L'avenir du Tire-Bouchon en question
Elle fait partie d'un certain folklore ferroviaire français : la ligne Auray - Quiberon n'est ouverte au quotidien que durant les 8 semaines d'été, ainsi que pour quelques week-ends de juin et septembre, quand le trafic touristique est le plus intense. Elle est l'un des emblèmes du rôle du train dans l'économie du tourisme en France. La configuration de la presqu'île, avec une seule voie routière pour atteindre Quiberon, génère évidemment un trafic routier très important... et des encombrements récurrents à la clé. Il faut aussi ajouter la grande sensibilité du site, puisque l'isthme de Penthièvre n'est larque que de quelques dizaines de mètres... pour l'instant. Le site est évidemment des plus exposés à une élévation du niveau de l'océan.
Surnommée Tire-Bouchon, la desserte comprend 10 allers-retours par jour, avec un temps de parcours de 45 minutes. Les trains roulent à 60 km/h, mais le tracé permettrait de faire mieux : pour cela, il faudrait renouveler la voie obsolète. Mais finalement, on pourrait se poser plus largement la question du type de service et de sa périodicité, avec des hypothèses très ouvertes, car, à Auray, il serait particulièrement facile de rendre la ligne de Quiberon indépendante de l'axe Rennes - Quimper, moyennant la création d'une troisième voie sur environ 450 m, sur des terrains ferroviaires, ceux de l'ancien dépôt d'Auray. Seule contrainte : être capable d'absorber rapidement un flux de correspondance venant d'un TGV, et donc disposer d'une capacité maximale d'au moins 250 places (les formations actuelles de 3 X73500).
Le devenir du Tire-Bouchon est aussi tributaire d'un choix des collectivités locales sur l'acceptation du trafic automobile : l'actuelle voie ferrée pourrait être un levier particulièrement efficace de report, nécessitant une organisation complète, comme on peut par exemple la connaître en Suisse à Zermatt, où les touristes ne peuvent accéder en voiture. Particularité de la presqu'île de Quiberon : ce n'est pas qu'une destination, c'est aussi un point de passage, pour aller vers Belle Ile et Houat.
Une étude est lancée par les collectivités locales pour définir différents scénarios : on peut ici sommairement esquisser 2 scénarios utilisant une voie ferrée, soit avec des trains classiques, soit avec des tramways, compte tenu de la possibilité d'isoler l'antenne du réseau principal. Nous essaierons d'y revenir dans un prochain dossier de transportrail...