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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
8 octobre 2017

Tours - Chinon et Tours - Loches : dossier mis à jour

Destins croisés mais pourtant si différents. Tours - Chinon fait partie de ces lignes régionales qui n'ont pas échappé aux vagues de démantèlement du réseau ferroviaire pendant les Trente Glorieuses, mais aussi des rares lignes ayant été rouvertes comme symbole de l'alternance politique, en 1982. Elle fut ensuite soutenue par la Région Centre, avant même la décentralisation de l'exploitation des TER pour a minima maintenir ses performances et ensuite pour moderniser le système d'exploitation de la ligne en prélude à un renforcement de la desserte.

Situation bien différente sur Tours - Loches qui ne cesse de sombrer dans la déchéance : certes, la ligne n'a jamais été complètement fermée (elle fut tout de même amputée de la section Loches - Châteauroux), mais elle est demeurée dans un niveau de sous-développement chronique avec 2 à 3 allers-retours par jour, laissant évidement libre cours au transport routier sur la nationale 143, accueillant un trafic sans cesse croissant, dont une desserte d'autocars de plus en plus dense, comptant aujourd'hui 13 allers-retours. Aujourd'hui, son devenir est incertain : est-il raisonnable de dépenser 40 M€ pour une desserte ferroviaire aussi faible ? Oui si ce renouvellement est accompagné d'un développement de l'offre ferroviaire. Mais la Région Centre reste muette sur ce point...

Notre dossier a été mis à jour et il attend vos commentaires !

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8 octobre 2017

Sorgues - Carpentras : dossier mis à jour

Voici un peu plus de deux ans que le train a fait son retour à Carpentras, avec 19 allers-retours vers Avignon et sa gare TGV. Il fallut être patient puisque le service voyageur avait été supprimé à la créaton de la SNCF, et la promesse de réouverture à la mise en service de la LGV Méditerranée n'a pas été tenue. Ce n'est donc qu'en 2015 que la parenthèse put être refermée.

Le train reste cependant en difficulté sur cette relation du fait de la concurrence routière : le département du Vaucluse a maintenu la liaison Avignon - Carpentras, avec 25 allers-retours en semaine, certes avec un temps de parcours de 55 minutes contre 30 en train et avec la desserte de localités non desservies par le rail, du moins pour l'instant. En outre, la voie rapide entre le deux villes, dont les travaux ont débuté voici plus de 25 ans, a considérablement facilité la circulation automobile au point de provoquer la saturation de celle-ci. Enfin, la ligne tend à servir de variable d'ajustement du plan de transport régional en PACA dont on connait la fragilité et la propension à se gripper.

Notre dossier a été mis à jour : à vos commentaires !

 

6 octobre 2017

LGV Bordeaux - Toulouse : mobilisation des élus d'Occitanie

La pause sur les grands projets décrêtée par le gouvernement mobilise les élus d'Occitanie, et singulièrement des élus toulousains, qui montent au créneau pour infléchir cette position, en rappelant notamment que l'ancienne Région Midi-Pyrénées avait accepté de financer la LGV SEA entre Tours et Bordeaux sous réserve de la poursuite des travaux jusqu'à Toulouse.

La délégation emmenée par la présidente de la Région Occitanie - tiens, une sécession dans la rupture du dialogue Etat / Région ? - a été reçue par la ministre des transports qui botte en touche. "J'entends beaucoup de territoires qui nous disent qu'ils veulent une ligne à grande vitesse pour aller à Paris [...] mais je pense que la plupart de nos concitoyens, quand ils se lèvent le matin, leur préoccupation n'est pas d'aller à Paris". Pas faux mais dans un pays ultra-centralisé, il est finalement inéluctable de voir les élus régionaux venir exposer leurs doléances quant à l'accès à la capitale...

Le gouvernement réitère son discours privilégiant l'amélioration du réseau existant : "Ce n'est pas dans 20 ans qu'on va apporter des solutions, c'est demain matin qu'on peut améliorer le quotidien des gens." "Demain matin" ? Une manière subtile de renvoyer la balle à SNCF Mobilités, sommé d'améliorer une production défaillante et de concrétiser les intentions prises dans le rapport sur la robustesse de l'exploitation (avec un engagement de ponctualité à 95%, contre une moyenne de 85 à 89% actuellement), car au-delà, le temps de projets d'infrastructures, même pour renouveler et moderniser le réseau existant, est quelque peu plus long...

On notera que la ministre affirme même que "l'Etat est prêt à remettre de l'argent sur la régénération du réseau ferroviaire". En plus du Contrat de Performances ?

6 octobre 2017

Paris - Nice : le chant du cygne pour le train de nuit

Ces deux voitures ne passent pas inaperçues et ont animé la chronique ferroviaire, laissant même espérer une inflexion de la politique quant au devenir des trains de nuit. Espoir déçu : c'est bien connu, en France, il n'y a pas de potentiel pour aller à la mer ou à la montagne !

