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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
14 juin 2019

Yvours, nouvelle gare dans la métropole lyonnaise en septembre

Située sur la ligne Lyon - Saint Etienne par la rive droite du Rhône, la nouvelle gare d'Yvours est en voie d'achèvement. Elle ouvrira par étape, avec, dès le 9 septembre prochain, l'instauration d'un nouvel arrêt pour les trains. Les aménagements urbains, le parc-relais de 280 places et la gare des autobus, seront terminés en 2020. La passerelle franchissant les 2 voies a été lancée le week-end dernier sur des quais en construction. Longs de 170 m, ils pourront donc recevoir Régio2N et TER2Nng en UM2. L'accès depuis la passerelle prévoit évidemment un ascenseur dans chaque direction.

Cette nouvelle gare, située au sud de l'échangeur A7-A450 est bien placée et vient combler le hiatus de maillage du territoire suite à la fermeture, voici plus de 25 ans, de la gare d'Irigny, située plus au sud et assez mal placée par rapport à l'urbanisation. Le coût de la gare est de l'ordre de 5 M€ auxquels s'ajoutent 5 M€ de travaux de voirie pour créer les voies de desserte et le parc-relais.

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En revanche, cette halte est conçue uniquement pour une fonction de passage, desservie par les trains omnibus Lyon - Givors - Saint Etienne, dans une offre assez malmenée, en baisse par rapport à la capacité réelle de la ligne, qui peut largement supporter, chaque heure, 2 omnibus Lyon - Givors et 2 express Lyon - Saint Etienne (avec un arrêt à Oullins pour la correspondance avec le métro). Les réflexions de transportrail sur le RER lyonnais amenaient (voir notre article le 16 juin 2015) à préconiser l'ajout d'une voie centrale pour accueillir le terminus de missions supplémentaires, formant un projet plus consitant, mais véritablement capable de proposer une offre accrue sur la zone dense de la métropole, avec la mise à l'étude de 2 sillons origine Yvours vers Lyon, à diamétraliser avec le Val de Saône jusqu'à St Germain au Mont d'Or, dans le cadre des études capacitaires du noeud ferroviaire lyonnais.

Enfin, il est quand même étonnant que, parallèlement à la création de cette nouvelle gare, la Métropole et le SYTRAL annoncent la création en 2020 d'une ligne de bus express  Bellecour - Gare d'Yvours en 20 minutes, utilisant des voies réservées sur l'autoroute A7 déclassée. Bref, dès sa création, la nouvelle gare se retrouve concurrencée par une offre d'autobus toute aussi rapide et accessible avec les seuls titres de transports urbains des TCL. Mais c'est tout de même une brique de plus à l'édifice du RER lyonnais.

On espère que les réflexions sur une nouvelle gare dans le quartier du Confluent puissent à leur tour être concrétisées... mais on attend surtout que Région et Métropole s'accordent sur la mise en oeuvre d'une véritable tarification multimodale, qui ne se limite pas aux seuls abonnements, pour véritablement intégrer le train dans l'offre de transports en commun du bassin de vie lyonnais.

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13 juin 2019

Tarbes - Bagnères de Bigorre : une idée disruptive

Activité insolite en Bigorre : l'usine CAF (ex Soulé) de Bagnères de Bigorre a reçu la première des 43 rames MI2N de la RATP pour rénovation mi-vie. Les rames sont acheminées par la voie ferrée jusqu'à Tarbes et doivent ensuite être convoyées par la route jusqu'à l'usine CAF, ce qui suscite quelques commentaires localement, alors que l'usine était accessible par le rail. L'imparfait est de rigueur, même si la voie existe toujours (souvent sous la végétation), y compris la section urbaine sur la quasi-totalité du tronçon entre l'ancienne gare et l'entrée de l'usine, même si la gorge du rail a été remplie de bitume.

Parallèlement, certaines voix esquissent la possibilité de réactiver la ligne pour un service voyageurs, sachant qu'on enregistre un milliers de navetteurs sur ce corridor de fond de vallée de 18 km entre Tarbes et Bagnères de Bigorre et un intérêt touristique lié aux activités en montagne, en été comme en hiver, avec l'accès au domaine skiable du Pic du Midi de Bigorre, mais aussi aux routes mythiques pour les amateurs de vélo, avec les cols du Tourmalet et d'Aspin.

