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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
14 janvier 2020

Et on reparle de la rive droite du Rhône...

Un marronnier des campagnes électorales

Comme à chaque fois qu'une élection locale arrive, et dans le cas présent le scrutin municipal du printemps, dans la vallée du Rhône, on reparle de la desserte de la rive droite du Rhône (notre dossier complet et nos précédents articles sur le sujet) et du retour des trains de voyageurs. C'est déjà le cas en Occitanie avec les études sur la section Nîmes - Pont Saint Esprit. La Région Auvergne Rhône-Alpes confirme le lancement d'études pour un montant de 600 M€ sur la section La Voulte - Le Teil avec pour objectif la création de 7 allers-retours entre Romans, Valence TGV et Valence Ville vers Le Teil en dessevant au passage Le Pouzin et Cruas. Le coût des travaux est estimé à 16 M€ pour un trafic estimé à 250 voyageurs par jour. En outre, la Région évalue le coût d'exploitation à prendre en charge entre 7 et 8 M€ par et annonce d'emblée qu'il devra être partagé avec les collectivités locales (ce qui semble déjà doucher certaines ardeurs ardéchoises).

250 voyageurs, c'est peu. Ce faible résultat peut s'expliquer en partie par le fait que les trains ne remplaceront pas les autocars sur la liaison la plus porteuse vers Privas, puisque le gain de temps - léger - qui serait procuré par l'usage du train serait consommé par le temps de correspondance au Pouzin. Pour les voyageurs, une correspondance de plus ne serait pas forcément très attractive. Par conséquent, on peut supposer qu'une desserte ferroviaire de la rive droite ne pourra pas récupérer le trafic des autocars, sauf dans les localités de la vallée du Rhône.

Un foisonnement de projets à aligner pour éviter un nouvel échec

En outre, il devient nécessaire d'étudier dans leur globalité les différents projets régionaux sur cet axe, car au nord de la ligne, on commence aussi à entendre quelques voix pour une desserte ferroviaire entre Givors et Condrieu.

Il serait donc utile d'évaluer l'impact capacitaire de ces projets morcelés et, dans le meilleur des cas, d'aligner les sillons voyageurs de sorte à ne pas obérer les possibilités d'insertion du fret. Evidemment, dans la situation actuelle, il est difficile de considérer qu'il pourrait y avoir une gêne étant donné qu'on enregistre, entre 6h 21h au mieux un seul train par heure et par sens : difficile de gêner des fantômes. Pour autant, si les projets de desserte voyageurs veulent avoir un maximum de chances d'aboutir, il serait sage d'intégrer ce point en amont de sorte à éviter que l'argument ne soit opposé. Une entente entre les deux Régions s'avère donc plus que jamais nécessaire.

Cette entente pourrait aussi étudier l'opportunité de mutualiser les moyens car le hiatus entre Le Teil et Pont Saint Esprit aurait un côté risible et surtout gourmand en moyens puisque, dans cette hypothèse, on aurait 2 terminus à aménager... et à financer. Un scénario Romans - Valence - Rive droite - Avignon éluderait le besoin en terminus intermédiaires (incluant des reprises de signalisation), au prix d'une vingtaine de kilomètres supplémentaires par circulation.

SNCF Réseau peut-elle se passer des recettes supplémentaires ?

De son côté, SNCF Réseau se retrouve dans une situation délicate : jusqu'à présent, l'entreprise a toujours milité pour réserver cette ligne au fret, mais le retour de trains de voyageurs apporterait des recettes supplémentaires de péages sur un axe bien équipé et à l'usage pour le moins réduit. Si on allait même un peu plus loin, il serait intéressant d'étudier un scénario sans trains de voyageurs sur la rive droite... mais sans trains de fret non plus, avec l'augmentation de capacité de la rive gauche (ERTMS niveau 2, positions de dépassement supplémentaires pour le fret) et d'évaluer la part de financement que représenterait la capitalisation des économies de maintenance de la rive droite.

