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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
7 juin 2020

A propos de maillage ferroviaire...

Deux graphiques réalisés sur la base des données fournies par IRG-Rail, l'association des régulateurs ferroviaires en Europe (Independant Regulator'sGroupe - Rail), permettent de comparer la présence du rail en Europe sur le territoire et par rapport à la population.

L'Europe comptait 234 037 km de lignes avec une densité moyenne de 4,79 km pour 100 km² ou 4,38 km pour 10 000 habitants. On enregistrait en 2018 environ 54 trains par jour et par kilomètre, dont 81% pour le transport de voyageurs et 19% pour le fret. Dernier chiffre, 55% des infrastructures ferroviaires européennes sont électrifiées.

reseau-territoire-population

La barre verticale en pointillés représente la moyenne des deux tableaux. La France apparaît en rouge et se situe au niveau de la moyenne, légèrement au-dessus sur le premier critère. Par rapport au territoire, le pays européen le plus proche est la Roumanie puis la Serbie, la Hongrie. Sur le second tableau, la France se classe en 19ème position, à un niveau voisin de pays très variés comme la Pologne, le Danemark, le Luxembourg... et l'Allemagne.

Les deux critères sont assez complémentaires même si le second peut donner un certain avantage à des Etats compacts, soit parce que le pays est très urbain soit parce qua population est très concentrée. On prendra les pays baltes et la Finlande pour illustrer ce propos. Aussi, l'approche sur la surface du pays semble plus révélatrice des disparités : la prime aux petites surfaces existe avec la Suisse, la République Tchèque, le Luxembourg, les Pays-Bas, ou la Belgique. L'écart entre la France (5,11 km / 100 km²) et l'Allemagne (10,99 km / 100 km²) est impressionnant mais on notera quand même l'écart entre la France et l'Italie (6,12 km / 100 km²).

Une façon de tordre le cou à ceux qui considèrent que le maillage ferroviaire français est soit exceptionnel... soit trop important. Non, il est juste dans la moyenne et cette vision statistique est même légèrement avantageuse pour les Etats disposant de lignes à grande vitesse par nature distinctes des lignes historiques, même quand elles sont parallèles et à faible distance d'axes préexisants : on prendra pour illustration la vallée du Rhône avec 3 lignes sur une vingtaine de kilomètres entre Montélimar et Avignon, ou la LGV Atlantique parallèle à la ligne Paris - Châteaudun - Tours. A l'inverse, une ligne à 4 voies (comme par exemple la rive droite du Rhin) ne compte pas pour 2 lignes distinctes. Mais abstraction faite de cette limite, ces chiffres restent quand même assez intéressants...

Rappelons quand même qu'existaient 42 000 km de lignes à la création de la SNCF... et qu'il en reste aujourd'hui 28 000 soit l'équivalent du réseau de 1890. Il y avait certes quelques lignes plus utiles à l'élection d'un conseiller général ou d'un député qu'à la population, mais il faut quand même reconnaître que les coupes ont été radicales en France. Les seules années 1938 et 1939 avaient vu la fermeture de 9700 km de lignes à tout trafic et de 4700 km supplémentaires au trafic voyageurs. Une jolie saignée...

Pour terminer, quelques chiffres d'investissement sur la période récente 1990-2015 : la France a investi 78 MM€ sur le réseau ferroviaire, dont 38% pour les lignes à grande vitesse et 13% en Ile de France. Durant la même période, l'investissement sur le réseau routier a atteint 276 MM€. Il y a encore du chemin avant de rendre ces trajectoires un brin plus équitable...

Enfin, sur la seule période 1998-2018, le réseau ferroviaire exploité s'est contracté de 13%, alors que le réseau routier a été étendu de 12%.