Mais tout de même, l'utilisation de ces voitures russes dans l'interstice des relations assurées par les RZD, Paris - Moscou d'une part et Moscou - Nice d'autre part, ressemble quand même à une provocation cynique de la SNCF : après avoir à peu près tout fait pour dénigrer et torpiller les trains de nuit, avec l'assentiment de sa tutelle, voici donc qu'elle s'est mise à proposer aux voyageurs un nouveau service en première classe.

Puisque le train de nuit Paris - Nice disparaîtra au service annuel 2018, c'est à dire le 10 décembre prochain, transportrail s'est offert un week-end sur la Côte d'Azur pour essayer ces voitures avant qu'il ne soit trop tard. Notre verdict dans ce nouveau dossier, qui évidemment attend vos commentaires !

5 octobre 2017

SNCF Réseau : un plan stratégique 2030 novateur ?

C'est l'intention de Patrick Jeantet, le président de SNCF Réseau, après un récent séminaire organisé à Rotterdam. Le nouveau plan stratégique SNCF Réseau 2030 veut rompre avec le fonctionnement historique, consistant à faire des projets d'infrastructures et à s'interroger ensuite sur le service qu'ils accueilleront. SNCF Réseau doit donc passer d'une culture du projet à une culture du service et poursuivre un objectif simple : développer l'usage du réseau.

Faire plus de trains... mais avec toujours plus de travaux ?

En apparence, pas de grande nouveauté et il ne devrait pas être difficile de retrouver des considérations similaires dans les discours de l'ensemble de ses prédécesseurs... mais il n'est pas inutile de le rappeler : un réseau ferroviaire est fait pour être utilisé !

D'ailleurs, c'est ce que disait Hubert du Mesnil, président de RFF, en 2010, et transportrail s'en était - déjà - fait l'écho !

L'infrastructure, et plus globalement le mode ferroviaire, constitue un actif à forte valeur capitalistique qui doit être utilisé à sa capacité maximale pour être économiquement efficient et viable pour la collectivité. Message en creux : si le coût de production du km-train est si élevé en France, c'est aussi parce que les frais fixes sont répartis sur peu de kilomètres.

Néanmoins, on ne pourra pas passer sous silence un paradoxe évident : le président de SNCF Réseau promeut - et il n'a pas tort - un usage plus intensif des infrastructures ferroviaires et - "en même temps" pour reprendre une expression désormais à la mode - des fenêtres de travaux plus larges, jusqu'à 8 voire 9 heures la journée et d'au moins 6 heures la nuit. D'où notre perplexité quant à la capacité réelle à réaliser l'objectif d'augmenter le nombre de circulations sur le réseau compte tenu de périodes de plus en plus longues d'indisponibilité pour cause de travaux de renouvellement (35 ans de retard ne se rattrapant pas d'un claquement de doigts).

Avoir des idées, même si le Contrat de performance n'est pas parfait

Voyons le signal sous un angle plutôt positif : SNCF Réseau doit proposer une vision du système ferroviaire du futur et en particulier sur son usage. "Il n'est pas interdit d'avoir des idées" pourrait résumer son propos : la question centrale est évidemment celle de la structuration capacitaire et de l'évolution de l'offre. Sujet sensible car l'Etat et les Régions sont plus que timides quand on leur demande quelles seront les évolutions de desserte même à court terme. Message en creux : à défaut d'orientations claires, SNCF Réseau proposera des structurations types fondées sur une analyse du marché des déplacements qu'il doit développer pour se forger sa propre stratégie.

On aura aussi noté une petite pique à l'égard du Contrat de Performances "qui n'est pas parfait"... et c'est le moins que l'on puisse dire : s'il a - en principe - l'avantage de donner une vision pluriannuelle des moyens alloués à l'entretien et au renouvellement du réseau, sa vision budgétaire annualisée (merci Bercy) amène à privilégier des solutions non optimisées qui peuvent coûter plus cher, en étalant leur réalisation dans la durée pour rester dans l'épure budgétaire. Dépenser plus d'un coup pour au final dépenser moins n'est pas encore entré dans le champ des possibles au ministère des finances !

Pour le reste, SNCF Réseau  s'inscrit dans le sillage de l'Etat quant à la pause sur les grands projets et mise sur la transformation de l'exploitation avec 4 projets : la conversion à l'ERTMS de niveau 2 des grands axes, lors du renouvellement de la signalisation, le programme de centralisation de la commande du réseau, une nouvelle génération de postes d'aiguillages informatisés et un nouveau système de gestion opérationnelle des circulations.

Prioriser, ouvrir, innover... mais modérément ?

L'investissement doit aller prioritairement sur le réseau le plus circulé, sur lequel doit être proposée la capacité et la fiabilité maximales, et sur celui présentant le plus fort potentiel : la porte n'est peut-être pas totalement fermé sur le devenir des lignes régionales, encore faudra-t-il s'entendre sur les modalités d'évaluation du potentiel.

SNCF Réseau reconnait qu'il y a encore du chemin à parcourir pour moderniser la maintenance et la supervision du réseau, et les programmes d'études en cours doivent être source de productivité : la réduction du coût des projets passe aussi par là, comme par la réinterrogation de certaines normes et référentiels qui ont conduit à une inflation ferroviaire non négligeable depuis une quinzaine d'années.

