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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 mai 2020

De l'(in)équité de mesures gouvernementales insensées

Décidément, le transport aérien a vraiment les faveurs du gouvernement : à croire que le confinement suscite une appétence particulièrement prononcée pour le kérosène. Ainsi, après avoir accordé plus de 7 MM€ d'aide à Air France pour compenser le manque de recettes ; après avoir évoqué une restriction des dessertes pour des parcours pouvant être effectués en train en 2h30 maximum (ce qui ne concerne de fait que très marginalement les liaisons aériennes en France) ; voici donc la petite dernière du Secrétaire d'Etat aux Transports.

Si les transports urbains et ferroviaires se voient imposer le port du masque et une distance d'un mètre entre les voyageurs, divisant par 2 à 4 la capacité d'accueil des véhicules, le transport aérien en sera exonéré ! Ainsi, les voyageurs dans les autobus, tramways, métro et trains doivent être répartis à raison d'un voyageur par mètre carré... mais dans un avion, ils peuvent continuer à s'entasser à tout juste 50 centimètres les uns des autres ! Pour les opérateurs, hormis des incitations multiples et variées, le contrôle strict de la distanciation sociale est un voeu pieu !

Les compagnies aériennes ont expliqué qu'elles ne pouvaient pas s'en sortir avec des avions remplis aux 2/3 de leur capacité. C'est probablement exact vu leur modèle économique. Mais on objectera que :

  • plafonner le remplissage des trains à 50 % ne permet certainement pas aux liaisons non subventionnées d'atteindre l'équilibre commercial ;
  • cette même règle appliquée aux trains régionaux augmente le déficit d'exploitation par voyageur-kilomètre, alors que les Régions vont devoir faire face non seulement à la baisse des recettes commerciales mais aussi de leurs ressources du fait de la récession économique (les Régions perçoivent une fraction de la TVA et des taxes sur les produits pétroliers), avec des dépenses en hausse (par exemple pour l'achat de masques et l'installation de mesures de protection du personnel relevant de leur compétence ou l'effet du maintien d'une offre très supérieure au trafic réel) ;
  • dans le domaine des transports urbains, outre l'augmentation du déficit par voyageur-kilomètre, la baisse des recettes des voyageurs et des recettes fiscales dynamiques, il faudra aussi compter sur l'effet de l'effondrement du Versement Transport.

Bref, les transports terrestres, urbains et interurbains, sont face à une situation similaire. Elle est beaucoup plus grave que la crise du transport aérien, car avec l'effet cumulé du décrochage du printemps 2020 et les conséquences économiques sur les ressources des collectivités, c'est tout le modèle de financement du transport public qui pourrait être remis en cause. Il faudra donc que l'Etat prenne rapidement toutes ses responsabilités pour aider massivement et durablement les collectivités autorités organisatrices, mais aussi les opérateurs à surmonter les effets des mesures de confinement qu'il a décretées. Faute de quoi, le transport public, urbain et interurbain, pourrait connaître une période passablement troublée.

Un soutien massif aux investissements sera en outre justifié tant pour des questions territoriales, qu'économiques et sociétales :

  • territoriales : les transports en commun ne concernent pas seulement les besoins entre et au sein des grandes métropoles mais revêtent aussi un enjeu d'équilibre entre les bassins urbains et les secteurs ruraux ;
  • économiques : moderniser le réseau ferroviaire, le développer sur les besoins pertinents, poursuivre l'essor des transports urbains, c'est aussi faire appel à des entreprises souvent françaises ou européennes, avec des activités souvent locales, donc soutenir l'activité industrielle des territoires ;
  • sociétales : développer le transport ferroviaire et les réseaux urbains constitue un axe majeur d'une véritable politique de transition énergétique.

Le transport public a donc urgemment besoin de bons lobbyistes... ou de personnalités politiques plus responsables... voire les deux !