Pour cette ligne, un scénario assez innovant pourrait être envisagé, avec un concours de CAF qui pourrait participer au financement de cette réhabilitation voire même aller plus loin et, comme l'entreprise le suggère avec son projet NEXTram, en faire un terrain d'expérimentation grandeur nature pour un tramway frugal interurbain. Resterait à définir les modalités d'accès à Tarbes car la ligne de Bagnères se branche à 3,5 km de la gare, sur la transversale pyrénéenne.

Une idée... disruptive, pour utiliser un mot à la mode !

12 juin 2019

Normandie : nouvelle offre pour l'horaire 2020

La reprise de la compétence des Intercités Paris - Normandie a été mise à profit par la Région Normandie pour recomposer la desserte ferroviaire de l'ensemble des lignes de son territoire. Le bond en avant est assez notable puisque l'offre augmentera en volume de 20%. En résumé :

  • 16,5 allers-retours Paris - Caen contre 13,5 en 2019 incluant une desserte Paris - Cherbourg cadencée aux 2 heures ;
  • 35 allers et 32 retours Paris - Rouen dont 15 directs Paris - Le Havre, qui gagne 4 allers-retours et une cadence à l'heure toute la journée
  • un aller-retour supplémentaire en semaine sur Paris - Deauville et une offre considérablement accrue le week-end avec 5,5 allers-retours le samedi (contre 1,5 actuellement) et 6 le dimanche (contre un seul en 2019) ;
  • création d'un aller-retour direct Paris - Pontorson via Dreux, Argentan et Folligny pour l'accès au Mont Saint Michel ;
  • le retour des trains de l'axe Paris - Granville à la gare Montparnasse, et non plus à l'annexe de Vaugirard, à l'exception d'une circulation ;
  • retour de La Marée, le week-end uniquement avec un aller-retour direct Paris Saint Lazare - Rouen - Dieppe ;
  • renforcement de la desserte Caen - Coutances - Granville avec 12 allers-retours pour Coutances dont la moitié prolongés à Granville, soit entre 25 et 30% d'offre supplémentaire sur cette transversale ;
  • le repositionnement de la desserte sur l'axe Caen - Le Mans - Tours à volume constant mais avec recherche de meilleures correspondances au Mans vers Tours pour 3 allers-retours. Des évolutions d'offre ont cependant lieu sur les dessertes Alençon - Le Mans - Château du Loir, du ressort de la Région Pays de la Loire

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Dans ce schéma, certaines gares très peu fréquentées seront définitivement abandonnées comme Carantilly, Saint Pierre du Vauvray, Sainte Gauburge ou Pont Hébert. La décision suscite des critiques mais la Région s'appuie sur la très faible fréquentation de ces haltes, pas toujours très bien placées pour capter du trafic. La Région Normandie a également eu une position très tranchée face à Ile de France Mobilités : l'axe Paris - Mantes la Jolie est sous pression et le sera durablement jusqu'au moins en 2025 du fait des travaux multiples sur l'axe, avec par conséquent des temps de parcours qui demeureront détendus. La question de la desserte de Mantes la Jolie, Rosny sur Seine et Bonnières a été délicate. Le compromis a été long à obtenir, profitant aux voyageurs des gares de Vernon à Rouen. Vernon disposera de 24,5 allers-retours, majoritairement directs depuis Paris.

La desserte routière sera aussi améliorée avec une liaison Caen - Flers passant de 5 à 7 allers-retours et une liaison Caen - Falaise passant de 11 à 14 allers-retours.

Une nouvelle offre tarifaire sera mise en place, incluant les actuels Intercités, dans la gamme Tempo existante. Il faut aussi noter que la Région Normandie instaurera la réservation obligatoire sur les trains assurés avec les nouveaux Omneo Premium - dont les premiers seront mis en service en janvier prochain - afin d'éviter les surcharges, d'autant que le lissage sera un peu plus facile avec une offre plus consistante et cadencée. La carte régionale Atoumod évoluera pour intégrer les titres de transports urbains et interurbains pour faciliter l'usage des différents modes de transport.

