Un débat public sur les petites lignes ?

Interrogé sur BFMTV, Guillaume Pépy propose l'organisation d'un débat public sur l'avenir du maillage du territoire par le train, sur les lignes de desserte fine du territoire. Il appuie son propos par l'importance de la part supportée par le contribuable.

Disons-le tout net : dans l'absolu, pourquoi pas... Mais peut-on avoir un débat mature et objectif sur ce sujet. M. Pépy reproche l'excès de subjectivité sur ce dossier, surtout quand il s'agit de fermer des lignes. Il est vrai qu'il n'y a jamais de subjectivité dans l'analyse développée par la SNCF depuis des décennies sur le thème « pas de trafic, pas de potentiel, pas d’avenir »...

Pour avoir un débat public, il faudrait donc sortir des poncifs habituels sur le ferroviaire et s'inscrire dans une démarche prospective : si le débat public se contente de constater qu'il y a 3 allers-retours sur une ligne et donc bien peu de voyageurs à bord et une dépense importante pour la collectivité, alors il est inutile et la proposition de M. Pépy n'est qu'un habillage de communication pour justifier des fermetures.

Si le débat public cherche à trouver des solutions pour dynamiser la ligne, organiser le territoire et les autres modes de transport en bonne complémentarité autour du train, réduire la dépendance à l'automobile, fédérer un maximum de flux autour du train, alors il peut être utile. Bref, comme la publicité de Renault à la sortie de la Twingo : « A vous d’inventer la vie qui va avec » ! On pourra trouver un axe de réponse en Corse où la relance du réseau ferroviaire - depuis l'expulsion de la SNCF - donne de très bons résultats avec une diminution régulière de la contribution publique par voyageur et par kilomètre...

Mais ne serait-ce pas l'une des missions des Régions, autorité organisatrice des transports, dotées désormais d'une compétence élargie depuis l'adoption de la LOM, mais aussi acteur central du développement économique des territoires ? Par exemple dans des comités de ligne (appellation générique, chaque Région a sa propre terminologie) qui sont - et on ne peut que le regretter - en voie de régression dans plusieurs Régions ?

Comments

[Sybic070]

On fait souvent dire aux chiffres ce qu'on veut qu'ils disent, mais avec la SNCF c'est pire, car elle ne montre que ceux qu' elle veut bien montrer...

[ALLOING C]

Je me permets de signaler qu'il existe une Commission Nationale du Débat Public...que beaucoup "ignorent". Ayant participé aux débats sur la VFCEA je dirai que la SNCF n'a pas toujours été aussi honnête sur les chiffres qu'elle seule détient, que l'unanimisme de façade est parfois de règle et qu'au bout du compte faute de moyens il n'en est rien ressorti!

Que la gestion au plus près advienne pour mieux répondre aux indispensables évolutions de nos mobilités serait une bonne chose...mais avec quels financements? La reprise de la dette en cours pour être sur que tout capote? Comment assurer l'apurement des passifs (financier, état des lignes, du matériel et des personnels) pour que les nouveaux gestionnaires démarrent sur de bonnes bases? Et quid des "gestions différenciées" entre régions ou entre réseaux?

Et j'en rajouterai une louche sur M. Pépy plus prompte à investir ailleurs et sur d'autres moyens de transports que dans l'entreprise qu'il dirige (vers où????)

[RioGrande]

Efffectivement, en quoi est-ce le boulot de Pepy d'organiser un tel débat ? Ca relève de la gouvernance du chemin de fer et donc des Régions et de l'Etat avant tout.



Une des racines des problèmes du chemin de fer en France c'est qu'on laisse trop les mains libre à la SNCF et à son président (souvent en place depuis plus longtemps que les ministres avec lesquesl il travaille), surtout depuis qu'on a fait l'erreur de réintégrer Réseau dans le holding SNCF.

Pepy ne devrait être qu'un exécutant.

[KkStB]

Je disais déjà plusieurs fois : cette discussion est certainement plus difficile en France que dans un autre pays, quand il y'a qu'une entreprise ferroviaire et aucune possibilité de comparer.



