Patrick et Sophie, prénoms donnés aux deux premières rames TGV Sud-Est livrées en 1978, fêtent leurs 40 ans. Honneur aux demoiselles, Sophie est arrivée la première : la rame 02 a été livrée le 4 mars 1978, tandis que Patrick sortait des usines de Belfort le 7 août suivant. Les deux rames sont d'ailleurs toujours en service. Elles ouvraient sans le savoir réellement la voie à une aventure technique, écononique et politique, celle de la grande vitesse ferroviaire en France, prolongement quasiment naturel de la quête de trains toujours plus performants, démarche qui remonte aux origines mêmes du chemin de fer.
transportrail vous propose ce grand dossier historique qui couvre la période de 1955 à nos jours. Pourquoi 1955 ? Parce qu'on peut considérer que la campagne d'essais dans les Landes avec les BB9004 et CC7107, afin de choisir le modèle de locomotives pour la pratique des 160 km/h, constitue le point de départ de l'aventure du TGV. La suprématie des BB, locomotives conciliant légèreté, rapidité et moindre agressivité sur la voie, a procuré de nouveaux terrains de recherche pour aller encore plus vite. D'ailleurs, qu'on ne s'y trompe pas, les premiers trains français à 200 km/h étaient tractés par des BB, alors que l'Allemagne avait fait le choix de CC. La france dut aussi passer par des locomotives à trois essieux, pour des questions de tonnage des trains du fait du succès de la formule. Et en allant plus loin, plus vite, la formule BB s'est imposée pour le TGV001, issu des recherches engagées depuis 1969 par la SNCF sur les vitesses supérieures à 250 km/h.
C'est aussi l'occasion de réorganiser nos dossiers : vous y retrouverez donc trois chapitres historiques d'ores et déjà en ligne et des liens vers des pages déjà publiées, en lien avec ce sujet, concernant le SNIT et les différents rapports sur l'évolution de la grande vitesse en France. Reste un dossier en cours de rédaction, sur le matériel roulant.
Bonne lecture !
Cependant je note une petite coquille dans la comparaison entre le 'trafic' de Blablacar et celui des TGV : si celui du premier est bien de 15 millions, alors cela fait (heureusement) bien moins que 50% de plus que les TGV, qui affichent 110 millions en 2017.
Pour lancer le débat sur la pertinence du modèle TGV :
1 - la réduction du nombre de trains risque d'être très préjudiciable pour la flexibilité offerte qui est quand même l'un des atouts sur les radiales à forte concurrence, au risque de céder des parts de marché à l'avion sur Montpellier et Marseille...
2 - un 'Neo-Duplex' en UM3 permettrait de moduler plus finement la capacité, sans même parler de trains multi-tranches. Après tout Alstom avait bien prévu des UM3 d'AGV (aptes à "seulement" 300 km/h)...
Mais ce n'est pas l'objectif de la SNCF. Par contre ça aurait l'avantage de se passer d'une motrice si la conception reprend le modèle de rame réversible 'tradi' (une motrice + un coupon de voitures voyageurs) en gardant l'articulation des voitures voyageurs.
3 - La pertinence de la section Aubagne - Toulon n'est pas infondée mais semble extrêmement complexe/coûteux à réaliser (long tunnel dans des terrains à la géologie incertaine) et n'offre qu'un faible avantage (distance ferrée très faiblement réduite).
Je pense que sur ce point les propositions de l'association DEPART (ex-TGV Développement) ne sont pas idiotes en proposant un itinéraire ne suivant pas systématiquement le littoral, permettant de desservir bien plus rapidement Marseille-Nice tout en desservant de nouveau par le rail le nord du Var. Reste à déterminer quelle est la part actuelle du trafic TGV/TER/IC en lien avec Toulon et la part qui pourrait être gagnée par un accès bien plus rapide vers l'est de la Région (sachant que la section Toulon - Le Muy ne sera jamais réalisée avant des décennies...).
4 - Bordeaux - Toulouse promet d'abattre Paris - Toulouse en 3h20 (arrêt à Agen en gare nouvelle), mais avec un tracé dévié au sud pour créer un tronc commun avec la ligne vers Dax.
Alors que l'abandon de cette branche semble actée, ne serait-il pas plus efficace de viser au plus court, même si cela implique de relancer une procédure de DUP ?
Pour mémoire, la LGV Bordeaux - Toulouse ne permet de gagner que 3 km par rapport à la LC, quand la SEA a permis de gagner 50 km...
5 - comment expliquer cette inflation des coûts de construction ?
Avec un tel poids, il est 'normal' que les projets de LGV, même les plus pertinents, soient infinançables...