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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
28 juin 2020

Le come-back des TEE ?

L'Allemagne prend le 1er juillet la présidence du Conseil européen pour 6 mois. Parmi les dossiers sur le dessus de la pile : les transports et la mobilité durable des marchandises et des voyageurs !

Il devrait être question d'améliorer la circulation des marchandises dans l'espace européen en accompagnant un mouvement -très ! - progressif de réimplantation de productions stratégiques (du moins semble-t-il question d'essayer), et d'accélérer le report modal à la fois en s'attaquant au délicat dossier de l'eurovignette mais aussi par une politique d'investissement et de services.

L'Allemagne semble vouloir mettre en tête d'affiche une nouvelle étape de l'interconnexion des réseaux à grande vitesse en Europe et actualiser l'un des éléments phares de la construction européenne en 1957 : les Trans Europ Express. L'objectif est de rendre le train plus attractif pour les voyageurs dans un modèle économique viable pour les opérateurs. Pour y parvenir, une coopération encore renforcée entre les opérateurs pour coordoner les services et proposer de nouvelles liaisons transfrontalières, une plateforme de réservation indépendante des opérateurs (s'il est facile d'avoir les horaires entre Auray et Quiberon sur le site de la DB, avoir les horaires entre Freiburg et Titisee sur le site de la SNCF est bien plus difficile...).

Au chapitre des intentions qu'il sera difficile de concrétiser à court ou moyen terme, l'instauration d'un horaire cadencé européen est esquissée... ce qui promet quelques sueurs froides avec certains Etats (pourquoi pense-t-on en premier lieu aux pays latins, dont la France ?)... et le retour en grâce des trains de nuit (du fait des résultats insolents des Nightjet autrichiens).

Sur le papier, tout ceci va plutôt dans le bon sens et semble afficher une ambition prometteuse (surtout pour un conservateur bavarois...) mais on peut compter sur le fonctionnement chaotique des institutions européennes pour la rendre encore plus complexe qu'elle n'est techniquement. On peut assi s'interroger sur l'organisation pratique d'une renaissance des TEE dans le cadre de l'ouverture à la concurrence. Il faudrait soit un bon chef d'orchestre (oui mais lequel ?) entre les différents opérateurs ou alors envisager une structure commune les réunissant...

Mais l'idée mérite d'être portée, surtout si elle est empreinte de pragmatisme...

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Commentaires
R
Pour rester sur le sujet du retour des TEE, il y a effectivement matière à améliorer significativement les relations européennes, plus particulièrement au départ (et à l’arrivée) des métropoles françaises (hors Paris). En fait, seules les villes de Lille et Strasbourg disposent d’une relation européenne, digne de ce nom si on considère, arbitrairement, que cette dernière doit être composée de 3 AR/jour minimum. Mais il s’agit plutôt de dessertes « d’opportunité » :<br /> <br /> Tout d’abord, Lille de et pour Bruxelles, au titre de « tête de pont » du Nord (et donc de Bruxelles) vers le Sud de la France <br /> <br /> Ensuite Strasbourg, car située sur l’axe Paris/Lyon – Frankfort/Stuttgart, permettant 3 liaisons vers Frankfort et 5 relations vers Stuttgart.<br /> <br /> Si on examine les autres métropoles françaises, Lyon, 2nde agglomération française, ne bénéficie que d’une seule liaison quotidienne vers Frankfort, une autre vers Barcelone (sauf cet été, covid oblige) et une dernière vers Turin et Milan, grâce à une fréquence Paris – Milan transitant par Lyon Part Dieu.<br /> <br /> Pour Marseille, les possibilités sont du même acabit, soit 3 trains internationaux, dont un opéré par Thello (Milan).<br /> <br /> Quant aux autres grandes métropoles, c’est le désert. Malgré sa proximité de l’Espagne, Toulouse ne bénéficie que d’une seule desserte vers Barcelone, et encore en été seulement, alors que de Bordeaux et Nantes, on ne franchit pas, ferroviairement, les frontières hexagonales. <br /> <br /> Pour se hisser au niveau d’autres métropoles européennes de même taille et offrir une alternative crédible à la route et à l’aérien, le développement de telles dessertes s’impose, qui pourrait, pour les seules villes citées, consister à proposer, sur la base de 3 AR minimum quotidiens, au départ de :<br /> <br /> - Lille une offre vers les Pays Bas<br /> <br /> - Strasbourg vers Barcelone, avec des TGV en provenance de Frankfort<br /> <br /> - Lyon vers Frankfort (couplé avec Marseille), Milan et Barcelone (soit une offre multipliée par 3 par rapport à aujourd’hui !)<br /> <br /> - Marseille vers Frankfort (via Lyon), Milan (via Grenoble et Turin ?) et Barcelone<br /> <br /> - Toulouse vers Barcelone et Madrid<br /> <br /> - Bordeaux vers Bruxelles et Barcelone, mais également vers Frankfort en prolongeant les Bordeaux – Strasbourg <br /> <br /> - Nantes vers Bruxelles, ainsi que vers Frankfort en prolongeant les Nantes – Strasbourg<br /> <br /> Par ailleurs, afin d’élargir le champ de pertinence du transport ferroviaire, le développement de dessertes nocturnes viendrait compléter utilement et efficacement ce réseau de relations diurnes (Nice/Marseille – Bruxelles/Amsterdam, Toulouse/ Bordeaux – Bruxelles/Amsterdam, Marseille/Lyon – Hambourg/Berlin, Bordeaux/Toulouse – Turin/Milan, Frankfort/Strasbourg – Perpignan/Barcelone, …) <br /> <br /> Si l’Europe, les Etats et les opérateurs ferroviaires en ont la volonté, un tel schéma parait réaliste.
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T
La France pourrait montrer l’exemple en proposant la réouverture de ses lignes ferroviaires fermées avec l’Allemagne, la Suisse,l’Espagne,la Belgique ...où menacées (Nice Tende)
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V
Le retour des EuriCity ?<br /> <br /> <br /> <br /> Un horaire cadencé européen serait probablement une bonne chose. Il semblerait que l'UE commence à comprendre que certains de ses États membres font n'importe quoi et que c'est peine perdue de compter sur leur bonne volonté pour avancer ? Ils n'ont pas non plus en tête des mesures pour contraindre à l'entretien, la modernisation des voies ainsi que la planification de l'horaire et des travaux de développement du réseau nécessaires pour suivre la dynamique ?<br /> <br /> Ça risque de faire grincer les dents… à suivre !<br /> <br /> <br /> <br /> Ça va faire le grand écart entre certains bureaux à l'UE et les ministères de certains pays…
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B
Je viens de regarder la date, non, on n'est pas le premier avril...! Une bonne intention peut parfois être suivie d'effets ! Vu de l'autre côté du Rhin, pourquoi, pas, mais vu le politique de ce côté du grand fleuve, je préfère croiser les doigts que d'y croire béatement !
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