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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
28 février 2019

Epinal - Saint Dié : les paradoxes de l'Etat

Réunis à l'Elysée hier, les élus du Grand Est ont entendu le président de la République recadrer les présidents de SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Par deux fois, au cours de sa campagne électorale et en novembre dernier, M. Macron avait clairement soutenu le maintien de la liaison ferroviaire entre Epinal et Saint Dié, suspendue depuis la fin d'année 2018. Il l'a encore rappelé hier soir (propos relatés par Le Monde) : « Saint-Dié - Epinal rouvrira : c’est une bonne mesure de santé publique, parce que j’en ai assez que les gens ne se sentent pas concernés par ce qui est dit, y compris quand le président de la République dit des choses [...] Jusqu’à preuve du contraire, c’est le contribuable, l’actionnaire de la SNCF. Et donc les engagements du président de la République sont aussi ceux des dirigeants de la société. »

L'orage est passé. Maintenant, on peut analyser. La situation confine au syndrome macronique primiaire du « en même temps » car l'Etat exprime ici une injonction de faire visant clairement SNCF Réseau... mais c'est tout de même l'Etat, actionnaire unique de SNCF Réseau, qui n'honore pas ses engagements dans les CPER (taux d'engagement actuel de l'ordre de 25% pour la participation de l'Etat). C'est l'Etat qui a établi un Contrat de (non-) Performance ne prévoyant pas les ressources permettant de couvrir les besoins de renouvellement des lignes de desserte fine du territoire. C'est l'Etat, transformant SNCF Réseau en Agence Publique d'Etat, en récupérant 35 MM€ de dette, qui bride encore un peu plus la capacité d'investissement du gestionnaire d'infrastructure, ne participant plus aux opérations de renouvellement qu'à hauteur de 8,5% sur ces mêmes lignes.

En un mot, c'est bien l'Etat et ses émanations qui ont organisé cette situation. Proclamer la priorité aux trains du quotidien à longueur de discours et assurer qu'il n'y aura pas de nouvelles fermetures de ligne gagnerait singulièrement en crédibilité si les financements suivaient à la hauteur des missions qui leur incombent. Pour les lignes de desserte fine du territoire, il manquerait 700 M€ par an et un peu plus de 500 M€ par an pour le réseau structurant.

Quand l'Etat décidera de rédiger un véritable Contrat de performance avec le gestionnaire d'infrastructure s'aapuyant sur des principes économiques (et non financiers), des objectifs techniques (modernisation des équipements, amélioration de la performance et de la capacité), territoriaux (préservation du maillage du territoire) et environnementaux (verdissement des mobilités), il sera possible de commencer à croire aux déclarations sur la priorité aux trains du quotidien. Mais pour l'instant, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

 

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Commentaires
R
Je pense que la féodalité s'exerce maintenant au niveau de l'État.
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T
Je developpe alors....<br /> <br /> La desinvolture consiste a ne pas s’interesser a un sujet, dans le cas present il ne porte aucun discours positif pour ces lignes (il suffit de se reporter a ses precedentes declarations), ne cherche en rien a apporter des ameliorations dessus et laisse les differentes feodalites de l’entreprise decider...et au nom de la securite, on peut faire passer bien des regressions sur l’infrastructure comme sur l’exploitation<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que le mot desinvolture est parfaitement adapte a sa gestion de l’entreprise et particulirement sur les pauvres lignes uic 7 a 9.
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T
On peut meme penser qu’un autre exploitant que la sncf aurait fait les quelques travaux d’urgence et n’aurait jamais ferme la ligne.....<br /> <br /> <br /> <br /> Mais mr pepy n’a pas de passion pour le chemin de fer...il l’a remplace par la desinvolture...
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R
Bon, je te tape dessus en public, hein, mon Guigui (ou alors Pypy), mais t'inquiète, je te confirme à ton poste, j'ai trop besoin de ton incompétence !
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R
Une technique bien connue des Zélus ou des technocrates est de créer un monstrueux désordre libéral, puis de reculer un tout petit peu sur certains points, en présentant ça de manière très positive. C'est une pièce de théâtre, et dieu sait si le machin s'y connaît en théâtre.
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T
a vrai dire je pensais plus à l'intervention de Mr Pepy auprès de ses équipes afin qu'ils interviennent vite sur la ligne pour pas s'exposer lui même aux foudres du président...<br /> <br /> <br /> <br /> C'est pas grave, c'est juste une feuille de route différente, ils déshabilleront un autre chantier....
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T
Pour que Mr Macron ne perde pas la face et pour que Mr Pepy garde son poste , on peut supposer que la ligne Epinal St Die va être rénovée au moins à minima pour que les trains roulent de nouveau....<br /> <br /> Et après, y aura t-il des enseignements permettant de répondre aux besoins dans tous les territoires et éviter les fermetures de lignes dans la durée?<br /> <br /> <br /> <br /> Hélas, on peut craindre qu'il n'en soit rien mais qu'à l'avenir Mr Macron soit juste plus prudent quand à ses annonces de non fermeture de lignes....
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J
Je suis d'accord avec votre analyse mais j'aimerais que lorsque vous parlez d'État, vous précisiez à quel moment (mois année), celle-ci a été prise. Cela aiderait à la compréhension des faits et rendrait votre ton moins péremptoire. Merci.
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