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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
18 juillet 2019

Fret, voyageurs, maintenance : une autre concurrence

La concurrence, ce n'est pas seulement entre opérateurs ferroviaires du fait de la libéralisation progressive, qui concernera dès l'année prochaine le trafic intérieur. Elle existe aussi depuis bien plus longtemps, et à vrai dire depuis l'origine du chemin de fer, entre les différents usages du réseau : entre les circulations et les travaux. C'est à ce sujet que s'intéresse transportrail, dans le sillage de notre étude sur les raisons de la diminution de la capacité du réseau.

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Donzère - 1er août 2018 - Des trains pas comme les autres... pour les propres besoins du réseau, mais une consommation de capacité de plus en plus importante et qui pourrait poser problème s'il fallait absorber les effets d'une politique plus restrictive à l'égard du transport routier et de l'avion, car le réseau souffre à la fois d'un retard de renouvellement encore important et d'un équipement faible pour concilier travaux et circulation, investissement et recettes... © transportrail

Le réseau ferroviaire français est confronté d'une part à la nécessité de mener rapidement d'importants chantiers de renouvellement et de modernisation pour rattraper le retard accumulé par des années de sous-investissement sur le réseau classique, et d'autre part à la convergence de mouvements qui pourraient donner lieu à une tension croissante sur son utilisation, qu'on peut résumer en 3 catégories :

  • les RER des grandes agglomérations,
  • les liaisons longue distance de voyageurs pour réduire la part du transport aérien sur les courtes et moyennes distances,
  • une relance du fret entre qualités intrinsèques du mode ferroviaire et contrainte accrue sur le transport routier.

Le président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, souhaite à juste titre qu'un plus grand nombre de trains circulent sur le réseau. Personne ne pourra lui donner tort sur ce point mais il va falloir bousculer les pratiques actuelles, notamment sur la maintenance, dont l'empreinte capacitaire est de plus en plus forte, ce qui laisse de moins en moins de place pour les circulations commerciales... d'autant plus qu'il est difficile de combiner les deux activités du fait du sous-équipement français en installations de contre-sens ou en banalisation des voies. Or de tels investissements ont du mal à être justifiés selon les méthodes actuelles... en dépit des pertes de recettes générées par des plages-travaux de plus en plus gourmandes.

Pour aller plus loin sur cette autre concurrence sur le réseau ferroviaire, lisez donc notre nouveau dossier...

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14 juillet 2019

EC250 Giruno : la haute vitesse à la mode suisse

Présenté à Innotrans 2016, il avait attiré de nombreux regards et suscité à peu près autant de commentaires. La rame EC250 Smile de Stadler constitue la démonstration que le constructeur suisse élargit sa palette au-delà des automotrices des petites lignes cantonales à voie métrique. Avec cette rame articulée apte à 250 km/h pour les liaisons EuroCity, Stadler va jouer dans la cour des grands... et ne se prive pas de souligner que son train a été développé plus rapidement et avec moins de problèmes que les automotrices Intercity Twindexx de Bombardier...

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Lalden - 8 mars 2018 - Essai d'une rame EC250 sur la ligne sommitale du Lötschberg. Avec 11 caisses sur 202 m, Stadler a privilégié une solution articulée avec des caisses assez courtes, mais n'en a pas vraiment profité pour élargir les caisses. © Y.J. Schmidt

Voici trois ans, nous avions été assez circonspects sur les aménagements intérieurs, un peu basiques, et les dispositions retenues pour se conformer aux normes d'accessibilité, très sévères en Suisse, entrainant la multiplication des plans inclinés à bord et la présence de portes à des hauteurs différentes.

L'un de nos lecteurs - grand merci à lui ! - nous a proposé son compte-rendu d'essai à bord de l'une de ces rames, en cours de déverminage sur une liaison InterRegio avant de se lancer sur les liaisons entre l'Allemagne, la Suisse et l'Italie par les tunnels du Gothard et du Ceneri. Il nous a donné l'opportunité de constituer un nouveau dossier de transportrail sur cette nouvelle génération de train.

