Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
16 avril 2020

L'aventure du turbotrain

En mars 1970, il y a un petit peu plus de 50 ans, les premiers ETG faisaient leurs débuts sur la relation Paris - Caen - Cherbourg... et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils faisaient sensation. Surnommés turbotrain en raison de leur motorisation recourant à une turbine à gaz aéronautique et des gains de temps procurés par rapport aux trains classiques, ils tranchaient radicalement dans le paysage ferroviaire français avec leurs couleurs vives, à base d'orange. Ils incarnaient une forme de modernité et d'avant-gardisme assez modestes puisque destinés à des relations tout de même moins prestigieuses que les grands TEE vers Nice, Toulouse et Bordeaux, champions du confort et de la vitesse.

poster-Turbotrain-1973

Affiche promotionnelle de la SNCF en 1973 : la rapidité et la modernité du turbotrain est incarnée par le style du dessin. Sa vocation territoriale transparaît aussi par le slogan. A l'époque, les ETG sont encore en Normandie et les RTG font leurs débuts sur les transversales au départ de Lyon.

Rejoints rapidement par les RTG plus capacitaires et plus puissantes, les turbotrains ont aussi engendré le prototype du TGV. A l'époque du gasoil pas cher, l'exploration des grandes vitesses fut d'abord l'apanage de la traction autonome, et tant pis pour le bruit et les odeurs. Il fallut le choc pétrolier de 1973 pour réorienter le TGV vers la traction électrique, ce qui en fit probablement la pierre angulaire de son succès... mais cet événement géo-stratégique eut aussi pour conséquence de stopper brutalement l'essor du turbotrain sur les rapides et express des lignes non électrifiés.

Le nouveau dossier Culture et patrimoine de transportrail revient sur l'aventure industrielle et commerciale du turbotrain. Notez au passage que les dossiers consacrés aux liaisons Caen - Tours, Nantes - Lyon et Bordeaux - Lyon ont été actualisés.