Beaucoup de nouveautés et on espère évidemment que d'autres évolutions seront ensuite apportées, notamment sur l'axe Caen - Tours, qui nécessitera une concertation étroite avec les Régions Pays de la Loire et Centre, éventuellement entre Rouen, Amiens et Lille, mais aussi et surtout entre Caen et Rouen, pour laquelle nous avons esquissé l'hypothèse d'un TER200 qui supposerait d'électrifier la section Elbeuf - Serquigny.

Notre dossier Rail et réforme territoriale en Normandie.

11 juin 2019

SNCF : les bons chiffres du premier trimestre

14% d'augmentation du trafic dans les TGV : le chiffre est assez impressionnant et montre que, vaille que vaille, les français savent bien que le train est un moyen de transport capable de répondre - en principe - à leurs besoins quotidiens ou occasionnels et s'inscrivant dans une recherche de réduction de l'empreinte environnementale des déplacements.

La comparaison du premier trimestre 2019 par rapport à celui de 2018 est donc une bonne nouvelle, d'autant que la période concernée n'intègre pas les conséquences de la grève à rallonge du printemps et du début d'été 2018. D'ailleurs, par rapport à 2017, le résultat est presque équivalent avec une progression de 12%.

Ce n'est pas le seul bon chiffre. La régularité affiche elle aussi des statistiques générales plutôt positives. Alors tout n'est pas forcément rose, mais au moins, la tendance va dans le bon sens: 91,5% pour le TGV, 92,8% pour les TER, 91% en Ile de France. Même Intercités progresse, approchant les 83% : le résultat reste loin des trois locomotives de tête, mais ce sont aussi parmi les lignes les plus délicates à exploiter avec de nombreuses correspondances et des infrastructures soit en travaux (comme sur POLT) soit en mauvais état (comme sur Nantes - Bordeaux).

Manifestement, l'horaire 2019 apparaît plus robuste et les différents programmes initiés par la SNCF contribuent à porter leurs fruits, à commencer par le principe qui veut que pour arriver à l'heure, partir à l'heure n'est pas forcément inutile. On remarquera aussi que l'hiver et le printemps ont été plutôt cléments, ce qui joue aussi sur la tenue de l'horaire...

Pourvu que ça dure !

10 juin 2019

Brest - Quimper promise à un bel avenir

A l'ouest, toujours à l'ouest ! Maillon de la longue ligne de Savenay à Landerneau, desservant notamment le versant sud de la Bretagne, la section de Landerneau à Quimper assure d'abord un rôle intra-finistérien, entre les deux principales agglomérations, Brest et Quimper.

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Quimper - 20 avril 2019 - Arrivée à Quimper du TER en provenance de Brest. Après le renouvellement de la ligne, il est maintenant temps de se pencher sur le renforcement de l'attractivité de la transversale finistérienne, d'abord sur la fréquence et ensuite sur le temps de parcours. © E. Fouvreaux

Handicapée par un détour de 28 km par rapport à une autoroute gratuite - particularisme breton - qui relie les deux villes en une heure, la liaison ferroviaire était aussi pénalisée par la faiblesse de l'offre et l'accumulation d'un important retard sur le renouvellement de l'infrastructure conduisant à la mise en place de ralentissement portant le temps de parcours des trains à 1h50. Un scénario très classique sur une ligne de desserte fine du territoire...

Pour l'instant, les travaux ont permis d'assurer la pérennité de la ligne en traitant la voie et les ouvrages d'art. La signalisation reste assez pénalisante, avec un Block Manuel qui coûte 9 minutes dans les opérations de croisement. L'important trafic routier, 25 000 véhicules par jour, sur la voie rapide, devrait légitimer une seconde étape de modernisation de la ligne pour augmenter sa capacité, assurer au moins une cadence horaire et rapprocher le temps de parcours de celui de la voiture.

La suite à découvrir dans le nouveau dossier de transportrail consacré à la liaison Brest - Quimper.

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7 juin 2019

Nice envisage un tram-train dans la vallée du Paillon

Article que nous publions à la fois à transporturbain et à transportrail...

