de SNCF Voyageurs notamment...

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Commentaires
S
Et le schéma national des services de transport, où en est on ?<br /> <br /> <br /> <br /> On laisse le marché faire….<br /> <br /> Ca marche tellement bien pour l’énergie que vite, il faut aussi cette merveille dans les trains
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H
Pour donner les clés de la compréhension de l'ouverture à la concurrence et notamment à la phrase de conclusion de ce blog :<br /> <br /> <br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=Jdl2qPu31jE
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A
Autant la SNCF a pu mettre rapidement une offre sur pied pour l'Espagne grâce à ses Euroduplex, autant en Italie ce sera plus compliqué car aucun TGV duplex n'est apte au 3000V italien (et belge d'ailleurs). Il faudra donc attendre les TGV M, certains d'entre eux allant remplacer les rames Réseau tricourant.<br /> <br /> <br /> <br /> Au passage, il faudra surveiller si les TGV Paris-Milan pourront, enfin, emprunter la LGV Turin-Milan ce qui n'est pas le cas actuellement... si la SNCF est toujours présent sur cet axe d'ici là !
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J
Bonsoir,<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a déjà la concurrence entre la DB et la SNCF ; du Sud de la Belgique vers la région du Léman, les parcours via Lyon ou via la rive allemande du Rhin montre un prix inférieur de 3 à 4 en faveur de la DB.<br /> <br /> Avec l’avantage d’une fréquence horaire des ICE, utile en cas de problème.<br /> <br /> Le prix d’un trajet Belgique – Mannheim Hbf - Basel Sbb – Lausanne est équivalent à un billet trafic national Basel SBB – Lausanne.<br /> <br /> Bizarrement le transit via Luxembourg et Strasbourg (anciens EC de la série 90) n’est pas proposé par les sites commerciaux de la SNCF et SNCB, d’autre part un prix n’est pas disponible sur TER Grand Est.<br /> <br /> <br /> <br /> Hors sujet, pas de liaisons aisées entre Belgique – Chamonix via Lyon.<br /> <br /> <br /> <br /> Salutations,<br /> <br /> <br /> <br /> Roland Jéhansart
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K
"Le business model plus stupide est de faire la même chose que la concurrence", disait un de mes chefs.
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N
Il y a également la compagnie "le Train" qui cherche à se placer sur le créneau GV des relations régionales de la façade Atlantique. Malgré la manœuvre de SNCF Voyages qui a finalement décidé de rénover ses TGV Atlantique plutôt que de les voir tomber entre les mains de la concurrence, Le Train a lancé sa campagne de communication sur les réseaux et par un site dédié : https://www.letrainvoyage.fr/
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