Publicité
Publicité
Commentaires
R
"Trait d'union entre les régions"<br /> <br /> <br /> <br /> Slogan d'une autre époque où la volonté était de relier transversalement dans une logique d'aménagement du teritoire !<br /> <br /> <br /> <br /> Depuis, les branches ont été toutes élaguées sciemment pour ne laisser qu'une étoile rabougrie centrée sur Paris !<br /> <br /> <br /> <br /> Quel progrès !
Répondre
V
Merci pour le dossier.<br /> <br /> Je regrette beaucoup qu'une rame complète, ETG our RTG n'ai pas été préservée. C'est quand même un matériel qui a été spécial et dont l'empreinte (pas seulement carbonée, heureusement) a marqué les liaisons de provice.
Répondre
F
Merci pour ce dossier une fois de plus excellent. A part dans les récits de quelques anciens les ayant utilisés dans les années 70, je n'ai que très peu connu les turbotrains, à peine aperçu une des dernières RTG en piètre état à quai à Bordeaux St Jean lors d'un voyage au collège.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est fortement regrettable, c'est que ce matériel ait été mis sur la touche dès la fin des années 80 alors que les turbines Makila permettaient de corriger son défaut principal, la consommation, alors qu'en terme de confort ce matériel (surtout les RTG) restait tout à fait d'actualité. En corrigeant ce défaut, ce matériel aurait permis de continuer à assurer un service de qualité sur les transversales jusqu'à la livraison des Régiolis actuels. Le projet de rénovation de 2004 est arrivé bien trop tard, d'ailleurs un des problèmes de l'époque était d'arriver à retrouver des caisses pas encore trop pourries après 10 ans de garage ou démolies... Il aurait fallu le lancer dans la première moitié des années 90, dans la foulée des voitures Euraffaires (autre gâchis) et avant les Corail Plus. Avec les 39 RTG il y aurait eu de quoi équiper la plupart des transversales et quelques radiales.<br /> <br /> <br /> <br /> A la place, il a fallu continuer avec des EAD poussifs et moins confortables, et avec des rames tractées (parfois composées de voitures non climatisées) remorquées par des 67400 limitées à 140 et devant être manœuvrées à chaque rebroussement (elles mettaient une heure de plus sur Bordeaux-Lyon). On aurait aussi pu éviter quelques électrifications peu rentables, la transformation mitigée des CC 72000 en 72100 et l'achat d'X 72500 qui auront fait la prouesse de vivre encore moins longtemps que les turbotrains...
Répondre
T
Parallèlement la SNCF continuait ses recherches sur la grande vitesse en traction électrique avec l'automotrice Z 7001 Zébulon.
Répondre
A
Bonjour<br /> <br /> Quels souvenir<br /> <br /> L'occaze de s'incruster en cabine sur Lyon-Bourg (via ambérieux) et Saint Sulpice Gannat fréquemment pendant mon service militaire... dont un soir avec le fameux arrêt ravitaillement à Montluçon !<br /> <br /> Quel confort !<br /> <br /> Quels souvenirs<br /> <br /> Quelle ambiance sonore en dehors<br /> <br /> (franchement dedans les RTG pas si bruyant...)<br /> <br /> <br /> <br /> Merci
Répondre
I
C'est à ce genre d’article que l'on se rend compte de l'âge moyen des lecteurs de ce blog ! :p<br /> <br /> Je vous épargnerai mes souvenirs en la matière, mais je suis moins pessimiste que certains sur l'avenir (ou la résurrection, dans certains cas) des transversales.
Répondre
F
C'était la grande époque.Avec un grand confort et une restauration à la place en Première. Les liaisons intersecteurs n'étaient pas encore devenues les oubliées du réseau.
Répondre
S
Ils étaient reconnaissables de loin, j'ai habité à 10 mn à pieds de la gare de Caen,<br /> <br /> le soir tard quand il avait moins de bruits dans la ville,<br /> <br /> on pouvait les entendre depuis le dépôt avec leur moteur sifflant <br /> <br /> sur les hauteurs des appartements avoisinants.<br /> <br /> <br /> <br /> Un ami mécanicien aujourd'hui décédé, qui a assuré pas mal de relation <br /> <br /> Paris-Caen-Cherbourg avec eux, avait perdu de l'audition<br /> <br /> en raison des turbines près des cabines.<br /> <br /> Son dernier train fut un Paris - Dives-Cabourg.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai le souvenir de leur confort, et d'un matériel véloce.<br /> <br /> En Normandie l'arrivée des R.T.G. était pour nous le T.G.V. avant l'heure !
Répondre
J
Niveau bruit, j'imagine qu'il y a une grande différence entre les motrices et les remorques.<br /> <br /> Contrairement aux RTG, les Turbotrain américains ont eu une carrière relativement courte et entachée de problèmes (cela dit, à cette époque les américains ont aussi raté leurs automotrices et locomotives électriques pour voyageurs, conduisant Amtrak à se tourner vers une locomotive d'origine suédoise, l'AEM-7, qui n'a été que récemment remplacée par un modèle Siemens). Les Turbotrains d'UAC ont fini leur carrière au Canada où ils ont motivé la conception du LRC, dont dérive les remorques de l'Acela.<br /> <br /> <br /> <br /> Ps : le nom de la turbine Turboméca qui équipe entre autres le Super Puma et son successeur H225 est Makila et non Malika.
Répondre
6
Excellent dossier !
Répondre
T
Merci pour ce dossier<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que tout fan de ferroviaire regrette en un sens ce materiel<br /> <br /> Personnellement c'est pour moi le symbole des grandes radiales ferroviaires; dont la plus symbolique est Bordeaux-Lyon par le massif central meme si ce materiel n'a pas ete engage sur cette liaison.<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai frequente ces turbotrains que quelques fois sur la liaison vers Dives-Cabourg, et une fois vers Montlucon (trop jeune pour avoir connu la grande epoque :))<br /> <br /> J'ai le souvenir d'un train avec des sieges effectivement tres comfortables et une acceleration puissante; mais avec un bruit infernal est des vibrations dignes d'une vieille Citroen Diesel.<br /> <br /> <br /> <br /> Est-ce que des gens qui ont plus connu ce materiel peuvent confirmer ce ressenti?
Répondre
Publicité