Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
1 avril 2019

Les nouveaux espoirs du transport combiné

Les résultats du transport combiné en France jouent ces dernières années au yoyo bien malgré eux : 2016 avait été une année difficile en raison des grèves à la SNCF mais 2017 s'achevait sur un rebond significatif, avec la plus forte croissance enregistrée depuis 1970. L'amélioration de la conjoncture entraine de nouveaux besoins de transport à l'échelon européen.

En France, le site de Vénissieux, près de Lyon, est le premier site du genre avec plus de 110 000 mouvements sur l'année, devançant Delta 3 à Dourges, approchant les 95 000 manoeuvres, et Valenton, avec un peu plus de 86 000 caisses. Les conflits du printemps 2018 ont affecté à nouveau l'activité, mais de façon assez constrastée selon les opérateurs puisque si Novatrans et Fret SNCF ont enregistré des reculs d'au moins 10%, TAB a réussi à se maintenir et Naviland Cargo a affiché une croissance de plus de 10%.

Plusieurs relations transfrontalières sont apparues en 2018 : en mars, un aller-retour Lyon - Anvers en 16 heures ; en septembre, la desserte du terminal de Lausanne-Chavornay vers Le Havre et Fos sur mer ; en septembre, 5 rotations par semaine sur la relation Perpignan - Sarrebruck ont été mises en oeuvre par DB Logistics. Sur ces trois relations, le potentiel est considéré conséquent pour envisager en cible au moins un aller-retour par jour.

Les opérateurs fondent d'importants espoirs sur l'année 2019. Naviland Cargo augmentera son offre entre Fos sur mer et Lyon pour atteindre 9 allers-retours par semaine contre 6 à 7 actuellement et devrait proposer un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Le Havre.

050814_22388beaucaire_lapeyre

Beaucaire - 5 août 2014 - Les relations au long cours sont une des signatures du transport combiné : ici, la BB22388 emmène la relation Fos sur mer - Hourcade de Naviland Cargo. La connexion aux grands ports est un des principaux marchés de ce segment du fret ferroviaire. © R. Lapeyre

Le retour d'un trafic de conteneurs frigorifiques entre les Pays-Bas et l'Espagne est envisagé avec une relation Combi Express proposée par Fret SNCF, sous réserve d'obtenir des sillons performants pour ce trafic sensible par la nature des denrées transportées.

De son côté, T3M mise sur les relations Dourges - Vénissieux et Dourges - Miramas, avec en outre le développement d'une offre mixte accueillant des wagons traditionnels sur les circulations de transport combiné, afin de rentabliliser les sillons. En outre, l'opérateur se positionne sur des liaisons entre Zeebrugge, Dourges et Dunkerque pour anticiper les conséquences d'un Brexit dont personne n'arrive à anticiper encore les conséquences.

Il est également question de relancer une relation de transport combiné entre l'ouest et l'est, entre Rennes et Nancy. Lahaye Global Logistics envisage de relancer le marché abandonné par Combiwest mais reste confronté au déséquilibre des flux dans les deux sens.

080813_27117courthezon(avignon-sucy)

Courthézon - 8 août 2013 - Début de parcours pour cette relation de l'opérateur T3M Avignon - Sucy-Bonneuil emmenée par VFLI. Parmi les conditions du renouveau du transport combiné, l'adaptation du gabarit ferroviaire aux caisses mobiles de grand format. "P400" est dans toutes les têtes... mais reste à savoir comment y arriver... © R. Lapeyre

