PACA engage 2 appels d'offres pour les TER du littoral

Cela s'appelle une coïncidence. Alors que le trafic ferroviaire est toujours à l'arrêt en raison du conflit sur la énième réforme des retraites, la Région PACA avait mis à son programme de l'Assemblée Plénière de décembre le lancement des 2 appels d'offres sur la desserte ferroviaire régionale de l'axe du littoral, faisant suite à la procédure d'appel à manifestation d'intérêt. Celle-ci avait rencontré un succès international puisque 10 opérateurs avaient répondu.

Le premier lot concerne la relation Intervilles entre Marseille et Nice, qui comprend actuellement 7 allers-retours logés dans les interstices des offres TGV subsistantes, tandis que le second, centré sur le secteur niçois, couvrant globalement un RER azuréen, comprend actuellement près de 60 allers-retours sur un périmètre comprenant les sections Les Arcs - Vintimille, Cannes - Grasse et Nice - Tende.

Il s'agit de contrats de délégation de service public pour une durée de 10 ans à partir du 1er janvier 2022, pour un montant estimé à 1,7 MM€ sur cette période. Le ou les lauréats seront désignés en juin 2021.

Manifestement très enthouasiste, le président de la Région devrait être pourtant assez prudent car l'ouverture du marché ne signifie pas pour autant que tous les problèmes d'exploitation ferroviaire seront résolus. La fiabilité de l'infrastructure est indépendante de l'étiquette sous laquelle circulent les trains. Assurément, la démarche cherche à évaluer le coût de l'offre actuelle dans marché ouvert... et à examiner à l'inverse quelles offres les candidats pourraient offrir à coût constant. C'est aussi le moyen de bousculer SNCF Réseau dans l'organisation de ses travaux et la répartition de la capacité en ligne. Il faut aussi espérer que la procédure amène à réexaminer le devenir de la ligne entre Nice et Tende, qui combine un trafic périurbain et la desserte d'un arrière-pays relativement difficile d'accès en voiture et qui bénéficie d'un intéressant potentiel touristique, sans compter la perspective d'une liaison avec directe avec l'Italie, qui supposera un accord financier sur les travaux d'infrastructure. Or actuellement, les deux Etats ont eu du mal à accorder leurs positions si bien que la desserte ne cesse de se réduire.

En outre, notre article du 22 février 2019 mettait en avant quelques questions relatives au matériel roulant et à la maintenance, qui sont assez centrales dans ce type de procédure. Elles devront rapidement être clarifiées.

Comments

[RioGrande]

C'est exact, mais ça va rester un cas particulier qui ne va pas être appliqué à grande echelle en France. C'est pertinent pour des lignes à faible trafic et qui peuvent fonctionner en relative autarcie. On pourrait l'envisager aussi pour une ligne RER mono-opérateur qui serait complètement isolée du reste du réseau, mais il n'y a pas de tels cas en France je pense.

Reste le modèle OFP, mais qui lui aussi a ses limites. Voir le cas des Shortlines US où la maintenance de l'infrastructure est souvent vraiment réalisée à minima : devoir passer quelques ouvrages d'art à 10km/h est acceptable pour une desserte fret terminale, mais déjà moins quand on veut faire du TER.

[K_Haddock]

Meilleurs vœux et encore un grand merci pour ce super blog que je lis assidûment à chaque sortie d'article.



Je vais me permettre de donner mon avis, étant moi-même originaire de Marseille (et grand utilisateur du train) et travaillant dans un domaine où les DSP sont en fonction depuis longtemps, à savoir l'environnement.



Concernant le réseau et la gestion, je n'ai pas grand chose à ajouter, si ce n'est effectivement un certaine dégoût de la part d'agents SNCF avec lesquels j'avais discuter, notamment dû aux décisions déconnecté entre la le sommet de la pyramide et sa base, conduisant à une dégradation des conditions de travail et de service.



On pourra déplorer également un manque criant d'investissement sur l’infrastructure du réseau et de vision à long terme (symptômes que l'on peut étendre à l'ensemble du territoire national malheureusement, comme le décrit bien M. ORTF dans son article "2020 et l'avenir ferroviaire français"). Dans ce contexte, je doute que confier la ligne à un exploitant privé arrange réellement les choses.



Et c'est ici que je vais oser un parallèle (peut-être hasardeux) avec les métiers de l'environnement que je connais bien. Cela fait bien longtemps que l'exploitation d'équipements importants (Incinérateurs de déchets; chaufferies, réseaux de chaleurs, traitement de l'eau etc..) sont confiés via des DSP à des grands groupes, pour une durée déterminée. Et forcé de constater qu'en fin de DSP, les installations peuvent être en bonne état comme dans un état catastrophique, suivant l'exploitant qui a opéré, son honnêteté et sa quête de rentabilité. Pour gagner de l'argent il faut produire le maximum en tirant les coûts le plus bas possibles (en rognant sur la maintenance, en réduisant le personnel, en préférant des choix techniques aberrant à long terme mais moins cher sur le moment...). Suivant les objectifs comptables de l'exploitant, on peut arriver à la fin de la DSP avec un équipement dans un état déplorable, qui nécessite des travaux très importants. Même si un suivi est fait par l'autorité publique pendant toute la durée de l’exploitation, à la fin c'est le contribuable qui paiera les pots cassés.