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Commentaires
R
Ce qui manque au transport ferroviaire c’est d’un puissant lobby, en effet, à l’instar de ce que l’on observe pour la route et l’aérien, qui ont su, autour de leur profession, rassembler tous ceux (au niveau politique, économique, financier et même artistique/sportif et autres célébrités) qui avaient un intérêt dans le développement de leur activité. Le train et les transports publics en général ne sont défendus que par une poignée d’associations, des écologistes (lorsqu’ils ne sont pas mobilisés sur des sujets plus « sociétaux »), des syndicats et quelques rares politiques ou dirigeants d’entreprises de transport. Mais ce « lobbying » se fait en ordre dispersé, qui plus est sur des orientations contraires. Ainsi, la position des syndicats (en tout cas ceux majoritaires) est bien différente, et même à l’opposé, de celle des grands dirigeants (certes, c’est un principe de base en France), elle-même contraire à celle des associations qui, non plus, ne partagent pas toujours celle des syndicats, etc<br /> <br /> De quelque côté que l’on se place, tout a été fait pour réduire la place du train en France. Les gouvernants qui, depuis des décennies, ont considéré le chemin de fer comme un mode de déplacement du passé (même si le TGV a redoré le blason du train mais au détriment des autres activités ferroviaires, et même si les considérations environnementales les ont contraints à réviser quelque peu leur position), et ne lui ont pas accordé les moyens nécessaires à son développement, voire très souvent à son maintien. Les syndicats qui de par leurs grèves incessantes (rappelons-nous ces 4 dernières années avec des grèves d’une dizaine de jours en 2016, 2018 et 2019, et même si les revendications, critiques et motifs d’insatisfaction pouvaient s’entendre) ont dégouté les clients, tant dans le domaine voyageur que fret, à tel point que nombreux ont été ceux qui sont allés voir ailleurs, et définitivement pour la plupart, notamment dans le fret, aujourd’hui sinistré. <br /> <br /> Pourtant, chez nos voisins, le transport ferroviaire se maintient, voire se développe, et conserve une place non négligeable. Vous vous en faites l’écho régulièrement, que ce soit, en Suisse et en Autriche, bien sûr pays régulièrement cités en exemple, mais également en Allemagne, aux Pays Bas, ainsi qu’en Italie et Espagne.<br /> <br /> Alors comment les défenseurs du chemin de fer peuvent-il parler d’une même voix ? Je crains qu’il n’y ait de réponse à cette question et, qu’inéluctablement, le déclin du train en France se poursuive, en dépit de ses nombreux avantages pour la collectivité maintes fois rappelés, en terme d’économie d’énergie, de respect de l’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique, d’occupation des sols, … <br /> <br /> Petite aparté concernant la restriction (ou suppression ?) des dessertes aériennes lorsque le parcours en train est effectué en 2h30 : c’est une mini mesurette, de la poudre aux yeux dont nous affublent quotidiennement nos dirigeants politiques. Cette mesurette concerne 3 liaisons (de et vers Nantes, Bordeaux et Lyon) et cela représente environ 30 vols par jour quand il doit en exister plusieurs milliers. Il aurait fallu mettre le curseur, dans un 1er temps, à 3h30, accompagner Air France dans cette perspective, nouer des accords de commercialisation avec la SNCF (ou autre opérateur ferroviaire à l’avenir), étudier un dispositif pour le transfert des bagages dans le cadre des pré et post acheminements (cela existe en Suisse). Bref, inventer un système qui allie le train et l’avion pour contribuer à un meilleur respect de l’environnement et à une lutte plus efficace contre le dérèglement climatique. <br /> <br /> Au lieu de cela, cette mesure ne sert à rien et n’aura aucune conséquence sur l’environnement et le dérèglement climatique, mais on fera croire à l’opinion publique que le gouvernement prend à bras le corps ces sujets, et fait en sorte qu’Air France devienne la compagnie aérienne la plus verte au monde. Finalement, la position est en ligne avec les accords de Paris. Faire croire et s’en féliciter. Encore une fois, tout est affaire de com. !
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B
bonjour,<br /> <br /> il suffit de voir chacun se renvoyer les grèves d'Air France et de la SNCF dans ses arguments! les syndicats de ces deux entreprises sont fautifs et tablent sur leur force présumée pour obtenir ce qu'ils souhaitent: grève des pilotes d'Air France à la veille de la coupe du monde de 1998, grève à la SNCF chaque fois qu'il y a un changement d'horaire...Manifestement, ces entreprises sont malades. Pour ma part, je ne prends plus Air France pour être sûr d'avoir un vol et cela fait 7 ans que je ne prends plus la SNCF (blablacar, voiture...)