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Commentaires
T
Entendre aujourd’hui que finallement c’est le trafic voyageurs qui pourrait sauver la rive droite fait sourire enfin plutôt pleurer quand on se souvient du nombre de dirigeants sncf qui nous ont expliqué que la rive droite devait rester un axe fret prioritaire sans être pollué par des trains de voyageurs....<br /> <br /> Exit les trains de voyageurs,exit le 3ème rail du vivarais jusqu’à tournon,exit toute démarche dynamique pour le retour des trains de voyageurs et la préservation des emprises.....
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A
7 AR/jour signifie de gros creux en période creuse autrement dit je ne donne pas chère quand à la réussite de cette solution...le rail a besoin d’un train/heure toute la journée pour être attractif sans ça...quand à l’abandon de la rive droite je suis étonné de la suggestion de cette idée par le rédacteur!!!! A l’heure où l’on se plaint d’un réseau saturé ( qui en réalité ne l’est pas vraiment), du manque de d’itinéraires alternatif ect et l etcs dans tout ça ? n’oublions pas que son but premier et une harmonisation de la signalisation et non à dégager de la capacité!! D’ailleurs quelles capacités celui-ci dégagerait il ? Quand on voit la conception de sillons et la régulation dont la spécialité est la frilosité on n’y gagnerait en l’état actuel pas grand chose à mon avis ..
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T
Je suppose qu'on est plutôt sur 600 000€ mais je trouve cela déjà très cher....<br /> <br /> Une étude préliminaire comme celle-ci devrait être entre 50 et 100 000€....<br /> <br /> <br /> <br /> Le montant+délais de l'étude me font donc penser plutôt à une opération de diversion électorale sans aucune volonté sur le fond, la cause du ferroviaire dans ce département étant considéré comme perdue par les uns et les autres depuis de nombreuses années...
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T
N'y a t-il pas un problème sur les chiffres ? 600 M€ d'études pour 16 M€ de travaux, cela semble disproportionné, non ?
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T
On serait en Suisse,( par exemple le canton du Valais 300 000 ha comme l'Ardèche); la rive droite serait cadencée à l'heure et les antennes de Annonay;Privas;Aubenas et même Le Cheylard sur le Vivarais seraient aussi ouvertes, électrifiées et cadencées à l'heure avec du matériel moderne<br /> <br /> <br /> <br /> Seulement voilà on est en France avec notre technostructure; la SNCF;Bercy;la cour des comptes le lobby automobile qui méprisent les territoires et leurs chemins de fer;et qui nous ont amené à cette dépendance totale à la voiture...
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O
25 trains de fret par jour sur la RD, et déjà un drame pour trouver de la capacité malgré tous les équipements de cette ligne. Pertes de compétence ou petits calculs mesquins ?
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D
Nous serions de l'autre côté du Rhin, parler la réouverture entre Le Pouzin et Privas ainsi que le Teil Aubenas n'aurait rien de choquant et le projet serait financé. A noter que les gares historiques dans ces 2 localités terminus ne sont plus forcément très accessibles. Mais nous sommes en France donc il faut se contenter de ce qui est atteignable facilement. Dans ce cas une liaison Romans La Voulte Avignon interconnectée entre les 2 régions serait un bon début le temps de remettre en état les 2 antennes. Prendre des mesures conservatoires contre leur aliénation serait déjà un premier pas.
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T
Annonay (30 000 ha) a sa propre logique plutot vers Lyon . Une navette Annonay-Le péage de roussillon en correspondance sur les trains rapides (1 matériel devrait suffire) me semblerait bien adaptée.<br /> <br /> <br /> <br /> Le tracé est quasi intact sauf pour son débouché dans le centre ville puisqu'une fois le tunnel franchi, on débouche sur une parcelle urbanisée ...avec des maisons...La mairie n'a rien trouvé de mieux à faire à cet endroit au lieu de faire un projet compatible avec le retour du train......<br /> <br /> <br /> <br /> Et s'agissant des réouvertures, l'appel d'offre devrait être la règle...la SNCF pourra postuler et puisque officiellement c'est l'entreprise de référence en Europe, elle devrait remporter les appels d'offre sans trop de difficultés.....
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F
Ce serait surtout bien dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, car la SNCF n'a jamais voulu de cette ligne. Il y a sûrement un autre opérateur qui se porterait candidat....
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T
Un train par heure vous etes gemereux (ou Marseillais :))<br /> <br /> <br /> <br /> Dans les faits il y en a moins...
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T
si on a terminus Le Teil, c'est quand même absurde de pas prolonger jusqu'à Aubenas et desservir toute la zone touristique du sud Ardèche<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis néanmoins d'accord pour dire que le rabattement sur Montélimar serait plus logique. Si il y avait de l'ambition, on rouvrirait l'antenne d'Aubenas en tramway avec prolongement sur voirie entre le Teil et la gare de Montélimar, ce qui desservirait au passage la zone industrielle dans laquelle les Ardéchois vont travailler<br /> <br /> <br /> <br /> Mais attention au raisonnement.....si on dit que Aubenas a plus vocation à se rabattre sur Montélimar que sur Valence, c'est pareil pour la ville du Teil...donc à ce moment là cela revient à dire qu'il faut pas réouvrir Valence-le Teil......
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H
Je me souviens qu'il y avait un ancien triage à Givors.<br /> <br /> En exploitant la ligne droite, n'y a t il pas un potentiel fret pour le sud si il était remis en état ? ( Miramas , Cerbère )
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T
On peut craindre qu'il ne s'agisse que d'une énième étude de niveau préliminaire (anormalement longue en terme de délais puisque 6 mois suffisent amplement) et destinée à gagner du temps pour laisser passer les élections régionales de 2021 si possible avec succès....<br /> <br /> <br /> <br /> Car en plus sur le fond, on connait l'ordre de grandeur d'une réouverture (investissement et fonctionnement). Donc il faudrait surtout passer à une phase d'études AVP et se mettre d'accord sur un plan de financement....<br /> <br /> <br /> <br /> Après une réouverture Valence-le Teil me semble peu pertinente car trop limitée.<br /> <br /> - Soit on vise l'irrigation complète de la rive droite (100 000 ha) en lien avec le projet d'Occitanie (réouverture Avignon-Pont St Esprit). C'était le projet étudié par la mandature précédente (Valence-Avignon, 7 AR)..<br /> <br /> -soit on vise une réouverture d'une antenne Ardéchoise (Privas ou Aubenas). Le mieux serait Aubenas car outre le bassin de population (20 000 ha); il y a tout le secteur du sud Ardèche très touristique (Gorges de l'Ardèche et l'espace grotte Chauvet , 2 sites de renommée mondiale....). C'est plus cher mais on aurait là un beau projet d'aménagement du territoire et on pourrait connecter le territoire à la gare de Valence TGV tout en supprimant la desserte TER routière actuelle.<br /> <br /> <br /> <br /> Le département de l'Ardèche est déjà refroidit par l'idée de payer? Comme c'est étonnant de la part d'un département qui a laissé fermé tout son réseau ferroviaire sans trop sourciller et qui n'a eu de cesse comme priorités depuis 30 ans l'amélioration et le développement de son réseau routier.....
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B
Abandonner une ligne au risque qu'on en ait besoin un jour ? Quel est votre propos ?
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