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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 juin 2018

Electrification Paris - Troyes : l'Etat se défile

Sur le fond, cela fait désordre... mais on a l'habitude. Au moment de signer la convention de financement pour la réalisation de l'électrification entre Gretz-Armainvilliers et Troyes, l'Etat prend la poudre d'escampette, affirmant être dans l'incapacité d'honorer son engagement de 40 M€ dans le CPER. De quoi faire monter au créneau d'une même voix le maire de Troyes et la présidente de la Région Ile de France. Oui, il n'est pas normal que l'Etat se défile au dernier moment. Mais au-delà de la forme, passons au fond.

On le sait, cette électrification est une opération à la base très politique. Elle est la monnaie d'échange de la participation au financement des lignes à grande vitesse de l'ancienne Région Champagne-Ardenne, et notamment pour la LGV Est afin d'assurer que la ligne historique Paris - Bâle ne soit pas oubliée. Mais en principe, ce genre de manoeuvre ne fait pas une politique d'investissements...

Techniquement, le gain pour les Paris - Belfort apporté par l'électrification de la section Gretz - Troyes est assez limité : la réduction du temps de parcours est assez symbolique sur une section qui admet déjà des vitesses de 150 à 160 km/h utilisée (en temps normal) par les Coradia Liner. Les éventuels gains  sont ailleurs... et surtout en Ile de France.

En réalité, cette électrification bénéficierait surtout à l'Ile de France pour augmenter la capacité des trains sur la relation Paris - Provins, en remplaçant les AGC par des Francilien, pourtant moins confortables et moins rapides. Le recours à ce type de rame est également incontournable si on veut envisager l'arrêt des Paris - Provins dans la future gare Bry-Villiers-Champigny en correspondance avec la ligne 15 du métro (mais dont le financement n'est toujours pas assuré), puisqu'elle sera dotée de quais hauts de 920 mm (pour l'arrêt des RER E avec ses RERng et des Paris - Coulommiers déjà dotés de Francilien).

Le bénéfice sur la section Longueville - Troyes est plus mince : il y a évidemment l'aspect environnemental, mais qui à lui seul n'arrive pas à justifier le coût de l'opération. Le fret est assez marginal sur cet axe et, pour le coup, l'absence de continuité électrique jusqu'à Chalindrey prive l'itinéraire d'un rôle complémentaire au PLM ou à la ligne Paris - Strasbourg. Mais pour l'instant, le besoin d'un troisième itinéraire pour le fret est loin d'être évident au regard de la capacité disponible sur ces axes.

Reste donc la valeur de la parole politique...

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Commentaires
P
Maintenant qu’ils ont investis sur les Coradia......difficile de tourner la page.....sur cette mythique ligne 4.!
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S
La région IDF va devoir trouver des trains pour remplacer les RIB+ BB67000 qui vont sur Paris-Longueville...
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T
Peut être que les chinois vont la financer ...!
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S
On peut peut-être tenter un ParisTroyesTon pour payer cette sacrée électrification...Allez, à vot'bon coeur M'sieurs Dames!(on pourrait même prévoir une déduction des dons sur les impôts, ainsi finalement l' Etat désargenté payerait quand même en partie son écot!).
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D
Lorsque cette électrification a été "mise sur les rails", c'était l'époque des rames corail tirées par les vaillantes CC72000 et les trains bimodes semblaient une utopie improbable. Le problème c'est que les travaux ont tardé à se réaliser. Vu qu'aujourd'hui il est difficile de justifier cette électrification sur le fond, il vaudrait mieux mettre l'argent dans des travaux plus utiles.
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T
en matière ferroviaire, on est plus en France depuis un moment<br /> <br /> <br /> <br /> reste le Burundi, le Mali (un malien peut peut-être sauver le réseau?) ou éventuellement soyons plus optimiste la Grèce..
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B
L’ancienne région Champagne-Ardennes n’a pas versé un seul euro pour la LGV Rhin-Rhône... qui de toute façon ne dessert pas cette région !<br /> <br /> <br /> <br /> C’est plutôt la participation de la région au financement de la LGV Est qui était conditionnelle à la réalisation de l’électrification de Gretz - Troyes.
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J
Si je ne me trompe pas, l'électrification de la section Nogent sur Seine-Troyes avait déjà pris du plomb dans l'aile. Est-ce cette fois, l'électrification de la section Gretz-Nogent qui est remise en cause?<br /> <br /> <br /> <br /> En toute logique, l'ex région Champagne-Ardennes devrait se voir remboursée du montant de sa participation à LGV Rhin-Rhône puisque qu'il y a rupture de contrat...L'argent récupéré pourrait être réinvesti dans St Hilaire au Temple-Verdun et/ou La Ferté Milon-Reims
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P
L'État incapable de débloquer 40 millions d'euros ? Euh on est en France ou au Burundi là ! Cette électrification est indispensable au moins jusqu'à Longueville (et Provins) pour éliminer la traction thermique en IDF et se débarasser la ligne P des AGC à plancher bas pour avoir du matériel à quais hauts. Vers Troyes et Culmont c'est pertinent sans être urgent mais si on veut réduire nos émissions carbones...
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