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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
24 mai 2018

Royaume-Uni : Stagecoach-Virgin débarqué, Keolis adopté

C'est une petite nouvelle largement reprise ces derniers jours : le gouvernement britannique a décidé de reprendre en direct la franchise de la East Cost Main Line, attribuée à un groupement Stagecoach - Virgin Trains, qui s'achèvera donc le 24 juin prochain, alors qu'elle avait été conclue en 2014 pour une durée de 8 ans. Pourtant, le service a été jugé conforme au contrat, d'un montant de 3,3 MM£, et les investissements lancés par la compagnie pour préparer la mise en oeuvre d'une nouvelle desserte à l'horaire 2019 ont été engagés.

En cause ? Des enchères assez vertigineuses pour l'attribution de la franchise, une réévaluation à la hausse du coût du projet de la nouvelle desserte sur l'axe Londres - Edimbourg, des prévisions de trafic revues à la baisse par rapport aux premières évaluations et des difficultés financières pour l'entreprise à honorer les engagements contractualisés avec l'Etat. le DfT, Department for Transport, a pris la responsabilité de la mise en oeuvre d'un Opérateur en dernier ressort, jusqu'en 2024 a priori, dans l'attente de la relance d'un appel d'offres pour une nouvelle franchise, peut-être sur un périmètre modifié.

Présentée par certains comme la démonstration de l'inefficacité - voire la dangerosité - du modèle ferroviaire britannique, il n'en reste pas moins qu'une telle mesure est exceptionnelle puisque c'est la troisième fois que l'Etat doit temporairement reprendre la gestion d'une franchise ferroviaire... et pas la première sur celle-ci, ce qui laisse supposer qu'il y aurait du côté de l'Etat une tendance à vouloir essorer les opérateurs sur ce réseau...

Mais pendant ce temps-là, Keolis, filiale du groupe SNCF, remportait, avec le groupe Amey, filiale du groupe espagnol Ferrovial, un contrat d'exploitation de 15 ans au Pays de Galles. Le groupement gère déjà le tramway de Manchester et la ligne des Docklands de Londres. Keolis Amey succède à Arriva, qui avait obtenu la franchise en 2003.

... comme quoi, un marché ouvert, ça a du bon, même pour le groupe SNCF !

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Commentaires
C
En réalité, l'ECML va continuer de génerer des bénefices pour l'organise qui l'exploite, que ce soit une entreprise privée, que ce soit le gouvernement. <br /> <br /> <br /> <br /> Le fiasco (je ne sais pas si on utilise le terme en français, mais il me semble bien merité si son usage est admissible) ne démontre que la competitivité du marché. Nous avons attient un niveau de competitivité lors des appels d'offres que la marge entre un contrat qui générerait une bénefice mais ne sera pas retenu et une autre proposition qui remporterait le contrat mais va mettre en risque la renatabilité de l'entreprise est désormais preque invisible.<br /> <br /> <br /> <br /> Le fiasco de l'ECML ne signifie pas la fin de privatisation, mais plutôt le besoin d'une changement au niveau politique en ce qui concerne les attentes du gouvernement.
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V
http://orr.gov.uk/__data/assets/pdf_file/0004/3658/civity-toc-benchmarking-201112.pdf<br /> <br /> <br /> <br /> Une étude intéressante sur le rail britannique, quoiqu'un peu ancienne
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V
La franchise ICEC est en effet en passe de tourner au feuilleton ferroviaire Hollywoodien. Il est clair que l'austérité très forte appliquée depuis 2010 se ressent aussi sur les flux des TOCs: moins de subventions pour celles qui sont déficitaires, plus de soultes à payer pour celles qui sont rentables.
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7
Victoire ou progression Keolis… "ça a du bon pour le groupe SNCF" ! Je ne partage pas vraiment cette conclusion. Le dit "groupe SNCF" est devenu une structure (nébuleuse) financière, qui doit faire preuve de combattivité "financière" ! Mais je ne vois pas d'évolution sur le créneau véritable du chemin de fer ! Si dans les années 60-70, la SNCF avait encore une excellence de savoir-faire, de performance… ce n'est plus la la préoccupation du "groupe SNCF". On mise sur toutes sorte de registres, mais pas sur l'excellence ferroviaire, ça ne l'intéresse plus ! (nos nouveaux matériels... si funs… sont souvent les témoins de cette régression).
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B
Un article de Mariane du 24/5/2018, fait état d'un rapport de la chambre des communes sur la franchise TSGN, remportée par une alliance Go-ahead - Keolis en 2014.<br /> <br /> D'après ce rapport, c'est un calvaire pour les usagers !<br /> <br /> Moins de 76% des trains à l'heure sans compter les dessertes supprimées par anticipation !<br /> <br /> Ce brillant résultat a été obtenu après avoir remporté l'appel d'offre en promettant monts et merveilles. (Pour les détails, se reporter à l'article de Mariane ou au rapport cité)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc manifestement, la privatisation ne résout pas tout, quand cela n'amplifie pas les problèmes.
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I
Je ne vois pas en quoi c'est une démonstration de l'inefficacité du modèle de transport ferroviaire soumis à concurrence, bien au contraire : cela démontre que l’État britannique est extrêmement exigeant vis-à-vis des compagnies privées exploitant ces services, qu'il n'hésite pas à mettre sur le banc de touche en cas d'insuffisance.<br /> <br /> <br /> <br /> Ça me parait plus sain que la situation française où les cadres dirigeants de la SNCF noyautent les services de l’État, qui a pour règle immuable lorsque les services ferroviaires fonctionnent mal de... ne strictement rien faire.<br /> <br /> <br /> <br /> CQFD.
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I
Commentaire à vocation temporaire :<br /> <br /> <br /> <br /> - un montant de 3,3 M£ : c'est des millions ou des milliards (auquel cas il faut préférer MM£ ou G£) ?<br /> <br /> <br /> <br /> - Londres - Edinburgh : l'expression est (littéralement !) franglaise, soit on dit London - Edinburgh, soit Londres - Édimbourg... :p
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