Paris - Briançon : le train de nuit en pointillés pendant 2 ans
Liaison emblématique, car c'est un des derniers trains de nuit, très porté politiquement par les élus des Hautes-Alpes, le Paris - Briançon va être mis à mal dans les deux prochaines années.
Les travaux de renouvellement de la section Livron - Veynes se dérouleront en 2 phases : 3 mois de fermeture entre fin mai et fin juillet en 2020, puis près de 9 mois en 2021 dès le mois d'avril.
Se pose donc la question de la continuité de circulation du train de nuit. Manifestement, la SNCF préfère faire disparaître la relation. Pourtant, il serait dans l'absolu possible de faire transiter le train par Grenoble, au moins pendant les périodes durant lesquelles il n'y a pas de travaux entre Aspres sur Buech et Veynes... et sur la seule année 2020, car la ligne des Alpes sera suspendue en décembre 2020 en raison de l'état de dégradation de l'infrastructure.
Voici donc une situation ubuesque d'une ligne en travaux dont l'itinéraire alternatif va être - au moins temporairement - fermé pour cause de déficit de gestion du patrimoine ferroviaire. On pourrait y avoir la conséquence d'un faisceau convergeant de considérations :
- d'abord, le maintien de ce train de nuit, qui n'a pas forcément suscité l'enthousiasme de l'opérateur au moment de la décision - un peu forcée reconnaissons-le - de l'Etat sur pression des élus locaux ;
- ensuite la prise en compte très tardive de l'intérêt de la relation ferroviaire entre Grenoble et Gap, y compris par la Région Auvergne Rhône-Alpes ;
- enfin l'évolution de l'état des infrastructures ferroviaires.
Conséquence, la SNCF envisage de remplacer le train par des autocars. Au moins, cette période pourrait servir à engager la rénovation annoncée des voitures Corail, qui devrait en principe comprendre le remplacement des couchettes, un nouvel éclairage et l'installation de prises de courant à bord des compartiments. Histoire de se faire pardonner ?