Italie : premiers pas pour le fret à grande vitesse
Application de la théorie de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. C'est le cas des ETR500, bousculés par les récents ETR400 Zefiro. Les chemins de fer italiens ont ainsi transformé 2 rames, transférées à la branche fret Mercitalia, destinée à un service de messageries et de petits colis.
Brescia - 18 octobre 2018 - L'une des deux rames E404 du service Mercitalia Fast lors de son premier jour de circulation. On notera que les opérations de chargement et déchargement passent toujours par les deux portes d'extrémité préexistantes, définissant le gabarit maximal des marchandises pouvant être embarquées dans la rame. © F. Faglia
Elles sont engagées depuis la mi-octobre sur un aller-retour Caserta Marcianise (près de Naples) - Bologne Interporto tracé en 3h20. Les deux rames partent à 20h50 de Caserta pour arriver sur la plateforme multimodale de Bologne à 0h10. Après 3 heures de manutention, elles repartent vers le sud, revenant à leur point de départ à 6h10. Vitesse moyenne des trains : 180 km/h, ce qui en fait le train de marchandises le plus rapide du monde avec des pointes à au moins 250 km/h. D'après le groupe FS, la capacité de chaque circulation équivaut à 18 camions de 44 tonnes.
Le principe n'est pas nouveau et on passer sur les multiples études et annonces sur des trains de fret à grande vitesse durant les 30 dernières années. Le TGV postal fut précurseur, mais est resté cantonné sur un segment assez limité et a finalement été abandonné au profit de la route. D'ailleurs, La Poste avait annoncé une solution par transport combiné mais on n'en a toujours pas vu la couleur... Mercitalita Fast et ses ETR500 transformés misent sur un créneau voisin de marchandises légères et de messageries, compte tenu des contraintes de charge.
On peut aussi noter un point intéressant : ce service Mercitalia Fast utilise les lignes à grande vitesse italiennes durant la nuit. Ces deux circulations posent évidemment la question de l'organisation de la maintenance de ces infrastructures.
Notre dossier sur la grande vitesse en Italie.