12 juillet 2019

La SNCF lâche IDVroom et les VTC

Cela ressemble à la fin d'une époque. Certains diront les Années Pépy. Après avoir cédé Ouibus à Blablacar, la SNCF a annoncé la vente d'IDVroom à l'un de ses concurrents, Klaxit. Sa filiale Keolis a aussi confirmé la cession des 70% de LeCab à Snapcar, une plateforme de réservation de VTC. Ouicar, filiale de location de voitures entre particuliers, serait elle aussi à vendre : la SNCF y avait investi 28 M€.

D'après Le Monde, ces décisions viennent surtout éliminer des foyers de perte qui posent toujours autant de question. C'est peut-être aussi la fin d'une SNCF qui voulait être présente sur tous les modes de tranport sauf l'avion... et qui y a laissé beaucoup d'argent, en suscitant de nombreuses critiques, notamment des concurrents voyant une entreprise publique investir à perte des dizaines de millions d'euros.

Aujourd'hui, la SNCF change de posture avec L'Assistant personnel SNCF qui a pour but d'agréger des offres existantes, tous modes confondus. Réinvestira-t-elle pleinement le train, son coeur de métier ? On le saura peut-être avec le profil du successeur de Guillaume Pépy...

10 juillet 2019

Taxes sur les avions et les poids lourds : l'Etat prend des risques

Coup sur coup, trois nouvelles attirent notre attention en cette période estivale.

Des taxes en plus pour le transport aérien, des ristournes en moins pour les camions

L'Etat annonce consécutivement, après réunion du deuxième Conseil de défense écologique :

  • l'instauration d'une taxe au décollage sur les vols au départ de la France, à l'exception des vols intérieurs d'acheminement, des liaisons vers la Corse et les territoires d'Outre-Mer, variant de 1,5 à 18 € selon les destinations : elle rapportera 182 M€ par an à l'AFITF. Rappelons quand même que le transport aérien bénéficie de l'exemption de taxes sur le kérosène ce qui représente un manque à gagner pour l'Etat de 3,7 MM€ par an, dont environ 300 M€ pour le trafic intérieur.
  • la détaxation du gasoil pour les poids lourds passe de 17 à 15 centimes par litre de gasoil : ces 2 centimes récupérés représentent 140 M€ par an au profit de l'AFITF, alors que le transport routier bénéficie d'un avantage à hauteur de 1,2 MM€ par an.

Au total, l'AFITF devrait donc récupérer 322 M€ par an au profit de transports moins polluants et principalement pour le chemin de fer. C'est un début. Un bon début. Mais il en manque encore. Au moins autant !

Evidemment, les compagnies aériennes grognent, le lobby des camions aussi, déplorant que ces investissements n'aillent pas à la route. Il va encore falloir faire de la pédagogie pour expliquer ce qu'est le report modal... Non ce n'est pas toujours plus d'avions, toujours moins de trains... mais le contraire !

Et encore, le ministère des transports réfléchit toujours à une taxation sur les poids lourds en transit par la France... mais qui devra toucher aussi - équité oblige - le trafic intérieur. L'Etat devra compenser d'un côté ce qu'il prend de l'autre dans un jeu - en principe - à somme nulle. Encore une fois : que de temps perdu après le naufrage de l'écotaxe...

Ceci dit, l'Etat prend des risques. Bonnets rouges, gilets jaunes... et maintenant ?

LOM : échec de la Commission Mixte Paritaire

Députés et sénateurs n'ont pas réussi à s'entendre sur la LOM renvoyée par conséquent en seconde lecture à l'Assemblée Nationale. Le Sénat avait pointé les faiblesses d'un texte un peu fourre-tout, esquivant tous les sujets de fonds pour s'occuper de quelques niches. A l'origine, la LOM devait être la LOTI du nouveau monde politique. On en est loin et tout ceci oscille selon les observateurs avisés entre une forme d'arrogance des députés (qui n'ont pas apprécié les orientations du Sénat) et d'amateurisme... On voit bien le côté Loi... mais on cherche le côté Orientation !

