Trains de nuit : notre dossier mis à jour
Vous n'y avez certainement pas échappé : journaux, radios et télévision en parlent largement. Ce samedi est le jour noir sur les routes des sports d'hiver, ce qui, même par ce froid glacial, pousse les journalistes à nous rabacher les mêmes images et interviews de ces vacanciers qui sont partis en pleine nuit pour avoir moins de monde, et oui, ça n'a pas été facile pour les enfants, surtout qu'on n'était pas les seuls à avoir eu cette idée, et en plus, on n'arrive jamais à poser les chaînes sur les pneus sans s'énerver... Bref, en langage journalistique, un marronnier du même tonneau que les soldes, le baccalauréat et la rentrée des classes.
Pour transportrail, c'est l'occasion de rappeler qu'en France, on fait mourir à petit feu une solution qui évite bien des tracas à ceux qui veulent aller en montagne à cette saison (ou sur les côtes en été) et qui s'appelle le train de nuit. Dans le briançonnais, les élus locaux, les gérants de stations et la clientèle habituée ont découvert que cette année, il n'y avait plus aucun train supplémentaire : il faut donc se contenter de l'unique aller-retour Paris - Briançon, alors que les superpointes ont historiquement fait le bonheur des amateurs (et pour le coup de la presse ferroviaire qui en faisait son traditionnel marronnier).
Bramafan - 23 février 2014 - Pas beaucoup de neige mais beaucoup d'amateurs de sports de glisse (et de compositions ferroviaires XXL) pour ce Paris - Briançon composé de 14 voitures. De l'aveu même de la SNCF, les trains de nuit affichaient généralement de très bons taux d'occupation... On nous aurait menti ? © R. Lapeyre
A cette occasion, notre dossier a été actualisé, notamment en évoquant l'excellente étude réalisée par le collectif Oui aux trains de nuit, qui vient sérieusement bousculer la religion d'Etat sur la situation économique des trains de nuit et l'absence de marché viable. Ben voyons, en France, premier pays touristique du monde, il n'y a pas de potentiel pour la montagne et la mer : la preuve, "on" a supprimé - pour se limiter aux derniers méfaits - les trains de nuit pour Hendaye, Nice, Saint Gervais et Bourg Saint Maurice ! Heureuse Côte Vermeille qui, grâce à la mobilisation de la Région Occitanie, a pu conserver - a minima certes - sa relation vers Cerbère.
Osons rêver à une renaissance de ces trains, avec un schéma de desserte repensé, centré sur la mer (Hendaye, Cerbère, Nice) et la montagne (Saint Gervais, Bourg Saint Maurice, Briançon, Luchon et La Tour de Carol) avec des compositions de renfort utilisées de décembre à mars vers la montagne et d'avril à novembre vers la mer, misant sur l'évolution des comportements des vacanciers... le tout renouvelé avec un appel d'offres européens, mutualisant les besoins de différents réseaux devant rajeunir leur parc nocturne (eh oui, ça peut aussi servir à cela l'Europe...)