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Commentaires
T
Par contre on pourrait faire le même travail de comparaison de l’évolution du réseau routier et on s’apercevrait qu’avec désormais 1 million de km le réseau routier Français est devenu un des plus denses d’Europe.....
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S
Effectivement, ces chiffres sont insuffisants pour exprimer la réalité. Un coup d'oeil sur les cartes ferroviaires des zones frontalières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse permettent de constater que la France est notoirement sous-équipée.<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, les lignes de ces s'arrêtent à la frontière française, et jamais la réciproque. La densité des lignes côté français est beaucoup plus faible que de l'autre côté de la frontière, y compris et surtout quand les densités et les activités économiques sont comparables.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, heureusement qu'on ne compare pas les densités de circulation (le service que représente effectivement un km de ligne), parce que là, ça va se voir que la France est très en retard.
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T
le manque de personnel c'est un manque de moyens...<br /> <br /> Si les budgets augmentent on peut recriuter des jeunes ou des personnes à la retraite....pour mettre en oeuvre les projets<br /> <br /> mais c'est sur que avec des dotations en baisse, les effectifs ne sont plus la...<br /> <br /> <br /> <br /> La ou je vous rejoins c'est que dans la situation actuelle, on ne peut pas inverser la tendance mais je considère pas la situation actuelle comme nominale, ou impossible à faire évoluer....
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T
on pourrait peut être considérer que le niveau financier actuel pour régénérer le réseau est insuffisant et qu'il faut l'augmenter non?<br /> <br /> Plutôt que de vendre des fermetures de lignes pour en moderniser d'autres .....et donc désavantager des territoires au profit d'autres<br /> <br /> <br /> <br /> Genre viendrait il a l'idée des Suisses de proposer la fermeture des lignes du Valais pour financer la modernisation des lignes dans le canton de Vaud plus peuplé?<br /> <br /> <br /> <br /> Les lignes ferroviaires correspondent à des besoins propres et ne sont pas interchangeables
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Q
"à ceux qui considèrent que le maillage ferroviaire français est soit exceptionnel... soit trop important."<br /> <br /> Il l'était ... en 1921 !<br /> <br /> https://p6.storage.canalblog.com/69/50/1127999/111306320_o.jpg
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T
oui sur Paris il y a un projet ambitieux mais qui vient là aussi combler des décennies de sous investissements en rocade parce que les rocades autoroutières ont été construites et en unités multiples.....<br /> <br /> <br /> <br /> Reste que Paris représente 1/5 de la population et que donc les 4/5 sont exclues d'un projet d'envergure alors qu'ils payent aussi les impôts....<br /> <br /> <br /> <br /> Quand à fermer des lignes de manière temporaire, c'est l'exemple de la mauvaise idée... en France les fermetures sont quasi toujours définitives.....comment trouver dans 5-10 ans 5 millions par km pour réouvrir alors qu'aujourd'hui on en trouve pas 1 million par km pour moderniser.....et sans parler du développement de l'urbanisation entre temps le long de la ligne , de l'explosion des normes en tout genre qui rendent les projets de réouverture toujours plus complexes, lents couteux et donc in fine incertains.
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T
La Suisse a commis quelques erreurs c’est évident comme par exemple aussi la suppression de la quasi totalité des tramways à Genève<br /> <br /> <br /> <br /> Mais bon comparé à ce qu’a fait la France c’est pas grand chose.....
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T
Si la Suisse a fermé quelques lignes c’est sans commune mesure avec ce qu’a fait la France.La majorité des lignes fermées en France se situeraient aujourd’hui dans des zones largement aussi peuplées ou touristiques que celles qui fonctionnent encore en Suisse....<br /> <br /> Prenons quelques exemples....<br /> <br /> Les réseaux ferrés qui irriguaient autour de Lyon,Grenoble,Montpellier?<br /> <br /> Les antennes Bretonnes ou les lignes de Gironde qui reliaient à l’océan?<br /> <br /> les antennes qui reliaient la vallée du Rhône aux différentes vallées?<br /> <br /> <br /> <br /> Touts ces secteurs ne font pas moins peuplés ou moins touristiques que le canton des Grisons où le canton du Valais pourtant très biens mailles....<br /> <br /> <br /> <br /> Ce n’est pas tant une question de potentiel que de vision et d’intérêt pour les transports publics et les territoires de la part de l’Etat depuis 50 ans.....
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C
"Le second critère semble un peu moins intéressant car il amène assez mécaniquement à valoriser les petits Etats ou ceux dont l'urbanisation est concentrée sur une partie du territoire."<br /> <br /> <br /> <br /> Au contraire, il est bien plus intéressant que le premier, qui ne prend justement pas en compte la densité de population, qui est un élément essentiel pour réaliser une comparaison...<br /> <br /> Parce que désolé, mais avoir le même nombre de kilomètres de ligne/km2 en IDF qu'en Corrèze, cela n'a aucun sens (à part pour pleurnicher sur son sort parce qu'un pays moins densément peuplé à mécaniquement moins de km de ligne / km2 qu'un pays densément peuplé...).<br /> <br /> <br /> <br /> Alors que comparer le nombre de km de ligne pour 100'000 habitants permet de montrer beaucoup mieux le niveau de couverture de la population par la desserte ferroviaire, en supprimant cet effet de densité de population*. Même si bien sûr le faire à l'échelle d'un pays gomme les très nombreuses disparités entre les régions d'un pays... (il est là le problème avec les pays nordiques où la population est extrêmement concentrée)<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis ces graphiques ne montrent pas tout. Ce qui serait aussi très très intéressant de regarder est le taux d'utilisation de cette infrastructure. Parce que la clé est aussi là. <br /> <br /> En Suisse, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, aux Pays-Bas, etc. la trame de base doit être, au minimum, une cadence aux deux heures, même sur les lignes les moins desservies. En France, la trame minimum sur bien des lignes secondaires doit être 2 à 3 trains par jour et par sens, voir même moins...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> *en enlevant effectivement les très grands pays ayant une population très irrégulièrement répartie qui sont avantagés. Mais pas forcément les petits pays car la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas sont à peu près dans les moyennes voir en dessous et les "petits pays" utilisés pour montrer cela étant notamment la Lettonie et l'Estonie, qui sont dans une trajectoire particulière jusque dans les années 90 (anciens pays de l'URSS où le rail a eu une autre trajectoire qu'en Europe de l'ouest).
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T
La France se retrouve en queue de peloton parmi les pays d’Europe de l’Ouest qui avaient le plus construit de lignes.Si elle n’avait pas fermé plus de la moitié de son réseau elle serait à 12 en haut du tableau avec la Suisse....
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