Le rythme trépidant de la gare Saint Lazare
Quand on évoque Saint Lazare, on pense d'abord à la banlieue et viennent pêle-mêle en tête les images de ces pavillons de banlieue en pierre meulière, les amateurs de chevaux pour Maisons Laffitte, les tours de La Défense, le château de Versailles, la vallée de la Seine, la Normandie et, pour ceux qui ont bonne mémoire, cette clientèle cossue qui partait pour l'Angleterre ou l'Amérique par train-paquebot.
Comme la ligne de Saint Germain en Laye, la gare Saint Lazare a fêté en août dernier ses 180 ans : évidemment, elle n'a plus vraiment la même allure que l'embarcadère primitif, et le quartier qui l'entoure est aujourd'hui en plein coeur d'une métropole mondiale.
Pionnière en matière de chemin de fer de voyageurs, la gare Saint Lazare a également été novatrice dans le domaine de l'exploitation, pour faire face aux nécessités du trafic, avec l'urbanisation grandissante de la banlieue. La desserte de zone, cadencée, à forte fréquence avec un matériel dont la conception était très voisine de celle du métro, est un concept indissociable de l'histoire de la gare Saint Lazare et de sa banlieue.
Paris Saint Lazare - Ambiance nocturne, la fin de soirée est en principe un peu plus calme (mais la régularité pas meilleure qu'en pointe). Une VB2N quitte Paris pour Ermont Eaubonne depuis la voie 8, habituellement dévolue au groupe III, mais utilisant les équivalences d'itinéraires facilitant les travaux. © transportparis
La transformation intervenue en 2012 a été salutaire : dans son aménagement remontant au début des années 1970, la gare était devenue vieillotte et peu fonctionnelle, ne serait-ce que par l'étroitesse des accès au métro. La métamorphose de la salle des pas perdus, de la galerie marchande et le percement d'un niveau supplémentaire en lien direct avec le métro et le RER E ont été de ce point de vue un chantier remarquable par sa complexité - en laissant évidemment la gare ouverte - et son résultat architectural. Sur le plan fonctionnel, si on peut apprécier l'amélioration des circulations, notamment verticales, entre la gare, la voirie et le métro, on pourra tout de même reprocher d'avoir un peu trop privilégié des choix d'aménagement favorables au centre commercial et un peu moins aux flux des voyageurs : ils sont tout de même plus de 450 000 chaque jour !
Dans notre série sur les grandes gares françaises, direction Paris Saint Lazare !