Et si on prends un exemple étrangère ça arrive tout suite le



"mais la Suisse st un cas totalement différent"

"l'Allemagne on ne peut pas comparer"

"l'Autriche n'est pas à comparer avec la France"

"En Italie c'est différent..."





Je veux vous encourager de regarder quand même à traverse de clôture et surveiller les jardins des voisins, on voit des choses intéressantes!



Pour une discussion nationale, comme soudainement souhaité par G. Pépy, je souhaiterai une chose, d'inviter des "doyens ferroviaires" étrangères avec l'expérience, qui manque en France : des (anciens) directeurs des compagnies ferroviaires régionales, des ingénieurs d'urbanisme et aménagement du territoire, qui s'occupaient (ou occupent toujours) avec les gestions du transport en général et les lignes secondaires dans leurs vie professionnel.

[697000]

Mais de toute façon, faut il attendre autre chose qu'une simple esbrouffe communicante de M. Pépy. C'est son grand talent, mais il n'a pas celui du transport ferroviaire, il l'a dit lui même.

[ortferroviaire]

A la rigueur, il faudrait d'abord exposer la situation actuelle et une situation d'optimum de ce que peut assurer l'infrastructure à équipements constants (juste le renouvellement) et ensuite quel serait l'investissement pour atteindre un optimum correspondant au marché.

Mais franchement, ce serait le boulot de nouveaux comités de ligne... pour aboutir à des contrats locaux de développement. Bref, inverser la vapeur. Plutôt que de trouver des arguments pour fermer, trouver les moyens de préserver, relancer et développer ces lignes.

Un total changement de paradigme !!!!

[Alix]

On doit aussi faire avec la contradiction suivante:

L’opinion publique est pour le maintien des petites lignes, mais individuellement chacun trouve une excuse pour utiliser sa sacro sainte bagnole, nonobstant l’augmentation de l’offre!

[Maliva]

Ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à penser ça.



Puisque l'opinion publique/les élus locaux était quand même pour le maintien des petites lignes (sinon pourquoi le gouvernement aurait pris la peine de communiquer sur le fait qu'ils ne souhaitaient pas suivre cette recommandation du rapport Spinetta), on a préalablement bien communiqué sur le fait que les petites lignes coûtent cher à entretenir, … Puis ensuite, une fois que les gens/élus ont un peu changé d'avis, hop on ouvrirait un débat pour légitimer la fermeture des petites lignes ? J'ai peut-être l'esprit mal placé, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ça, et au vu de cet article, j'ai l'impression de ne pas être seul à le penser.



Sauf que les arguments contre la fermeture des petites lignes tels que communiqués, notamment par les médias, sont particulièrement fallacieux. Et l'on se rend compte que nombre d'élus (on a eu l'exemple avec Tabarot ces derniers jours) sont totalement à côté de la plaque en matière de ferroviaire.

Quelle est la légitimité de lancer un tel débat dans les conditions actuelles de désinformation et d'orientation de l'opinion vers la fermeture des petites lignes. Je ne peux m'empêcher de me poser des questions…

[Traxx]

Et le débat sur le cout de la route supporté par les contribuables, c’est pour quand ?

Routes massacrées par des camions qui ne payent pas, accidents, morts/blessés, pollution, etc, le jour où la France et sa « populace » gavée de bagnoles ouvrira les yeux sur les coûts du routier, ce sera vraiment un jour nouveau.

Mais c’est pas près d’arriver ...

Quant à Pépy, au lieu de proposer ses débats à la con, il aurait du dégager depuis longtemps et laisser sa place quelqu’un qui veut vraiment faire du chemin de fer.

Plus que marre de toujours entendre parler du coût du chemin de fer et jamais de ce qu’il apporte et rapporte à la collectivité.

[Tatooin]

Je préconise plutôt un débat public sur le maintien de mr pepy a la tete de la sncf au regard de son salaire et des résultats obtenus...

[Topaze]

Les petits ruisseaux font les grandes rivières... Certaines personnes ne connaissent pas le mot cadencement dans leur vocabulaire.