10 juillet 2019

La citation de l'été

Merci à la FNAUT et à son éditorial du dernier numéro de son bulletin consacré au maillage du territoire par le réseau ferroviaire. Nous reproduisons l'intégralité de la citation d'un ancien président de la SNCF, resté malheureusement trop peu longtemps en poste, rattrapé par les affaires de son passé dans un grand groupe pétrolier national. Vous aurez reconnu évidemment Loïk Le Floch-Prigent.

« Le train est un outil essentiel et nous avons la chance d’avoir conservé un réseau très maillé. Il va falloir apprendre, non à vouloir fermer les lignes, mais à les valoriser en multipliant les cadences et en diminuant les prix pour les clients : c’est cela le monde moderne vers lequel nous allons, celui du développement durable. Dans l’avenir, c’est le train qui globalement sera le mode de transport le moins coûteux pour la collectivité : encore faut-il que celle-ci accepte d’investir comme l’ont fait nos voisins ».  

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9 juillet 2019

Grand Est : 30 Régiolis transfrontaliers

Après les accords entre la Région et les Lander voisins sur l'évolution de la desserte régionale transfrontalière, le deuxième acte de la démarche s'est déroulé le 5 juillet dernier au Conseil Régional du Grand Est avec l'approbation d'une commande de 30 rames Régiolis à Alstom, dans une version bimode et transfrontalière. Le principe avait été validé en début d'année et finalement, la commande est encore plus importante que prévue. Elle représentera un investissement total de 376 M€ qui sera partagé entre les 4 autorités organisatrices à due proportion des besoins de la Sarre, de la Rhénanie-Palatinat et du Bade-Wurtemberg. Ces rames devront entrer en service en 2024, pour l'instauration des nouvelles dessertes... avec un opérateur qui n'est pas encore connu mais qui sera désigné dans un processus lui aussi transfrontalier.

En complément, 9 rames Régiolis périurbaines ont également été commandées, dont 5 en version 4 caisses et 4 en version 6 caisses, pour étoffer le parc et mieux répondre à l'augmentation du trafic.

Enfin, la Région Grand Est annonce son intention d'expérimenter 5 rames Régiolis munies de batteries alimentées par caténaire et par une pile à hydrogène. Au total, la Région a donc délibéré sur un budget matériel roulant de 500 M€, exclusivement chez Alstom, qui assemble le Régiolis à Reichshoffen.

8 juillet 2019

Allemagne : des études de réouverture de lignes locales

Dans le contexte encore incertain sur le devenir des lignes de desserte fine du territoire, la succession d'annonces sur ses études de réouverture de lignes en Allemagne ont de quoi provoquer quelques soupirs de notre côté du Rhin. Au total, pas moins de 180 sections ont été analysées dans le pays. En particulier, trois Lander ont déjà avancé les premières conclusions.

Sur la quarantaine de sections dans le Bade-Wurtemberg, une quizaine pourrait être considérées prioritaires pour une phase d'études plus poussées.

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En Rhénanie du Nord - Westphalie, deux sections sont assez avancées : Münster – Sendenhorst et Harsewinkel – Gütersloh – Verl. Sur la première, longue de 21 km, il serait question d'instaurer une desserte aux 20 minutes jusqu'à Wolbeck et d'envoyer 2 trains par heure à Sendenhorst. Le projet est évalué à 40 M€ avec une prévision de trafic de 13 000 voyageurs par jour en 2030. Sur la seconde, d'une longueur de 27,5 km, une cadence horaire attirerait environ 3100 voyageurs par jour.

Le Land de Saxe étudie également la réouverture de lignes fermées aux voyageurs en 1999 et 2000, sur l'étoile de Rochlitz ainsi qu'entre Pockau-Lengefeld et Marienberg pour un coût estimé à 31,5 M€.

Il ressort que les études actuellement menées évaluent la réouverture de lignes, en traction autonome, à environ 2 M€ par kilomètre. En comparaison, le projet transfrontalier Colmar - Freiburg ressort aujourd'hui à près de 300 M€ pour 18 km de ligne à réactiver côté français et la restauration d'un pont sur le Rhin pour rejoindre le Breisachbahn... ce qui fait quand même horriblement cher, même avec une électrification...

7 juillet 2019

Un débat public sur les petites lignes ?