C'est assurément un sujet qui va donner du fil à retordre à la métropole niçoise, à son exploitant Lignes d'Azur, mais aussi à la SNCF. Pour assurer la desserte de la vallée du Paillon et notamment du quartier excentré de L'Ariane, l'hypothèse d'un BHNS avait été privilégiée au détriment d'une antenne à la ligne 1 du tramway, portée localement par les associations d'usagers.

Cependant, revoici une solution ferrée. La ligne 1 du tramway serait prolongée du terminus de l'hôpital Pasteur vers La Trinité, en rive droite du fleuve, avant de passer en rive gauche et de rejoindre la voie ferrée Nice - Breil - Tende - Cuneo afin de rejoindre Drap-Cantaron. Voici donc un projet de tram-train.

Gabarit : un tramway facilitant

C'est assez audacieux. Facteur facilitant, le tramway est au gabarit 2,65 m, simplifiant la conception de l'interface matériel roulant - infrastructure en évitant la conception d'un tram-train au gabarit réduit. Pour les lacunes horizontales quai-tram, aucun impact sur le réseau urbain... mais il faudrait combler 12,5 cm entre le tram-train et le quai ferroviaire entre La Trinité et Drap-Cantaron. Pas plus compliqué que les autres trams-trains en France, avec un comble-lacune... qui retarde quand même de 4 secondes l'ouverture des portes et l'autorisation de départ (8 secondes par arrêt, cela finit par compter).

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Nice - Place Masséna - 28 décembre 2015 - Le tramway de Nice franchit 2 places sur batteries. Un élément dimensionnant pour la réflexion sur le tram-train du Paillon qui s'engage dans la Métropole... et qui ressemble à un steeple-chase ! © E. Fouvreaux

Toujours pour les quais, il faudrait prévoir la desserte à la fois par des trains classiques avec une hauteur normalisée à 550 mm et par des trams-trains dont les accès s'effectuent par des quais de 320 mm. Travaux à prévoir dans les gares de La Trinité - Victor et Drap-Cantaron... et voici les premiers choix un peu moins simples !

Glissons progressivement vers la complexité. Il faudrait préciser le schéma d'exploitation de ce tram-train dans la partie urbaine car la traversée des places Garibaldi et Masséna est dépourvue de lignes aériennes et les tramways les franchissent sur batteries. Ce qui nous amène à soulever deux autres questions.

Quelle alimentation sur la partie ferroviaire ?

Sur la partie urbaine, compte tenu de la situation préexistante sur la ligne 1 des tramways niçois, il est plus que probable que l'extension adopterait le fil aérien en 750 V continu. Mais qu'en sera-t-il sur la courte partie ferroviaire ? Vu du matériel roulant, alimenter la section La Trinité - Drap-Cantaron en 750 V serait la solution de facilité... aux bornes du tram-train. En revanche, les trains régionaux pour Breil et au-delà ne pourraient lever le pantographe puisque les matériels ferroviaires classiques ne connaissent pas cette tension.

Alors envisageons le 1500 V continu, assez simple à prévoir sur un tram-train. Mais il constituerait un petit isolat entre La Trinité et Drap... la section Nice Saint Roch - La Trinité étant hors du périmètre, et le reste des installations niçoises sont de toute façon en 25 kV. 

Voyons donc l'incidence du 25 kV sur cette section. Pas d'obstacle majeur sur le tram-train, pouvant supporter un tel transformateur. Dans ce cas, il serait logique d'électrifier la section Nice Saint Roch - La Trinité-Victor pour alimenter le tram-train par le réseau existant... et permettre l'exploitation des trains Nice - Breil et au-delà en traction électrique dans l'agglomération niçoise.

Oui mais voilà... comment assurer la transition entre le 750 V urbain et le 25 kV de la voie ferrée. L'expérience du T4 francilien montre que le sujet est... complexe ! Pour mémoire, le débranchement urbain Gargan - Montfermeil a nécessité la réélectrification en 750 V de la zone de gare de Gargan, compte tenu des oppositions techniques du STRMTG et des services de sécurité (pompiers notamment) à l'installation d'une section - si courte soit-elle - de 25 kV en voirie. Compte tenu de la configuration du raccordement à la voie ferrée, ce point est loin d'être anodin.

