Caen - Tours : des urgences à traiter... et au-delà ?
Depuis plusieurs mois, la situation de la section Alençon - Le Mans de la transversale Caen - Tours suscitait l'inquiétude des élus locaux et régionaux, ainsi que des associations d'usagers, du fait de la menace de sévères réductions de performance sur cette section. Vous l'aurez compris, classée UIC 7, l'Etat et SNCF Réseau se tournent vers la Région pour le financement des travaux. Résultat, la Région Pays de la Loire a débloqué 3,8 M€ pour financer des travaux d'urgence destinés à éviter l'apparition de ralentissements à 60 voire 40 km/h.
Mais au-delà ? L'ensemble de cette tranversale est dans l'incertitude. Si les sections Mézidon - Vignats au nord, Argentan - Surdon (tronc commun avec l'axe Paris - Granville) et Le Mans - Tours sont classées UIC 6 du fait d'un trafic fret limité mais suffisamment conséquent pour se hisser d'une catégorie, la question du financement du renouvellement se pose en des termes voisins puisque le Contrat de (non-)performance s'avère incapable d'assurer la pérennité des lignes classées 5 et 6.
Il y a donc lieu de s'interroger globalement sur l'évolution de cette transversale, dont l'usage de bout en bout reste minimaliste. Brittany Ferries planche sur une nouvelle autoroute ferroviaire entre le port de Cherbourg et Pays Basque, qui transiterait naturellement par l'axe Caen - Tours. L'offre Intercités Caen - Tours, désormais confiée à la Région Normandie, mériterait une remise à plat complète, sur laquelle se grefferait les services plus locaux, afin de tenir compte des trois bassins de l'axe autour des agglomérations de Caen, du Mans et de Tours.
En l'état actuel de la desserte, on ne saurait exclure l'hypothèse de mise à voie unique de certaines sections, dans une approche purement économique et statique : la justification de la double voie implique une clarification des intentions des Régions sur l'offre voyageurs et l'analyse des opportunités d'utilisation par les activités fret. Caen - Tours, et notamment si on lui intègre une ramification vers Rouen via Serquigny et Oissel, qui la placerait naturellement dans une super-rocade évitant l'Ile de France où convergent aujourd'hui la majorité des circulations... au prix d'une capacité limitée et de temps de parcours pas toujours optimisés.