Interrogé sur BFMTV, Guillaume Pépy propose l'organisation d'un débat public sur l'avenir du maillage du territoire par le train, sur les lignes de desserte fine du territoire. Il appuie son propos par l'importance de la part supportée par le contribuable.

Disons-le tout net : dans l'absolu, pourquoi pas... Mais peut-on avoir un débat mature et objectif sur ce sujet. M. Pépy reproche l'excès de subjectivité sur ce dossier, surtout quand il s'agit de fermer des lignes. Il est vrai qu'il n'y a jamais de subjectivité dans l'analyse développée par la SNCF depuis des décennies sur le thème « pas de trafic, pas de potentiel, pas d’avenir »...

Pour avoir un débat public, il faudrait donc sortir des poncifs habituels sur le ferroviaire et s'inscrire dans une démarche prospective : si le débat public se contente de constater qu'il y a 3 allers-retours sur une ligne et donc bien peu de voyageurs à bord et une dépense importante pour la collectivité, alors il est inutile et la proposition de M. Pépy n'est qu'un habillage de communication pour justifier des fermetures.

Si le débat public cherche à trouver des solutions pour dynamiser la ligne, organiser le territoire et les autres modes de transport en bonne complémentarité autour du train, réduire la dépendance à l'automobile, fédérer un maximum de flux autour du train, alors il peut être utile. Bref, comme la publicité de Renault à la sortie de la Twingo : « A vous d’inventer la vie qui va avec » ! On pourra trouver un axe de réponse en Corse où la relance du réseau ferroviaire - depuis l'expulsion de la SNCF - donne de très bons résultats avec une diminution régulière de la contribution publique par voyageur et par kilomètre...

Mais ne serait-ce pas l'une des missions des Régions, autorité organisatrice des transports, dotées désormais d'une compétence élargie depuis l'adoption de la LOM, mais aussi acteur central du développement économique des territoires ? Par exemple dans des comités de ligne (appellation générique, chaque Région a sa propre terminologie) qui sont - et on ne peut que le regretter - en voie de régression dans plusieurs Régions ?

 

6 juillet 2019

Belfort - Delle : pour l'instant, ce n'est pas brillant...

Après 7 mois d’exploitation, la réouverture de la ligne Belfort – Delle ne fait pas le plein mais difficile d'y voir clair, car les chiffres avancés par la Région et les élus locaux, favorables ou opposés au projet, sont divergeants. Ceci dit, ce qui est certain, c'est que le trafic est très inférieur aux prévisions initiales de 3700 utilisateurs par jour.

Résultat, les recours des opposants au projet ont reçu un écho favorable et la Déclaration d'Utilité Publique de l'opération de réouverture a été annulée par le Tribunal Administratif de Besançon. Mais il n'est pas question de fermer la ligne ou de revoir le montant des indemnisations liées aux acquisitions foncières menées dans le cadre du projet notamment pour la nouvelle gare de Danjoutin.

L'annulation de la DUP met donc les pieds dans le plat sur l'utilisation actuelle de cette ligne et surtout sur le plan de transport unaniment décrié, avec des correspondances trop courtes entre les trains français et les trains suisses pour aller de Belfort vers Delémont, puisque les rames des CFF venant de Bienne sont admises jusqu'à Belfort-Montbéliard TGV... mais pas jusqu'à Belfort Ville.

3 juillet 2019

PACA : la Chambre régionale des Comptes déraille

Dans les colonnes de transportrail, nous avons déjà régulièrement pointé les nombreuses faiblesses, voire les réels dangers, des rapports de la Cour des Comptes en matière ferroviaire, sur les TER, les TET, la grande vitesse... et parfois les quelques - rares - analyses pertinentes (les dernières sur le transport régional montraient des signes de progrès). La Chambre régionale des Comptes, sa version décentralisée, vient de publier un rapport sur les trains régionaux en PACA dont le contenu est tout simplement nocif pour le bon usage de l'argent public. C'est quand même un comble.

Mais il y a plus grave : le rapport est accueilli favorablement par la Région. A ne rien y comprendre, car ce rapport fait tout sauf défendre un bon usage de son budget.