Donc en résumé : 750 V, c'est de la solution de facilité, mais pour le tram-train seul. Le 1500 V créerait une compatibilité toute théorique avec les trains, mais sans cohérence à l'échelle de l'étoile de Nice. Le 25 kV est la solution cohérente avec le réseau ferroviaire... au prix d'une forte contrainte de conception du projet de tram-train. Dernière solution : un tram-train sur batteries. Une façon habile de contourner le problème ?

Quelle desserte pour Drap-Cantaron ?

La ligne Nice - Breil est équipée en BAPR simplifié et l'un des points assez dimensionnant serait d'évaluer le nombre de circulations supplémentaires acceptables au-delà des sillons utilisés pour la desserte de l'arrière-pays, avant de devoir passer par la case des investissements. 

Quel raccordement à La Trinité Victor ?

C'est un sujet particulièrement complexe car l'arrivée depuis le quartier de L'Ariane, le raccordement à la voie ferrée nécessiterait des travaux complexes pour franchir le Paillon et la voie rapide. Si on ajoute la concentration des besoins de changement d'alimentation et de signalisation dans cet espace restreint, l'hypothèse du tram-train commence à devenir un parcours du combattant !

Quelle serait la desserte urbaine ?

Il faudrait disposer d'un matériel de compromis entre les besoins d'une ligne de tramway très urbaine à fort trafic, y compris sur du cabotage de quelques stations, et un tram-train qui généralement comprend moins de portes, plus de places assises, et exporte des contraintes ferroviaires sur l'architecture du matériel, en particulier les bogies. Le Dualis de ce point de vue n'est pas une réussite, impliquant une qualité de maintenance de la voie habituellement resquise sur des lignes empruntées par des trains à 200 ou 220 km/h : bref pas vraiment la quotidien d'une ligne de desserte fine du territoire !

Conclusion provisoire : il faut une bonne dose d'audace pour oser se lancer dans l'aventure du tram-train...

7 juin 2019

RER de Bruxelles : le feuilleton est loin d'être fini

Allons voir un peu au-delà de nos frontières ce qui se passe quand on évoque l'usage du train dans les grands bassins urbains... et dans les pays qui sont dans une situation relativement comparable à la France. Evitons donc pour une fois l'Allemagne et la Suisse et partons en Belgique et plus précisément à Bruxelles, où le dossier du RER alimente régulièrement la chronique... et pas seulement entre techniciens.

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Bruxelles Schuman - 5 mai 2019 - Une rame Desiro dessert la partie de la gare Schuman à l'entrée du tunnel sous le quartier Josaphat, qui était un des enjeux principaux du RER bruxellois. © transportrail

Le sujet prend volontiers des allures politiques, surtout quand les flamands remarquent que les travaux d'infrastructure sur leur partie du territoire sont quasiment achevés alors que plusieurs opérations wallonnes accusent un sérieux retard. Ajoutez pour pimenter le tout 4 lignes ferroviaires traversant Bruxelles mais toutes orientées nord-sud, un non-alignement des positions de la SNCB (l'opérateur ferroviaire) et d'Infrabel (le gestionnaire d'infrastructures), un matériel roulant neuf arrivé tardivement et avec difficultés... et de surcroît pas forcément des mieux configurés pour des trafics en zone dense, ou encore l'absence d'intégration tarifaire entre le réseau ferroviaire et le réseau urbain bruxellois.

La suite à découvrir dans le nouveau dossier de transportrail !

 

5 juin 2019

Thello engage la concurrence sur la grande vitesse en France

Sans surprise, la concurrence sur la grande vitesse ferroviaire en France va peut-être arriver par l'Italie. Peut-être car ce n'est pas la première fois que des candidats font des annonces, voire des demandes de sillons. Veolia voulait se lancer dans le ferroviaire et on se souviendra que les FS avaient au début des années 2000 réalisé des essais avec les ETR500 pour des liaisons France - Italie, sans concrétisation.

