Quelques travaux estivaux sur 2 dossiers de transportrail en Allemagne :
- l'étude sur la grande vitesse en Allemagne et son modèle territorial polycentrique a été fractionnée en 2 parties pour en améliorer la lisibilité et intégrer certains nouveaux développements ;
- celle sur le programme Zukunft Bahn a été complétée par les dernières décisions sur les investissements ferroviaires et le renforcement du rôle du chemin de fer : nous avons gardé le titre, même s'il n'est plus vraiment d'actualité (il faut plutôt parler de Bahn 2030 semble-t-il), mais la notion d'avenir du rail dans cette appellation nous plaisait...
De façon générale, il est clair que l'Allemagne a un modèle de "grande vitesse" (si l'on peut dire) totalement opposé à celui de la France. Beaucoup d'adeptes du French Bashing fantasment sur le modèle germanique comme idéal d'un système décentralisé et cadencé. A titre personnel je serai plus nuancé.
Parmi les points forts du réseau allemand :
+Le grand choix de destinations depuis un point donné
+L'articulation efficace entre les circulations ICE et non ICE
+Le choix de la DB d'avoir des trains moins capacitaires pour favoriser la fréquence, quand la SNCF se borne depuis 20 ans à commander des rames Duplex de +600pax surcapacitaires pour justifier l'abandon de trains par le taux de remplissage insuffisant.
+L'ouverture nocturne des lignes (mais diantre comment font-ils ? Puisque les pontes de la SNCF nous expliquent que c'est pourtant impossible !)
+Pas de gares perdues en pleine cambrousse
Mais il y a aussi des points négatifs :
-Des liaisons de + de 350km médiocres en temps de parcours. Au pays de l'industrie automobile, de l'autobahn gratuite et de la Lufthansa, le train reste la dernière roue du carrosse dès qu'il s'agit de traverser le pays.
-Une vision régionale des lignes nouvelles qui engendre des tracés peu logiques sur le plan national, notemment sur le triangle Rhur-Munich-Berlin.
-Difficile de maintenir la vitesse max sur des lignes dépassant rarement les 100km.
-Une rigueur budgétaire qui induit un déficit réel d'investissement dans les infrastructures (et pas que dans le ferroviaire). Incapacité de l'Etat à engager en une fois des projets structurants sur 200 ou 300km.
-30 ans après la réunification, Berlin est encore trop isolée du reste du pays, en particulier la conurbation rhénane.
-Bien qu'étant le pays au centre de l'Europe, l'Allemagne a des relations médiocres vers les grandes métropoles des pays limitrophes (hors Thalys ?) et a davantage profité des investissements des autres qu'enclanché des projets transfrontaliers par elle-même.
Il y a donc du bon et du moins bon côté infrastructures. Côté opérateur(s), même si tout n'est pas parfait, avantage à l'Allemagne, qui bénéficie d'une DB plus efficace.