Alors que dit ce rapport ? Un propos éculé, vieux comme le chemin de fer, dans la plus pure tradition des analyses financières qui ne vont pas plus loin qu'un tableau Excel, prétendant vouloir assainir les finances publiques sans prendre en compte les spécificités d'une industrie à rendement croissant comme le transport ferroviaire.

En clair : le train coûte trop cher, ils sont vides, les recettes ne couvrent pas les charges d'exploitation, donc il faut supprimer des trains et mettre des autocars à la place. En matière de prospective, c'est plutôt le Moyen-Age...

Focus sur deux lignes.

Nice - Tende d'abord, où est reproché le faible remplissage moyen des trains, autour de 15% et un coût moyen du km-train de près de 39 €. Que propose le rapport ? Garder les trains en heure de pointe et mettre des autocars en journée. Donc maintenir les frais fixes, mais sans les amortir, et pire, en augmentant les charges de capital avec des autocars supplémentaires (dont on doute de la performance compte tenu de la sinuosité du parcours). C'est l'inverse qu'il faut faire ! Utiliser toute la journée les frais fixes importants du train dans un optimum d'usage d'un nombre de rames limitées et assurer au besoin le complément ponctuel par des autocars plutôt que d'avoir une rame de plus qui passera la majorité de sa journée au dépôt. Dans son récent rapport sur les TER, la Cour des Comptes déplorait - à juste titre pour une fois - la faiblesse de l'usage du matériel roulant ! Deux analyses des mêmes instances... mais qui disent tout et son contraire. Niveau crédibilité, on a connu mieux !

On rappellera que la faiblesse de la fréquentation des trains procède d'abord et surtout de leur faible nombre alors que le trafic routier est considérable dans ce secteur... faute de solution ferroviaire compatible avec les besoins du territoire. Sur cette ligne, c'est aussi la conséquence du maintien de faibles performances sur l'infrastucture en raison de blocages sur le financement de la remise en état de la ligne, afin de lever les ralentissements à 40 km/h.

Cette ligne fait partie des itinéraires sur lesquels la Région envisage à court terme le lancement d'un appel d'offres pour l'exploitation de la ligne. Espérons que les candidats auront l'audace de proposer des schémas de desserte amortissant sur la journée le matériel roulant et de renforcement de l'offre à coût marginal tant qu'elle ne nécessite pas de matériel supplémentaire.

Deuxième cas, la Côte Bleue, entre Marseille et Miramas, avec un taux de couverture des charges par les recettes de 7% et une incitation claire à supprimer complètement la desserte ferroviaire et à la remplacer par des autocars. Pour une ligne du périurbain marseillais, qui a vocation à intégrer le périmètre d'un RER à l'échelle d'une métropole suffoquant sous les gaz d'échappement des voitures (mais aussi, disons-le, des bateaux), la Chambre régionale propose la bonne vieille saignée de l'époque pompidollienne. Mais la saignée ferroviaire, comme en médecine, fait plus de victimes que de miracles...

Petit rappel : si on élaguait les lignes les moins rentables, on commencerait probablement par les lignes de RER en Ile de France. Chiche ?

Soyons objectifs et reconnaissons que la Chambre régionale des Comptes pointe à juste titre que les tarifications régionales réduisent de plus en plus les recettes, ce qui n'est peut-être pas le meilleur moyen dans la durée d'améliorer le bilan économique du transport régional. Il vaudrait mieux compléter les dessertes afin de saturer l'usage des moyens de production (matériel et personnel) pour générer de la recette en journée, qui sera un peu moins le fait d'abonnés et un peu plus d'occasionnels au tarif plus élevé, plutôt que de rester dans un système à offre et productivité des moyens faibles avec des tarifs artificiellement bas.

Comme le rappelle le CEREMA dans ses études récentes sur les lignes de desserte fine du territoire : c'est le premier train qui coûte cher, les autres circulations dans la journée de service sont à coût marginal décroissant.

Malheureusement, les exemples sont encore légion : on citera évidemment le cas de Tours - Loches, qui demeure dans un marasme qui ne pourra conduire qu'à légitimer des analyses financières à courte vue et la fermeture de la ligne pour éviter d'investir plusieurs dizaines de millions d'euros pour conserver un service gaspillant des ressources humaines et matériel.

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