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A
@traxx d’ou Mon étonnement concernant ta réaction par rapport à mon premier message car à te lire j’en déduis donc qu’on a le exactement le même avis concernant la question;) le sentiment d’ecoeurement que tu peux avoir je le comprends tout à fait tu es loin d’être le seul qui m’en fait part!! Je suis pas langue de bois donc mes propos sont souvent mal interprétés...j’ai beau être en rogne contre le syndicalisme du milieu ne veut pas dire que je suis contre le syndicalisme au contraire il en faut!! Pourquoi l’opinion générale relie toujours SNCF=grèves ?? Tu le dis toi même « le syndicalisme de branleur »!!! Malheureusement les années passes, le syndicalisme de branleurs continue de démolir cette entreprise et le pays en général en écrasant le syndicalisme réformiste/intelligent ce que tu veux.....SUD/CGT: il suffit d’ecouter le célèbre Annasse K sur RMC ou bien de lire ses tweets tous plus masterclass les uns après les autres...l’image désastreuse de la sncf c’est à cause de ces gens là malheureusement!! Y’a une solution pourtant simple pour déloger les branleurs...c’est l’isoloire ...pourtant à l’heure d’aujourd’hui Ils sont toujours là malgré une « fanbase »en baisse depuis quelques temps déjà 🤷🏻‍♂️! Si je peux te rassurer j’ai beau dire que je suis DB ou ECR j’ai droit aux mêmes réflexions...évidemment n’étant pas à la sncf personnellement je m’en cire les pieds ça rentre d’un côté et ça sort de l’autre mais je comprends donc que ça passe de plus en mal de votre côté évidemment...
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O
MODERATION - 13.05.2020<br /> <br /> On peut élever le débat et revenir au fond plutôt que les invectives, inquisitions et autres querelles ? Merci.
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A
Je fais quoi dans la vie @traxx??? Aller pour te donner un indice je conduis des traxx^^de couleurs rouge donc je pense que tu devineras aisément!!! Le problème est pas tant de savoir si les grèves sont justifiés ou pas mais de leur impact sur tout le reste et donc de la clientèle fret et voyageur qui n’est pas du tout à miniser! Mais le jour où il ne restera plus rien il sera trop tard pour y réfléchir...d’un point de vue travailleur ferroviaire mais extérieur à l’EF nationale je vois aussi des décisions politiques et au sein même du secteur contre-productive pour résumer le tout comme tout le monde ici...mais de l’autre côté une frange complètement déconnectée de la réalité!! Déconnectée même du simple fait du fonctionnement d’une entreprise quand on voit l’argumentaire ...ça fait combien d’années (et c’est là cas dans d’autres entreprises ou secteurs publiques) que certains syndicats ne sont dans rien d’autres que dans le rapport de force à outrance ? Je vais être cash mais c’est pathétique et oui avec ceux là on a le même disque à chaque réforme pour justifier un énième blocage « c’est toujours la faute de l’autre. »!! On propose rien à part l’immobilisme mais on y est jamais pour quelque chose non plus...bref chacun son avis! « Les conflits sociaux n’y sont pour rien c’est les politiques les UNIQUES fautifs vous êtes des cons »...pas de problème mais c’est pas mon bateau qui est en train de couler là actuellement!...on verra pas exemple si Fret passe l’hiver prochain en vie car c’est pas garanti ça par exemple...
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F
Je pense que la stratégie de montée en puissance des trains du quotidien pour garantir la distanciation sociale par une offre bien supérieure à la demande est effectivement la meilleure dans le contexte actuel (il me semble que les CFF l'appliquent aussi). Je m'interroge sur ces systèmes de coupons d'accès disponibles sur les applications Web qui posent problème dans la mesure où certains "captifs" du système ferroviaire n'ont pas d'accès au Web pour différentes raisons. Le port du masque obligatoire dans les trains n'est pas discutable.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur les TGV, la limitation à 50 % de la capacité est nécessaire dans un premier temps au moins pour rassurer les gens et leur redonner confiance dans le transport collectif. J'ai fait un voyage en TGV Duplex rempli comme un oeuf quelques jours avant le début du confinement et ce n'était vraiment pas rassurant ! A vrai dire, si cette mesure n'avait pas été annoncée et si je devais voyager dans les prochaines semaines, j'aurai sans doute opté pour la 1ère classe si c'était un train chargé...