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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
8 juin 2021

Suisse : une mise à voie normale pour les gourmands

On pourrait le croire en lisant le site du projet. La mise à voie normale de 5,44 km de ligne entre Bulle et Broc a débuté avec l'arrêt de l'exploitation des trains à voie métrique le 5 avril dernier, et au moins jusqu'en fin d'année 2022. Les objectifs sont multiples :

  • prolonger à Broc les trains de la mission Berne - Bulle pour soulager le plan de voies dans la perspective de la généralisation de la cadence à la demi-heure sur les 4 lignes autour de Bulle ;
  • optimiser les coûts fixes par la fusion des exploitations ;
  • supprimer la correspondance depuis Berne pour rejoindre la chocolaterie Cailler qui attire 400 000 visiteurs par an, avec l'espoir d'augmenter l'usage du train dans ce but ;
  • faciliter le retour du trafic de marchandises sur les rails depuis cette chocolaterie bien connue.

En décembre 2020, une partie de la ligne de Bulle à Romont, jusqu'à Planchy, a été mise à double voie pour améliorer le débit.

L'opération prévoit l'aménagement d'une section à 3 files de rails, car la ligne de Montbovon reste elle à voie métrique : il faudra aussi une alimentation commutable puisque la mise à voie normale entraîne évidemment le recours au 15 kV, alors que la ligne de Montbovon reste en 900 V continu. La conversion entraîne aussi la reprise du tracé entre Broc - Village et Broc - Fabrique pour adapter la pente et le rayon de courbe à la voie normale.

120718_ABe103broc-fabrique_knoerr

Broc - 12 juillet 2018 - L'ABe 103 vient de quitter Broc-Fabrique : on aperçoit l'usine en arrière-plan. L'investissement important consenti semble être aussi le moyen de contrer la tentation du groupe Nestlé de se passer de ce site. © A. Knoerr

La transformation de la ligne Bulle - Broc des Transports Publics Fribourgeois intègre aussi la reconstruction de la gare de Bulle, devenue trop petite et non compatible avec les dispositions de mise en accessibilité des équipements publics. Engagés à l'automne 2019, les travaux doivent être achevés en décembre 2022. La halte de La Tour de Trême sera déplacée pour pouvoir admettre les trains plus longs dans le respect des normes d'accessibilité.

Le coût de cette opération financée par la Confédération atteint 89 MCHF.  Que ne ferait-on pas pour les amateurs de chocolat ?