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Montmélian - Janvier 2003 - Coup de chance : l'oeil averti avait repéré de loin ce train aux couleurs inhabituelles restant en gare de Montmélian qui a pu être mis en boîte avant qu'il ne reprenne ses essais... mais les ETR500 n'ont jamais circulé en service commercial en France. © transportrail

Cependant, réponse du berger à la bergère, Trenitalia semble avoir envie de chatouiller la SNCF qui avait pris 25% du capital du NTV, actionnaire d'Italo, l'opération à grande vitesse concurrent en Italie. On notera d'ailleurs que la SNCF s'en est retiré au moment où Italo est passé dans le vert et a pu décoller.

Thello, la filiale de Trenitalia, déjà opérateur en France du train de nuit Paris - Venise et de 3 allers-retours Nice - Milan dont un prolongé à Marseille, a donc notifié à l'ARAFER son intention d'exploiter 2 allers-retours Paris - Milan à partir de juin 2020 assurés avec des ETR400, avec 4 niveaux de service : 300 places Standard, 76 places Premium, 69 places Business et 10 places Executive.

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Milan Centrale - 8 novembre 2017 - Les ETR400, appellation technique des Frecciarossa 1000 réalisés par Bombardier et Hitachi Rail sur la plateforme Zefiro, ont été conçues pour assurer un trafic international. La France pourrait être leur première destination hors d'Italie. © transportrail

Thello demande des départs de Paris à 7h et 15h (arrivées à 13h45 et 21h), de Milan à 7h10 et 15h10 (arrivées à 14h et 22h). Ces trains desserviront Lyon Part-Dieu, Chambéry, Modane, Turin et Milan. Les temps de parcours de 6h à 6h45 résultent d'abord du choix de desserte de Lyon Part-Dieu plutôt que Lyon Saint Exupéry et des conditions de circulation entre Modane et Turin selon les horaires existants. La section Paris - Modane serait assurée en 4h15.

Il sera intéressant d'observer la réponse de SNCF Réseau devant cette demande et les modalités d'instruction des sillons, en particulier sur les deux points sensibles que sont les gares de Paris-Lyon et de Lyon Part-Dieu.

On notera aussi 15 minutes d'écart selon les trains sur la seule section Turin - Milan alors que ces trains seraient tous tracés en Italie par la ligne à grande vitesse, puisque les rames sont équipées ERTMS niveau 2, ce qui n'est pas le cas des TGV français Paris - Milan, transitant par la ligne classique.

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Milan Centrale - 24 juin 2011 - La SNCF assure 3 allers-retours Paris - Milan avec des rames Réseau tricourant. Après bien des tergiversations, l'opérateur français a fini par décider d'adapter ces rames pour répondre aux nouvelles normes d'admission en Italie et de les rénover... mais sans les équiper de l'ERTMS. © transportrail

Thello indique que le cabotage français se limitera - sans surprise - à la relation Paris - Lyon. Les autres liaisons commercialisées seront Paris - Turin, Paris - Milan, Lyon - Turin, Lyon - Milan et Chambéry - Turin. D'autres liaisons sont à l'étude : Chambéry - Milan, Modane - Turin et Modane - Milan.

Et, comme par hasard, Trenitalia annonce le même jour une nouvelle commande de 14 rames ETR400 alias Frecciarossa 1000 pour un montant de 575 M€...

5 juin 2019

Paris - Briançon : le train de nuit en pointillés pendant 2 ans

Liaison emblématique, car c'est un des derniers trains de nuit, très porté politiquement par les élus des Hautes-Alpes, le Paris - Briançon va être mis à mal dans les deux prochaines années.

Les travaux de renouvellement de la section Livron - Veynes se dérouleront en 2 phases : 3 mois de fermeture entre fin mai et fin juillet en 2020, puis près de 9 mois en 2021 dès le mois d'avril.

Se pose donc la question de la continuité de circulation du train de nuit. Manifestement, la SNCF préfère faire disparaître la relation. Pourtant, il serait dans l'absolu possible de faire transiter le train par Grenoble, au moins pendant les périodes durant lesquelles il n'y a pas de travaux entre Aspres sur Buech et Veynes... et sur la seule année 2020, car la ligne des Alpes sera suspendue en décembre 2020 en raison de l'état de dégradation de l'infrastructure.