<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, pour le monde aérien, l'absence de mesure équivalente est totalement injustifiable. La communication est orientée sur le fait que l'air de la cabine est totalement filtré ce qui est entendable mais cela ne change en rien la promiscuité extrême. D'ailleurs, la SNCF communique aussi de son côté sur le renouvellement d'air permanent à l'intérieur des TGV et du filtrage. Donc ce traitement de faveur n'a aucune justification sanitaire.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a enfin un dernier aspect anecdotique mais qui me semble important : la SNCF a des règles d'après vente très souples pour les TGV et elle procède à des remboursements immédiats en cas d'annulation même si celle-ci est le fait du client. A l'inverse, les compagnies aériennes semblent rechigner à rembourser leurs clients et elles font des avoirs... <br /> <br /> <br /> <br /> Comment réagiront les clients ? Dans ces circonstances, auront-ils confiance davantage dans le train ? On n'a pas la réponse pour le moment mais les images des avions surchargés ont semblé choquer l'opinion publique à travers les réseaux sociaux...<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, si les consignes du gouvernement se traduisent par une augmentation du prix du TGV (il faudra bien payer les TGV circulant à vide pendant le confinement et la distanciation sociale appliquée aujourd'hui), les gens ne manqueront pas de pointer du doigt le coût trop élevé du train face au low-cost. On pourra alors dire que le ferroviaire aura eu droit à la double peine !
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E
Le fameux principe Aigle 4 (en anglais Eagle Four) serait-il particulièrement efficace lorsqu’appliqué par le secteur aéronautique ?
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I
Je n'ai pas entendu d'interventions de certains figures habituellement disertes sur le ferroviaire, comme Gilles Savary ou Philippe Duron, je me trompe ?<br /> <br /> <br /> <br /> Je confirme que le manque de relais médiatiques joue beaucoup dans la perception du grand public du mode ferroviaire.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai le sentiment qu'aujourd'hui est une période charnière qui va marquer la fin de la mainmise de SNCF sur le ferroviaire en France, et jusqu'à l'émergence d'opérateurs alternatifs avec un discours audible et offensif, il ne faudra que compter sur la bonne volonté de l’État pour porter ce dossier, et on se rend compte dans la situation actuelle que c'est à peu près le même niveau d'efficacité qu'une corde soutenant un pendu...
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O
MODERATION - 12.05.2020<br /> <br /> On se calme et on boit frais. Manifestement, le déconfinement a de curieux effets...
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A
L’avenir dira qui avait raison mais alors pourquoi certaines régions attendent la concurrence pour les TER par exemple??? Ça n’est pas tout mais ça en fait partie...enfin bon je vois que le sectarisme de la grevi-culture de certains a encore de l’avenir « c’est toujours la faute de l’autre mais jamais de la mienne j’ai pas besoin de balayer devant ma porte « ...
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A
Je n’ai pas dit que l’état n’avait pas sa propre part de responsabilité mais c’est sûrement un tout...libre à toi @traxx de minimiser le fait hors je ne suis pas sûr du tout que ça soit le cas dans la réalité et je suis pas le seul à le penser
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J
"sociétales : développer le transport ferroviaire et les réseaux urbains constitue un axe majeur d'une véritable politique de transition énergétique."<br /> <br /> Allons, allons, alors qu'on a trouvé un excellent prétexte pour détruire ce jouet coûteux, inutile et peu fiable qu'est le TER : c'est pour votre sécurité !<br /> <br /> La grippe, encore plus fort que les autocars de gosses sur les passages à niveau.
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R
Faudra-t-il mettre la contraction à venir du réseau ferroviaire sur le compte du covid-19 ou de nos politiques incapables et tenus par les lobbys routiers et aériens ?<br /> <br /> <br /> <br /> Il manque encore un plan de relance autoroutier pour couronner le tout !
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A
Je vais en froisser sûrement certains mais à quoi bon verser des milliards à un système incapable de se moderniser et bloqué la moitié de l’année par nos chère syndicalistes...autant accorder des crédits là où ils seront bien utilisés! Et je suis sûr qu’il y a une grande part de vérité dans mes propos...ce n’est pas que les politiques ne veulent c’est qu’il ne VEULENT PLUS...et à leur place je me poserai la même question que là maintenant