Enfin, SNCF Réseau confirme la neutralité à laquelle se doit tout gestionnaire d'infrastructures dans le cadre de la libéralisation du marché intérieur, mais rappelle aussi son ouverture aux candidats potentiels pour les accompagner dans leurs démarches vis à vis des tutelles (Etat, EPSF) et des autorités organisatrices.

Mais encore une fois, le Contrat de Performances limite les marges de manoeuvre du gestionnaire d'infrastructures et l'équation entre les objectifs (de l'Etat), les ambitions (qui pourraient être celles de SNCF Réseau) et les moyens sont quelque peu divergents...

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3 octobre 2017

Allemagne : on roule à nouveau à Rastatt

Depuis ce lundi 2 octobre, les 320 trains quotidiens qui étaient depuis près de deux mois plantés suite à l'affaissement de la voie au sud de Rastatt, ont pu retrouver leur itinéraire nominal. Situation de crise exceptionnelle, qui s'est répercutée sur l'activité économique dans plusieurs usines, notamment dans le nord de l'Italie, et qui a révélé non seulement une conception quelque peu légère des travaux de passage du tunnelier sous l'infrastructure existante, mais aussi la faiblesse du réseau ferroviaire européen incapable de proposer une alternative acceptable pour les chargeurs et les opérateurs ferroviaires. Bref, l'Europe ferroviaire reste encore à construire.

Il faudra encore suivre les modalités de rattrapage des travaux de la section souterraine traversant Rastatt, et l'impact sur le programme de création de cette seconde paire de voies sur l'axe magistral de la vallée du Rhin, afin de dissocier trains rapides et lents.

3 octobre 2017

Poitiers - Limoges entre rêves et réalité

C'est à en perdre le nord. Cet été, le rapport présenté par l'ancien ministre des transports Michel Delebarre sur la desserte du Limousin avait remis en scène des scénarios alternatifs à la LGV Poitiers - Limoges dont la DUP avait été annulée par le Conseil d'Etat, mais avec des arguments pour le moins contestables. Porter une modernisation de la ligne existante pour relier les deux villes en une heure, performance qui avait clairement été jugée inaccessible en son temps, pose la question de l'utilité a posteriori de cette mission.

Surtout, ce rapport commence à faire école : la ministre des transports a ainsi commencé à évoquer la piste d'une électrification de la ligne Poitiers - Limoges pour accueillir des TGV.

Coïncidence (mais est-elle malheureuse ?), l'état de l'infrastructure se dégrade rapidement au point que le temps de parcours sera majoré de 10 à 24 minutes (selon l'impact sur les croisements) et 3,5 allers-retours vont être supprimé au service annuel 2018, soit un tiers de l'offre ! Histoire d'enfoncer un peu plus SNCF Réseau, les ralentissements surviennent pour partie sur des sections qui n'avaient pas été renouvelées grâce au CPER 2007-2013, mais aussi sur des zones traitées, mais qui ne l'ont été que partiellement. Encore une ligne "UIC 7 à 9" mal en point... comme tant d'autres !

Autant dire que cette annonce va très certainement réchauffer les relations entre la Région et SNCF Réseau... et que la proposition ministérielle s'avère quelque peu en décalage avec la situation sur les rails.

2 octobre 2017

La virgule de Sablé ensablée par les déshuntages

Encore une affaire de déshuntage ! La SNCF a suspendu tout trafic sur la virgule de Sablé en raison de problèmes de déshuntage sur ce court barreau à voie unique reliant les branches de Nantes et de Rennes de la LGV Bretagne Pays de la Loire, utilisée par 5 allers-retours TER Nantes - Angers - Laval - Rennes. Plusieurs phénomènes de déshuntage ont été enregistrés, dont le plus important a occasionné la perte d'un train pendant 8 secondes. Etant donné que les trains empruntant ce raccordement peuvent circuler jusqu'à 200 km/h et convergent avec le trafic TGV, l'affaire est assez sérieuse.

La virgule de Sablé a été mise en service le 2 juillet dernier et est utilisée uniquement par des TER assurés en Z21700, version adaptée pour la circulation sur ligne à grande vitesse des Z21500.

Les causes semblent identiques aux autres crises de déshuntage : peu de trafic, des rails qui s'encrassent faute de circulations lourdes et fréquentes et des rames dont la table de roulement des roues n'est pas nettoyée par le freinage qui s'opérère - tant pour l'efficacité que la maitrise du niveau sonore - par des disques sur les flancs de roues. Le contexte est ici un peu particulier car la virgule fait partie du périmètre concédé à Eiffage... et parce qu'il survient moins d 3 mois après la mise en service de cette nouvelle infrastructure.

Bilan, pour les voyageurs, peu de solutions de repli, si ce n'est un transit par Le Mans avec un trajet allongé d'au moins 45 minutes. Pour le réseau ferroviaire, une nouvelle mise en question sur la sécurité des circulations et la conception du système du transport jusqu'à son coeur, c'est à dire le contact rail-roue, et plus particulièrement des équipements de contrôle-commande de l'exploitation.

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