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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
17 septembre 2018

Autocars : derrière les apparences...

En dépit du battage médiatique pour vanter les mérites des Services Librement Organisés (alias "Cars Macron"), un récent article paru dans Libération venait quelque peu refroidir certaines ardeurs. Certes, les chiffres de croissance du trafic sont importants, mais on partait de rien. En 2017, 7 millions de passagers transportés, soit presque 15% de plus qu'en 2016. L'année 2018 devrait être encore meilleure grâce à la grève du printemps à la SNCF.

D'abord sur la concentration des opérateurs, passés de 5 à 3 après les défections de Starshipper et Megabus. Ensuite, le chiffres d'affaires du secteur, s'élevant à seulement 105 M€ en 2017, pour les 3 compagnies. Le tout est assorti de pertes, atteignant tout de même la bagatelle de 35 M€ pour Ouibus, filiale du groupe SNCF, qui en 2016, arrivait à une situation surréaliste d'une dette équivalente au chiffre d'affaires. Enfin, d'après les statistiques de l'ARAFER, le taux de couverture de ces services n'excède pas 50%... alors qu'on critique le bilan des Intercités qui couvrent tout de même entre 75 et 80% de leurs coûts. Pourtant, les compagnies ont majoritairement sous-traité leurs prestations à des autocaristes locaux, alors que certaines avaient d'abord misé sur leur propre flotte.  Cependant, les contrats sont structurellement déficitaires puisque pour afficher les plus bas prix pour les voyageurs (du moins sur les offres promotionnelles), les prestataires sont obligés de composer avec une rémunération sous le prix de revient. Résultat, certains autocaristes refusent désormais ces contrats.

Quand il était ministre de l'Economie, M. Macron avait annoncé la création de 22 000 emplois en 3 ans du fait de la libéralisation du transport routier de voyageurs. En un an, France 2 n'en pointait que 1430, chiffre qui s'éleverait selon l'ARAFER autour de 2000 emplois à fin 2017. Soit 11 fois moins que les annonces...

Surtout, on avait vanté cette libéralisation comme le moyen d'aller desservir des territoires excentrés et de lutter contre des inégalités d'accès aux transports. En réalité, les autocars Ouibus, Flixbus et Isilines se positionnent d'abord sur les grands axes en concurrence frontale avec le train, puis sur le marché délaissé par le rail des relations transversales et des liaisons à moyenne distance. Bref, l'autocar profite des carences du système ferroviaire français plus qu'il ne le complète, ce qui est une évidence : la complémentarité suppose une organisation globale du transport qui ne peut relever que d'une tutelle stratégique. En matière d'accessibilité aux territoires, la coordination des offres ferroviaires et routières sous l'égide de la Région serait certainement plus efficace pour les populations concernées, la dynamique économique des territoires, les créations d'emplois et... l'impact environnemental des transports !

 

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Commentaires
E
Les ligne de bus permette de voyager a petit prix et c'est trés agréable pour les petits budget ! J'utilise https://www.kombo.co/fr qui facilite les réservations
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R
Avec la hausse des prix des carburants, la situation devrait devenir encore plus compliquée ou ce secteur bénéficie d'une niche fiscale ?<br /> <br /> <br /> <br /> A noter que la hausse des prix des carburants pourrait profiter au rail si la SNCF et les politiques arrêtaient l'hémorragie du réseau. Car un litre à 2 € se profile (et ce n'est pas plus mal !)...
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P
Il ne faut pas oublier le prix.....sans concurrence des cars Macron...(perso 10 e pour Cannes-Valence), qui permet à nombre d’etudiants ou de famille de se deplacer sans empieter sur le budget quotidien. Je suis tres surpris du nombre de famille dans ces Bus à chaque fois !<br /> <br /> ....et en prime des lignes transversales pas courantes là oû il faudrait faire plusieurs changements en train ...!!!!!
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R
À titre perso (et sur une petite partie du territoire que je pratique régulièrement), je ne vois des cars Macron (flixbus et isilines) que sur les autoroutes. Je n'en ai jamais vu sur le réseau secondaire.<br /> <br /> <br /> <br /> À y réfléchir, il y a un certain parallèle avec le TGV : des flux massifiés (un bus rempli), peu d'arrêts intermédiaires (voire aucun pour les bus, qui avec seulement 50 passagers préfèrent de loin privilégier le point à point), sur des infrastructures récentes où la vitesse commerciale est bonne.<br /> <br /> <br /> <br /> Salutations :-)
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7
Merci de votre article… et du constat réaliste ! Cette alternative Cars Macron n'engendrera de tte façon que du court terme. Aucune stratégie d'avenir, de développement réel du transport… On fragilise l'existant par une "libéralisation" de circonstance… On profite, c'est tout. Ce ne n'est pas une "politique de transport" au sens vrai et honnête du terme..
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T
Disons que le mode routier a court terme c’est plus rapide a faire et moins cher....<br /> <br /> Donc des elus sans vision et il faut bien le dire avec la pression actuelle sur la baiss d’impots.....voila vous avez les cars macron et un reseau ferroviaire qui regresse mais au final le resultat principal est l’explosion du mode routier individuel voyageur comme marchandise
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J
Vous pensez naïvement que tout cela n'était pas prévu...<br /> <br /> <br /> <br /> Vous connaissez mal nos chers élus.<br /> <br /> <br /> <br /> Du jour au lendemain, il est apparu des bus tout neufs et des conducteurs formés.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme au pays enchanteur des Bizounours.
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T
Il y a une grande partie des dessertes TET jour comme nuit qui ont été fragilisées puis fermées+lignes régionales fermées+dessertes régionales réduites<br /> <br /> <br /> <br /> Et je ne parle pas de l'emploi qui aurait été crée dans les entreprises ferroviaires si on avait fait des travaux d'infrastructure ou commander du matériel pour les dessertes TET sacrifiées...<br /> <br /> <br /> <br /> La SNCF elle même a annoncé 1500 postes en moins en 2018, il me semble... <br /> <br /> <br /> <br /> Le bilan "transport public" de cette politique est extrêmement négatif comme c'était largement prévisible...
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J
Chez nous,<br /> <br /> Lyon Bordeaux par Clermont-Fd, Ussel, Brive et Périgueux (A89)<br /> <br /> fermée de Volvic à Ussel<br /> <br /> Lyon Bordeaux par Montluçon, Gueret et Limoges (RCEA)<br /> <br /> En sursis, seul subsiste un AR Bordeaux Montluçon<br /> <br /> Clermont Fd à Béziers ou Nimes (A75)<br /> <br /> En sursis, desserte squelettique<br /> <br /> Liste non limitative...<br /> <br /> https://www.comparabus.com/fr/
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T
Dans le bilan emploi je suggere de compter tous les emplois perdus dans le ferroviaire (sncf,constructeurs,entreprises) lies a la regression des services et aux fermetures de lignes pendant la meme periode....<br /> <br /> <br /> <br /> Je pense que le bilan est nul voir negatif sachant que les emplois ferroviaires perdus etaient eux des emplois qualifies...
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J
Vive la France !
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