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M
Une précision qui semble anecdotique mais qui ne l'est pas: L'aide pourvue à Air France n'est qu'un prêt garanti par l'état à hauteur de 7Mds d'euros. Alors certes ça aide bien mais à la fin des fins, il faudra rembourser. Au final soyons bien heureux qu'une telle solution n'ait pas été choisie pour la SNCF, qui elle aurait bien besoin d'une recapitalisation. Attendons...<br /> <br /> Et de toute manière quand bien même air France obtient la possibilité d'un remplissage sans limite, je vois mal comment elle parviendra à remplir ses avions à ne serait-ce que 50% de capacité compte tenu des restrictions de circulation à tous les niveaux. Peut-être bien sur quelques courts courrier comme Paris Toulouse ou Paris Nice, et encore...<br /> <br /> Pour le reste de l'article entièrement d'accord. Je continue de penser que le ferroviaire ne peut que ressortir gagnant de cette crise sur le moyen / long terme, même si les premières annonces ne flèchent pas suffisamment dans le bon sens.
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V
Il ne peut y avoir de dirigeant indépendant à la SNCF dans la mesure où il s'agit d'une personne choisie pour satisfaire 1) l'Etat, 2) les cheminots et 3) les usagers. Sélectionnée avec pour objectifs contradictoires de faire plus avec moins et mieux avec pire. Cette personne doit gérer la situation sans donner l'impression que la satisfaction conjointe des trois est totalement impossible. Nous sommes donc plus proches du fusible que du vrai dirigeant, doté d'une autorité réelle, d'une responsabilité non feinte et d'un vrai pouvoir budgétaire.
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C
C'est simple, le jour où à la tête de la SNCF il y aura quelqu'un qui a les c******* (ou en tout cas l'indépendance) nécessaires pour dire aux politiques : avec un remplissage à bord autorisé de 50% maximum, on ne peut pas faire circuler les TGV, sans perdre encore plus d'argent, les choses risquent vite de changer.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux transports conventionnés (TER, etc.) c'est vite vu, l'opérateur risque fort d'envoyer ensuite la facture à l'autorité organisatrice, donc ce n'est pas forcément un problème pour lui. <br /> <br /> Quant à l'autorité organisatrice, vu la faible indépendance des régions/villes sur bien des questions liées aux mesures sanitaires (que ce soit pour les renforcer ou les alléger, il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé ces derniers mois quand certaines villes ont voulu prendre des mesures allant plus loin que celles du gouvernement, notamment concernant le masque), elle ne peut pas faire grand chose. Surtout que prôner publiquement une suppression des mesures de distanciation sociale, en France en tout cas, cela me parait être un magnifique suicide politique (à part peut-être pour le RN et encore).<br /> <br /> <br /> <br /> Accessoirement, l'aérien à un avantage majeur à ce niveau : la nécessité d'avoir des mesures coordonnées au niveau transnational sous peine de voir la compagnie nationale être fortement pénalisée...<br /> <br /> Si le gouvernement peut imposer des restrictions aux compagnies françaises ou opérant sur des liaisons domestiques, le faire pour des compagnies étrangères risque d'être bien plus problématique, même si elles desservent la France (sauf à interdire complètement ces liaisons si elles ne respectent pas ces normes, mais là gare au retour de bâton contre Air France sur les liaisons vers l'étranger...). <br /> <br /> Hors si AF doit limiter ces capacités, y compris sur des vols internationaux, et que le gouvernement peut difficilement le faire appliquer sur les autres compagnies, AF va être encore plus désavantagée si elle est la seule à devoir appliquer ces normes. Il faudrait un consensus européen, au minimum, pour que cela fonctionne, hors les pays plutôt germaniques ne sont à mon avis pas très chauds pour ce genre de mesures...<br /> <br /> <br /> <br /> Alors que dans le ferroviaire, on ne parle quasiment que de liaisons domestiques, donc la SNCF est en position de faiblesse (si tenté qu'elle ait la capacité de faire pression) face à l'aérien. Surtout que les cars longues distance seraient aussi directement touchés (d'ailleurs eux sont à l'arrêt...).
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V
Tant que les responsables du ferroviaire et associations comprises (dont certaines très complaisantes) ne taperont pas du point sur la table, quitte à mettre un ultimatum, ça m'étonnerait que ça bouge. Et encore...
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