Eurostar Londres - Amsterdam dès le 4 avril

Nouvelle desserte pour Eurostar à compter du 4 avril : Londres - Amsterdam. La vocation européenne de l'offre ferroviaire par le tunnel sous la Manche se renforce dans un contexte de frictions entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni. Voilà qui ne manque pas de piquant.

Comme pour la relation Londres - Marseille lancée en mai 2015, le service proposé est dissymétrique. Sur Marseille - Londres, les voyageurs doivent descendre du train à Lille-Europe pour les formalités douanières, qui sont effectuées à l'embarquement à Londres au retour.

Principe un peu moins contraignant sur Londres - Amsterdam. Contrôle avant embarquement dans le sens Londres - Amsterdam, tandis qu'au départ d'Amsterdam, Rotterdam et Anvers, les voyageurs emprunteront d'abord un Thalys pour rejoindre Bruxelles-Midi où ils embarqueront, après contrôle, dans un Eurostar. Il s'agit d'une mesure transitoire dans l'attente de mise en oeuvre des formalités douanières aux Pays-Bas prévues en 2019, évitant ainsi de perdre une heure dans le sens Pays-Bas - Royaume-Uni.

La desserte comprendra dans un premier temps 2 allers-retours. Des négociations sont en cours pour un troisième dès l'été 2019 (tiens, juste après le Brexit...).

Comments

[chris59]

C'était pas la peine de présenter Lille comme un carrefour ferroviaire européen, alors!

L'intérêt bien compris du train, c'est de desservir les gares intermédiaires et de résister au "syndrome de la compagnie aérienne sur rail!"

[chris59]

Bravo et à quand un Londres - Cologne s'arrêtant à Lille? Je crois que cela a été envisagé...

[Tartine]

Petit detail, il y aura un Eurostar Amsterdam-> londres, pas de marche a vide il sera ouvert aux passagers. Il y aura un arret de 28 minutes a Bruxelles.



Simplement il ne sera pas possible de voyager tout du long, l'eurostar sera juste integre a la trame existante Amsterdam/Bruxelles. Il faudra descendre.



Je reste etonne qu'en 28 minutes il ne sera pas possible de controler tout les passagers dans les trains...c'est vraiment unique de virer tout les passagers a coup de pompe du train. Le seul autre cas que je connais est les trains vers Istanbul, il faut descendre a la frontiere Turque. J'ai traverse pas mal de frontieres en train, y compris vers la Russie, et les controles etaient toujours dans le train...

[Tartine]

Honnetement je crois beaucoup a cette liaison.

Le marche Amsterdam-Londres est vraiment enorme, il y a un nombre vraiment tres eleve de vols entre ces 2 villes. Si Eurostar arrive a grignoter ne serait-ce que quelques %%%...

[smiley0041]

Quand on voit qu'il n'y a même plus de trains directs Amsterdam-Bruxelles assurés en direct par les NS ou la SNCB, mais que ce service est assuré par Thalys et maintenant aussi vendu par Eurostar, on se demande si la SNCF ne devrait pas fusionner les deux sociétés et ouvrir largement le capital aux SNCB et NS ? (qui ne sont même pas au capital ni de l'une ni de l'autre actuellement !)

[batou]

@voyageur : Il me semble que la situation est un peu plus compliquée. Tant que la HSL-Zuid néerlandaise et la LGV 4 belge n’étaient pas en service, on pouvait difficilement viser un temps de parcours compétitif pour des liaisons Amsterdam - Londres. Les rames e300 auraient pu être facilement adaptées à la circulation sur ligne classique néerlandaise (ajout de l’ATB, possibilité d’alimenter la rame en 1500 V continu et installation d’une butée sur les pantos « continu »). Par contre installer l’ERTMS pour circuler sur les nouvelles LGV dans des motrices déjà assez occupées était un tout autre défi, sans compter l’homologation de telles rames « hors normes ».



Quant à la possibilité de faire circuler des rames de 200 m en UM dans le tunnel, ce n'était pas permis jusqu’à ce que la commission intergouvernementale sur le tunnel permette ce type de composition.



Finalement, on peut se demander si Eurostar n’aurait pas mieux fait de patienter jusqu'à ce que les installations spécifiques (quais stériles, installation de contrôles aux frontières Schengen et R-U) soient prêtes.



À noter que, sauf changement de dernière minute, le temps de parcours des Eurostar dans le sens Continent -> R-U restera supérieur au temps de parcours dans l’autre sens. En effet, il n’est pas prévu de stériliser un des quais de Bruxelles-Midi dont les voies proviennent de la jonction Nord - Midi (les voies passantes par opposition aux voies terminus). Par conséquent, les trains arriveraient par la ceinture ouest avec une perte d’une vingtaines de minutes et à la clé un rebroussement à Bruxelles.

[Voyageur]

Je me permets d'ajouter que le projet de faire venir Eurostar à Amsterdam est très très ancien, et remonte aux mois qui suivirent le lancement de la ligne Londres-Bruxelles. Les NS, très intéressés, avaient le sentiment de rater quelque chose, et les premiers mois d'exploitation leur donnèrent raison, puisqu'il ressortit que 15-20% du flux Londres-Bruxelles commençaient ou terminaient leur voyage aux Pays-Bas.



Très vite, l'idée de bricoler des e300 pour les rendre aptes NL est venue, mais l'exercice s'est révélé impossible dans de bonnes conditions, le bricolage de quelques rames pour rouler sous 1.5kV en France montrant très vite ses limites.



Mais la perspective de la traversée souterraine anversoise et de HSL-Zuid a continué à entretenir la flamme, et lorsque le marché e320 a été lancé puis attribué, c'était la destination numéro 1 que Eurostar avait en tête pour agrandir son réseau avec ce parc.



Bel exemple de ténacité et de foi dans le ferroviaire, même si l'offre est encore assez symbolique.



De ce point de vue-là, si Eurostar avait opté pour des rames de 200m, on aurait eu très vite 6-7 AR Londres-Amsterdam, avec UM sur Londres-Bruxelles, et US sur Bruxelles-Amsterdam.

[ortferroviaire]

MODERATION - 14.02.2018



2 messages supprimés d'emblée pour un hors sujet complet.

[Voyageur]

Je crois que dès à présent, c'est "on se calme et on boit frais".



Outre le débat qui risque de dériver fortement, je me permet de rappeler que le Brexit n'est nullement acté, ce qui n'empêche pas déjà certains conséquences négatives de se matérialiser.



Si le Brexit se fait à la dure, sans accord positif pour la suite, Eurostar souffrira, et pas qu'un peu.