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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
13 février 2019

Rodez - Millau : une question de cohérence

Elle fait partie des lignes prioritaires par la Région Occitanie suite aux Etats Généraux du Rail et de l'Intermodalité. Reliant la préfecture et la sous-préfecture de l'Aveyron, la section Rodez - Séverac le Château a été suspendue à l'exploitation en décembre 2017, supprimant la relation ferroviaire Rodez - Millau, du fait du mauvais état de l'infrastructure. Sur le plan symbolique, c'est aussi l'arrimage de l'Aveyron à la capitale régionale, à Toulouse, qui est en jeu.

Cependant, le caractère prioritaire du rétablissement de la liaison ferroviaire peut être sérieusement questionné dès lors que la Région soutient - en même temps ! - la réalisation dans les plus brefs délais de la mise à 2x2 voies de la RN88 entre Rodez et l'A75 (sortie de Séverac le Château). En 2016, le trafic sur cette nationale était de l'ordre de 7000 véhicules / jour entre Séverac et Laissac et atteint 11 000 véhicules / jour à hauteur de Bertholène. L'objectif est moins d'augmenter la capacité de la route que de sécuriser un itinéraire réputé assez accidentogène.

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Rodez - 24 juillet 2014 - Arrivée d'un X73500 assurant la liaison Millau - Rodez. Investir sur la voie ferrée et soutenir l'amélioration de l'axe routier parallèle : il ne faudra pas s'étonner des futures critiques de la Cour des Comptes (qui n'aura pas totalement tort sur ce coup !) © transportrail

On ne connaît pas encore le coût du projet ferroviaire, mais il se chiffre assurément en dizaines de millions d'euros. Le doublement de la RN88 est estimé entre 300 et 350 M€. La Région devra supporter l'essentiel du coût du premier et devra également être un financeur de premier plan pour le second, dans les deux cas par le biais du CPER.

Le doublement de la RN88 créera entre les deux villes un axe rapide, parcouru au moins à 110 km/h, offrant un temps de parcours de l'ordre de 50 à 55 minutes contre 1h10 actuellement. Le train aura du mal à rivaliser avec cette performance : difficile de dépasser les 70 km/h entre Millau et Séverac, parcours sinueux et en forte rampe, tandis que le tracé entre Séverac et Rodez autoriserait au mieux 90 à 100 km/h (contre 75 km/h initialement) pour un gain de temps de 5 à 6 minutes. En outre, l'exploitation ferroviaire avec une seule rame limite la desserte à 6 allers-retours par jour, ne permettant pas de jouer sur l'effet fréquence.

Il semble donc qu'un choix s'impose. Si, au total, la Région se dit prête à investir a minima 100 M€, et probablement au moins le double, sur la liaison Rodez - Millau, est-il pertinent - et cohérent - d'afficher un soutien à la cause ferroviaire et de l'affaiblir encore un peu plus par un investissement massif sur l'axe routier parallèle ? On peut aussi interroger le projet routier à la lumière des questions environnementales, même si en zone rurale les alternatives sont nettement moins évidentes que sur des territoires plus urbains.

Ne pourrait-on pas penser globalement cette liaison Rodez - Millau et considérer deux alternatives radicales :

  • maintien du projet routier, avec par conséquent abandon de la liaison ferroviaire et développement de l'offre routière (comprenant déjà 6 allers-retours par jour) avec un service Intervilles sans arrêt et une desserte de cabotage, sur la base de l'alternat de dessertes cadencées aux 2 heures ;
  • abandon du projet routier, limité à des améngements de sécurité routière, au profit d'un projet de développement de la liaison ferroviaire comprenant non seulement le renouvellement de l'infrastructure entre Rodez et Séverac, mais aussi le traitement de la section Séverac - Millau de la ligne des Causses, et la création d'un évitement placé dans l'objectif une desserte renforcée assurée par 2 rames pour atteindre une cadence horaire.

Le second scénario est, inéluctablement le moins probable, d'autant qu'il élargit le sujet à la ligne des Causses dont l'avenir est aussi incertain que politiquement sensible. Difficile en effet de ne pas se pencher sur le sort de Séverac - Millau sans s'interroger sur l'intégralité du parcours Béziers - Neussargues.

Pour autant, l'hypothèse de doublement de la RN88 et de réactivation de la desserte ferroviaire pour une offre symbolique n'est pas du tout à écarter... quand bien même, sur le plan des finances publiques, elle est loin d'être la plus saine...