Les opérateurs du transport combiné continuent de sensibiliser l'Etat sur la nécessité de maintenir l'aide au coup de pince d'une part et d'autre part sur le rééquilibrage des coûts entre le transport ferroviaire et la route. La réduction des parcours routiers, avec la diminution de l'empreinte environnementale, devrait être encouragée et soutenue financièrement par l'Etat. Ils espèrent également la mise en oeuvre d'un programme de renforcement du maillage du territoire en plateformes multimodales... mais certaines sont actuellement à l'arrêt, comme Château-Gontier et Niort Saint Florent. Plusieurs projets pourraient aboutir d'ici 2 à 3 ans, à Laluque près de Dax, à Chalons en Champagne et à Laval sur l'ancienne base travaux de la LGV Bretagne Pays de la Loire, réalisée pour environ 10,2 M€. SNCF Réseau s'intéresse à la relation entre le maillage du territoire et les potentiels marchés intéressés par de telles plateformes. Les opérateurs sont cependant partagés sur le rythme de développement des plateformes : le développement des trafics sur les relations existantes serait déjà le moyen de consolider les positions actuelles, qui restent fragiles et trop exposées aux fluctuations de la conjoncture, sans compter les tensions internes au secteur ferroviaire.

Néanmoins, face à la pénurie de conducteurs de poids lourds dans l'Union Européenne, principalement du fait de l'activité en hausse en Europe centrale, offrant de bonnes conditions à la profession, le transport de longue distance avec une part significative assurée par le rail redevient attractif voire prisé par les chargeurs.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Tous les premiers Avril de chaque annee, il faudrait produire des idées utopiques (ce sont les projets de demain), ét ainsi les soumettre à l'opinion publique. Peut être qu'il en sortirait quelquechose de bénéfique à l'économie et à l'environnement. <br /> <br /> Exemple : interdiction de transit routier aux camions sur le territoire français. Obligation de prendre les trains, les ferries. Quand on voit ces hordes de camions transitant d Europe du sud vers celle du nord. Le sous prolétariat qui les conduit est il heureux. Un transit par les trains les reposerait ou alors leur permettrait de rester chez eux pour une livrer les semi remorques des autres.<br /> <br /> Utopique me direz vous, mais il y a longtemps que l'on a interdi t le transit des camions la nuit dans les villes.
Répondre
B
Le probleme c'est la lourdeur. Une mise en œuvre difficile, décourageante à chaque fois. De guerre lasse les opérateurs et les chargeurs se retournent vers la route tellement plus souple. Avec ses milliards de possibilités la route reste la plus avantageuse car elle apporte soin et sécurité à ses marchandises. C'est fondamental. Ét pour tant le ferroviaire reste une bonne idée mais gâchée par le milieu ambiant. Un wagon de Ricard au depart de Marseille à destination de .... N'arriverai jamais. La force de la route a toujours été soin, sécurité, suivi marchandises. Ét réduction des ruptures de charges prejudicieuses. Mettez vous à la place d'un chargeur. L'activité de transport est une activité secondaire, mais qui devient primordiale pour la réussite de l'échange.
Répondre
O
Ah ha ha ha ! Des trains de fret en France ! Trop drôle ! Ah ben oui, on est le 1er avril ! Je suis sur que les énarques de Berçy torpilleront ces initiatives ou, au mieux, ne feront rien pour les encourager. Si je liste les trains envisagés dans cet article, on arriverait à une quinzaine (maximum !!) de train en plus par jour. En effet, ça décoiffe par rapport au trafic qu'on avait il y a 20 ans !
Répondre
O
Sans oublier le projet de terminal multimodal sur le port de Saint Nazaire envisagé un temps pour 2020.
Répondre
I
Je trouve ça génial que l'avenir du fret en France dépende de la disponibilité de conducteurs de poids lourds d'Europe central : ça en dit beaucoup sur la perversité du modèle économique du fret routier.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me demande, dans le moyen terme, s'il ne serait pas pertinent que cette responsabilité incombe aussi aux Régions, s'agissant de fret régional, elles y ont intérêt tant du poids de vue de l'aménagement de leur territoire et de son attractivité économique, mais aussi en raccroc du fait que c'est une manière d'améliorer la pertinence des investissements ferroviaires auxquels elles participent ou qu'elles vont demander.
Répondre
C
Ce n'est pas plutôt Novatrans qui envisagerait de faire des trains mixtes caisses mobiles, conteneurs et semi-remorque P400. Dourges-Miramas et Dourges-Venissieux sont des relations Novatrans. T3M dessert, Lille, Avignon et Marseille.
Répondre
Publicité