Voici donc une situation ubuesque d'une ligne en travaux dont l'itinéraire alternatif va être - au moins temporairement - fermé pour cause de déficit de gestion du patrimoine ferroviaire. On pourrait y avoir la conséquence d'un faisceau convergeant de considérations :

  • d'abord, le maintien de ce train de nuit, qui n'a pas forcément suscité l'enthousiasme de l'opérateur au moment de la décision - un peu forcée reconnaissons-le - de l'Etat sur pression des élus locaux ;
  • ensuite la prise en compte très tardive de l'intérêt de la relation ferroviaire entre Grenoble et Gap, y compris par la Région Auvergne Rhône-Alpes ;
  • enfin l'évolution de l'état des infrastructures ferroviaires.

Conséquence, la SNCF envisage de remplacer le train par des autocars. Au moins, cette période pourrait servir à engager la rénovation annoncée des voitures Corail, qui devrait en principe comprendre le remplacement des couchettes, un nouvel éclairage et l'installation de prises de courant à bord des compartiments. Histoire de se faire pardonner ?

4 juin 2019

Vers la renaissance de l'étoile de Saint Pol sur Ternoise

Progressivement, les trois branches de l'étoile de Saint Pol sur Ternoise s'éteignent, en raison de la dégradation de l'état de l'infrastructure. La suspension du trafic est intervenue en septembre 2017 sur la section Saint Pol - Etaples. A la fin de l'année, la section Saint Pol - Béthune sera à son tour mise à l'arrêt pour réaliser les travaux de renouvellement sur l'ensemble du parcours Béthune - Saint Pol - Etaples. La troisième branche, vers Arras, sera enfin mise en chantier en 2021.

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Saint Pol sur Ternoise - 28 août 2017 - Arrivé d'Arras, le B82629/30 va poursuivre sous un numéro différent son service en direction d'Etaples... mais les voyageurs ont été invités à descendre sur le quai. Etrange fonctionnement de la desserte sur l'étoile de Saint Pol... © transportrail

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Teneur - 29 octobre 2016 - Assurant un TER Saint Pol - Etaples - Boulogne, cet AGC traverse cette région vallonnée et agricole du sud du Pas de Calais qui contraste avec le reste de ce département, tantôt industriel, littoral et souvent très urbain. © L. Knop

L'étoile de Saint Pol rejoint, via Béthune, la métropole lilloise et, via Arras, le réseau de villes de l'ancien bassin minier (Arras, Lens, Douai, Valenciennes). C'est aussi par cet itinéraire qu'on peut accéder le plus rapidement aux dessertes nationales, notamment aux liaisons TGV vers Paris, mais également aux quelques liaisons Intersecteurs qui existent encore vers Lyon ou Bordeaux par exemple.

Le coût total de cette opération atteint 92,6 M€, financé à 81,5% par une Région Hauts de France très agacée par le surcoût du projet, puisqu'un montant de 72 M€ avait été inscrit dans le CPER. Les débats sont vifs entre la Région et SNCF Réseau sur l'origine de ce surcoût : la Région dénonce l'attitude du gestionnaire d'infrastructure, ses coûts de production jugés déraisonnables et les frais de structure sans justification. Elle a décidé de généraliser les expertises indépendantes sur toutes les études produites par SNCF Réseau et d'étalonner sa participation sur l'analyse des écarts entre les deux ingénieries.

En revanche, il est un point sur laquelle la Région se montre un peu plus timide, c'est l'usage de ces lignes : 5 allers-retours sur la branche de Béthune avec des trains très orientés (le matin vers Béthune, le soir vers Saint Pol), 5 sur la branche Etaples et 8 sur la branche Arras, la plus fournie. Avec un tel investissement, maintenir un niveau de desserte faible sur ce territoire, certes moins peuplé que le reste de la Région, mais avec un moindre taux de motorisation des ménages, apparaît surprenant, surtout lorsqu'on écoute les discours assez volontaristes de l'éxécutif régional. Entre l'investissement important réalisé - hors domaine de compétence décentralisée - par la Région et l'engagement de moyens de production (humains et matériels) assez conséquents pour un usage limité, il y aurait certainement matière à faire mieux pour un coût supplémentaire modéré. La rénovation de l'étoile de Saint Pol sur Ternoise devait logiquement être l'occasion de revoir l'offre à la hausse.

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