Donc voilà, connaissant cette réalité, je suis réellement septique sur la pertinence de passer les lignes régionales en DSP. Cela ne veut pas dire que la SNCF est exempte de tout reproche (malgré tout l'affection que je lui porte), mais pas sûr que l'herbe soit plus verte ailleurs. Je pense qu'il faut plutôt donner les moyens financiers, humains et matériel à SNCF Réseau et SNCF Voyageurs de réaliser au mieux leurs missions (avec possiblement une réorganisation interne), avec un vrai plan d'investissement sur le rail et une vraie vision technique et pragmatique s'affranchissant au maximum de l'influence de la politique, plutôt que de confier ces trains au privé avec en ressassant les bonnes vielles rengaines vis-à-vis de la SNCF ("Incapables, fainéants, privilégiés"...) que j'ai pu voir réapparaître dans les commentaires...

[BONIN Stéphane]

J' attends avec impatience votre article (et avis) sur la Ligne des Causses et ses dernières nouvelles, justement, Ortferroviaire.

[ortferroviaire]

MODERATION 04.01.2020



Eh ben voilà. Il suffit qu'on s'éloigne un peu de nos ondes, et on se croirait à Droit de Réponse (nous voici donc dans le rôle de Michel Polac...).



Donc on se calme, on boit frais (et sans alcool) et on repart sur de meilleures bases que celles des 3 derniers jours qui étaient assez largement détestables.



Les commentaires ont donc été sérieusement nettoyés.

[Jéhansart]

En ce début d’année, je tiens à remercier la rédaction de ce blog pour les multiples articles toujours bien documentés et d’un grand intérêt. Egalement merci au modérateur pour sa patience face aux nombreux «  y a ka ttiste ». meilleurs vœux !



Par contre, aux quelques commentateurs remplis de haine, de non respect de l’autre, d’injures et de propos hors sujet sans valeur ajouté, je souhaite que 2020 ne se déroule pas comme elle a commencée.



Salutations



Roland Jehansart

[Alix]

Enfin une information intéressante en même temps qu’une bonne nouvelle. Hâte de découvrir.

[Nostromo]

Est-ce que le fait que Thello opère déjà sur cette ligne en plus d'opérer de l'autre côté de la frontière lui donne un avantage pour remporter l'appel d'offre ?

Ou faut-il s'attendre à une vraie compétition ?

[DU65]

Concernant Nice Tende, si la région n'est pas fortement motrice sur la modernisation de l'infrastructure très vite, en 2022-2024 il n'y aura plus rien à exploiter, quel que soit l'opérateur retenu.

[Le Bougre]

Vivement l’ouverture à la concurrence.!

Qu’on en finisse avec le sectarisme et l’incompetence de la Sncf et d’un grand nombre de ses personnels .

[rail 15]

Pas seulement dans les Alpes Maritimes malheureusement. C'est vrai pour l'ensemble de la France. Contrairement à ce que l'on observe chez nos voisins, le chemin de fer se délite complètement, et est devenu un moyen de déplacement aléatoire. Quand il ne s'agit pas des grèves, ce sont les travaux qui se traduisent par des suppressions de trains (certes dans ces cas-là, les plans de transport sont adaptés en conséquence et les clients en sont informés préalablement), ou encore les intempéries qui entrainent des coupures de ligne plus ou moins longues … voire quasi définitives pour certaines.

Pour qu’il devienne le moyen de transport de référence de la transition énergétique (souhait auquel je souscris pleinement), il faudra changer, non seulement notre politique des transports en matière d’affectation et de répartition des crédits (les investissements nécessaires pour maintenir, moderniser et développer le réseau « classique » sont énormes), d’aménagement du territoire (en terme de localisation de l’habitat, d’implantation des zones d’activité, …), mais également les mentalités de ceux qui « font », y compris en amont, le chemin de fer (décideurs, financeurs, exploitants, cheminots, ...), pour rappeler que le train est d’abord au service des clients et de l’ensemble de la population, qu’il doit participer activement au développement économique du pays, et ce, tout en contribuant à minimiser l’impact sur notre environnement, de nos déplacements et de celui des biens transportés. Et, en la matière, chacun connait les vertus du chemin de fer par rapport aux autres modes de déplacement.



Meilleurs vœux à tous

[Tartine]

Il faut dire que cette annee a ete particulierement terrible.



Greve tres dure en Mars et en Decembre. Aujourd’hui ce n’est pas possible d’aller bosser avec le train en Alpes-Maritime, meme si votre lieu de travail est desservi par le train. Il faut une voiture.

[Grand Veneur]

> C'est aussi le moyen de bousculer SNCF Réseau qui, dans l'organisation de ses travaux et la répartition de la capacité en ligne.



Manque un verbe dans cette phrase...

[BONIN Stéphane]

Je croyais que c' était un opérateur qui reprenait un réseau régional complet . Ca sent "la vente à la découpe" et je n' aime guère ça !

[Nostromo]

Rien sur le secteur de Marseille ?

[ewen]

C'est assez simple pourtant, l'AO va se dérouler avec plusieurs offres. L'un va brader ses prix (sûrement une EF nationales pour que les finances tiennent) pour rentrer sur le marché Français. Puis la SNCF va présenter la factue du matériel roulant et des ateliers susceptibles d'être transférés (pas beaucoup).

Et là ils vont voir rouge !