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Commentaires
T
je comprends très bien mais je conteste <br /> <br /> Lorsque le résultat premier de ces règlements est de torpiller les projets il faut s'interroger sur la hiérarchie et remettre les choses à l'endroit<br /> <br /> <br /> <br /> On travaille sur des solutions light (ligne téléphonique pour couper ligne en cas de risque seveso, radars aux PN....) et on s'évite ce genre de mesures barrières .....sauf si bien sur (et c'est ce qu'on peut penser) au fond le fait de pas faire les projets arrange bien l'Etat qui n'a pas envi de payer des projets ferroviaires....
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T
Concernant Digne-St Auban les points posant problème à l'Etat sont surréalistes<br /> <br /> <br /> <br /> La traversée de l'usine? Ah et la ligne Marseille-Briançon qui longe la même usine? Et et les deux voies ferrés +autoroute A7 qui longent l'usine de Feysin dans la vallée du Rhône c'est moins dangereux?<br /> <br /> <br /> <br /> Quand aux PN, idem , on a des multitudes de situations plus dangereuses lorsqu'on regarde le nombre de véhicules*nombre de trains<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que c'est surtout l'absence de volonté politique qui pose problème. Le reste ne sont que des artifices pratiques mis en avant pour pas investir dans le rail régional et la connexion des réseaux.<br /> <br /> <br /> <br /> Et sur Nice -Digne ils ont visiblement déjà du mal à trouver les budgets pour péréniser la ligne existante et renouveler le matériel roulant....alors financer des projets d'extension vers St Auban ou vers le centre ville de Nice.....<br /> <br /> <br /> <br /> Et je ne ferai pas la comparaison avec les centaines de millions investis pour améliorer l'axe routier parallèle.....<br /> <br /> <br /> <br /> Pour en revenir à l'article, je me demandais d'ailleurs si la route sur la photo à coté du train est la route principale d'accès au village ou s'il s'agit d'une route secondaire?
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T
Inutile de monter des usines à gaz (essieux à écartement variable) lorsque des solutions fiables et éprouvées existent...<br /> <br /> <br /> <br /> Les voies à 2 écartement et 4 rails sont désormais rares en France:<br /> <br /> - CFBS sur la section Saint-Valry Port Noyelles;<br /> <br /> - SNCF sur la section St Gervais les bains La Motte (voie normale neutralisée)<br /> <br /> - Voies à écartement large à Hendaye et Cerbère<br /> <br /> <br /> <br /> Sauf erreur de ma part, les installations à 4 rails du Blanc-Argent n'existent plus tout comme celles de Latour-de-Carol...
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T
Trêve de plaisanterie, ce serait aussi le moyen (si j'ai bien compris) de retravailler la desserte de Charmey (notamment) en la faisant partir de Broc-Fabrique, ce qui permettra sûrement soit d'améliorer la fréquence, soit de rabattre les moyens pour développer d'autres lignes du coin.
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N
Selon vos confrères de Railpassion, N° 284, des équipes du MOB ont assemblé dans les ateliers du TPF à Bulle, des Bogies à écartement variables pour le futur GoldenPass Express qui sera lancé en 2022. Ces bogies ont été livrés à Stadler Rail et sont en partie construits par Alstom. Donc maintenant, c'est possible! Mais quel intérêt pour les transports fribourgeois?
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T
ça arrive le bogie à écartement variable....<br /> <br /> https://www.railpassion.fr/reseaux-etrangers/les-premiers-elements-du-golden-pass-express/
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N
Est-ce qu'une commande de matériel à écartement variable a été envisagé comme alternative à la conversation en voie normale ?<br /> <br /> Il serait intéressant de comparer ces deux solutions.
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T
et dire qu'en France on a parfois payé pour déménager des usines afin de ne pas avoir à moderniser les voies ferrés....<br /> <br /> <br /> <br /> En fait si je comprends bien c'est plutôt une mise à 3 fils de rail car la voie métrique va perdurer
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C
Indépendamment des amateurs de chocolat, cette conversion avait/a un double/triple objectif :<br /> <br /> <br /> <br /> 1) permettre la desserte marchandise de l'usine Cailler (qui entre-temps a arrêté d'être desservie par le rail...)<br /> <br /> 2) améliorer les roulements, pour simplifier l'exploitation. (cf. plus bas)<br /> <br /> 3) augmenter "artificiellement" le taux de couverture de la ligne Bulle-Broc (ie : part des coûts d'exploitation couverte par les recettes de la billetterie), en optimisant les roulements et en intégrant cette courte portion dans la ligne Berne-Bulle. Donnée importante car quand le taux de couverture est inférieur à 30%, l'Office fédéral des transports commence à râler, et demande à ce que des solutions soient trouvées pour augmenter le taux de couverture. Ce qui peut aller, dans les cas extrêmes, jusqu'au passage du rail à la route, pour diminuer les coûts d'exploitation.<br /> <br /> <br /> <br /> Concernant le point 2, actuellement à Bulle, il y a 4 lignes ferroviaires qui arrivent/partent de cette gare.<br /> <br /> d'un coté de la gare : vers Romont (voie normale) et Palézieux (voie métrique).<br /> <br /> de l'autre : vers Broc (voie métrique) et vers Montbovon (voie métrique),<br /> <br /> Avec le passage à la cadence semi-horaire sur chacune de ces lignes, la ligne Montbovon - Bulle - Palézieux sera entièrement "diamétralisée". Restera les lignes (Berne-Fribourg-)Romont-Bulle et Bulle-Broc, qui sans conversion seraient terminus à Bulle. Prolonger les liaisons en provenance de Romont jusqu'à Broc permettra donc d'optimiser les roulements, en diamétralisant aussi les liaisons Romont-Bulle-Broc.
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