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Commentaires
B
On ne peut pas comparer la vitesse du train et celle d'une voiture, ce n'est pas le même usage.<br /> <br /> <br /> <br /> De plus, Millau - Sévérac, c'est à peine plus long en train qu'en voiture, mais c'est surtout plus rapide et sûr que le car qui fait le même trajet.<br /> <br /> Il faut penser à tous ceux pour qui prendre la voiture n'est pas pratique. Les jeunes et les personnes âgées, mais aussi ceux qui voyagent beaucoup en avion.<br /> <br /> <br /> <br /> Avant je prenais Air-France, puis Hop (Amelia aujourd'hui) à Rodez, ce qui permettait d'être à Paris en 3 heures. À ce sujet, l'absence de liaison entre la gare de Rodez et l'aéroport oblige à prendre un taxi, une navette aux horaires des vols serait pratique... Le parking à l'Aéroport de Rodez est beaucoup plus cher qu'à Toulouse.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour des déplacements dans d'autres zones et notamment à l'étranger, Toulouse est bien pratique. Avant, on pouvait joindre de Sévérac (et même Millau, voire Sainte Affrique) directement Toulouse. Maintenant, il faut prendre le car et plusieurs fois, j'ai loupé le train, car le car était systématiquement en retard à Rodez. <br /> <br /> <br /> <br /> Il me fallait donc attendre le retour du, car et repartir en voiture, ce qui est dément, sans compter que parfois, même en prévoyant large, il m'était impossible de rejoindre Toulouse à temps et donc perte du vol et frais supplémentaires.<br /> <br /> <br /> <br /> On ne peut pas à la fois pester contre l'augmentation de la circulation automobile et supprimer l'alternative ferroviaire. Un train rapide qui relierait Millau et Rodez à des horaires bien étudiés serait une bénédiction. Et si on pouvait retrouver le parcours intégral Millau Toulouse, sans devoir changer de train (ce serait encore mieux). Je crains cependant que cela fasse comme pour Béziers Neussargues Clermont Paris, qui avant se faisait d'une traite et maintenant nécessite 2 à 3 changements, parfois sans correspondance.
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S
N'empêche qu'un train Mende - Rodez en correspondance avec le train de nuit<br /> <br /> aurait toute sa pertinence.<br /> <br /> Aller entre ces 2 villes est impossible à l'heure actuelle, vu le peu de circulations que ça soit en train, ou en autocar.
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T
Est-ce qu’il y a quelques trains de marchandises dans le coin?<br /> <br /> Les installations a Rodez ont l’air genereusement dimensionnees
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N
Rodez-severac ne peut être restreint à la seule relation rodez-millau. Ce tronçon est le tronc commun de 2 relations à bâtir pour unir Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées : un axe Quercy- Litoral (Figeac-Beziers ou Brive-Beziers) et surtout un axe Lozère-capitale régionale (Mende-Toulouse). Cela formerait « la croix du nord ». La liaison Mende-Toulouse pourrait être abattue en 4h suivant des projections faites selon les meilleurs temps de parcours historique. Cela impose, il est vrai, de rétablir deux aiguillages à severac pour la relation nordouest en évitant une manœuvre chronophage. Ces 2 aiguilles permettraient également la création d’un premier point de croisement sur les 75 km de la relation Rodez-Millau.<br /> <br /> Enfin, je voudrais témoigner ici du regain de fréquentation obtenu après le remaniement de la grille horaire en ciblant les correspondances et certains trafics. Ainsi, malgré l’handicap de l’infrastructure et un territoire hyper rural, le 73500 du premier train de matin reliant Rodez à Millau après avoir relevé la correspondance du train de nuit Paris-Rodez et en assurant l’acheminement des scolaires entre Rodez, Severac et Millau était bien souvent en sous-capacité! Qui l’aurait parié ?
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T
La région Occitanie a un cas analogue de mise à 2x2 voies parallèles à une voie de chemin de fer avec le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres
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D
Je pense qu'il faudrait pas restreindre le raisonnement non seulement au coût de création de la liaison (routière ou ferroviaire) mais aussi aux coûts d'entretien. Une chaussée de type autoroutier ça va coûter beaucoup plus que la ligne TER refaite même avec les circulations TER à payer en plus. <br /> <br /> Si on crée une 2x2 voies, on va générer mécaniquement un aspirateur à camions et ouvrir un couloir de transit pour un trafic qui n'apportera finalement que peu à l'économie locale. Au bout de la route, le contournement de Rodez qui est actuellement un boulevard urbain partiellement à 2x1 voie sera complètement engorgé et il faudra ressortir le carnet de chèques à coups de centaines de millions d'euros pour traiter le problème. <br /> <br /> Une vraie mesure compatible avec la transition écologique serait de recréer quelques liaisons intervilles Millau Toulouse et ajouter une navette pour le cabotage. A noter que la desserte suspendue ne desservait que Laissac, il serait intéressant d'y ajouter Bertholène. Et réfléchir comment on pourrait gérer des arrêts facultatifs sur ce genre de desserte (il n'y a pas que pour la signalisation qu'on a le droit de passer au 21ème siècle). <br /> <br /> Côté routier, créer des zones de dépassement sur cette route serait extrêmement sécurisant et probablement infiniment moins coûteux que de tout mettre à 2x2 voies.
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T
Autre pays autre poltique mais sans la cop 21.....<br /> <br /> <br /> <br /> Le canton du Valais et la confederation suisse ont abandonne la deviation de la ville de st gingolph au profit de la remise en service de la ligne ferroviaire situee en france....<br /> <br /> <br /> <br /> Cette mise a deux fois deux voies s’inscrit dans le cadre de l’axe lyon toulouse soutenu ardemment par toutes les regions....puisque le potentiel semble immense pourquoi la desserte ferroviaire lyon toulouse par le puy et rodez n’est pas retablie?<br /> <br /> <br /> <br /> Ah non pardon on a pas le temps on doit preparer la cop 28...
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