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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
10 août 2017

Niort - Saintes - Royan : en passant par la Charente

Curieux destin pour cette ligne qui, officiellement, est toujours désigné sous le numéro 500 000 comme la ligne de Chartres à Bordeaux : son exploitation en pointillés est la conséquence de la suprématie de l'axe historique de la compagnie Paris - Orléans, via Les Aubrais, Saint Pierre des Corps, Poitiers et Angoulême sur celui qu'avait voulu constituer - un peu de bric et de broc - la compagnie de l'Etat via Chartres, Saumur, Niort et Saintes.

transportrail se consacre aujourd'hui à la section de Niort à Saintes et son extension à Royan. Certes, la section Saintes - Royan est administrativement et géographiquement distincte, mais l'histoire récente a voulu lier leur destin. Sur la pression d'élus locaux - dont certains ont pris par le passé du galon ministériel - cherchant à mettre en avant leur territoire d'élection, le principe selon lequel l'électrification amènera ipso facto le TGV a été érigé en priorité régionale depuis le début de ce siècle. Certes, il y avait bien jusqu'en 2014 une liaison estivale par train Corail de Paris Austerlitz à Royan. Il fallut quelques années pour faire admettre aux promoteurs du projet qu'investir 183 M€ pour électrifier les lignes Niort - Saintes, Angoulême - Saintes et Saintes - Royan, pour une seule relation TGV par jour en haute saison et par semaine en basse saison, ne pouvait être considéré comme une opération pertinente. Le trafic régional n'avait pas grand chose à gagner compte tenu du bon niveau de performances en traction thermique des automoteurs modernes.

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Niort - 3 février 2017 - On reste bien sous l'abri (qui n'abrite pas grand chose d'ailleurs) en gare de Niort car il pleut à ne pas mettre un photographe dehors. Mais à transportrail, il en faut beaucoup pour nous faire renoncer. Le B81675/6 assure ce jour le TER Niort - Royan en correspondance quai à quai avec le TGV Paris - La Rochelle. © transportrail

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Saintes - 3 février 2017 - Les pendules ne sont pas à l'heure sur les quais de la gare, mais les trains le sont. Le TER Niort - Royan déverse un nombre important de voyageurs en attente d'une correspondance pour Bordeaux.© transportrail

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Royan - 3 février 2017 - Départ du TER Royan - Angoulême assuré par 2 AGC (81689/90 et 81705/6). On note les installations de la gare surabondantes par rapport aux besoins : souvenir d'une activite de marchandises et de messageries depuis disparue... © transportrail

Et le fret ? Le projet Autoroute Ferroviaire Atlantique (AFAT pour intimes) devait transiter par Niort et Saintes pour éviter la mise au gabarit des tunnels de l'axe Paris - Bordeaux. Mais imposer 2 relais-traction à Poitiers et Bordeaux pour cause de hiatus thermique aurait probablement plombé l'attractivité du service, et le projet picto-charentais n'y aurait rien changé puisqu'il ne s'intéressait pas à la section Saintes - Bordeaux. Les turpitudes du projet AFAT ont eu au moins l'avantage de faire réfléchir : la rectification du gabarit des tunnels entre Poitiers et Bordeaux a été mise à l'étude. Point d'AFAT donc sur Niort - Saintes, ce qui ne veut pas dire pas de fret car la création du terminal combiné de Niort valorise progressivement l'itinéraire avec ses liaisons bi-hebdomadaires vers la Méditerranée.

Alors, sans caténaire et sans AFAT, quel avenir possible pour Niort - Saintes ? D'abord, pérenniser la ligne en assurant le renouvellement de l'infrastructure, pénalisée par des ralentissements à 60 km/h (au lieu de 100 km/h). Sur le plan budgétaire, les 62 M€ réservés dans le CPER pour l'électrification sont largement suffisants pour cet axe. Sur Saintes - Royan, les travaux sont prévus dès novembre 2017 et jusqu'en avril 2018 pour lever les restrictions de vitesse et préparer un relèvement à 140 km/h apparu pour le TGV mais qui garde tout son sens pour le trafic régional (inouï non ?). Sur cette infrastructure renouvelée, l'adage selon lequel il vaut mieux de bonnes correspondances cadencées qu'une mauvaise liaison directe pourrait une nouvelle fois être appliqué.

La suite dans notre nouveau dossier qui attend vos commentaires !

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Commentaires
A
Rebonjour, 2 ans plus tard...<br /> <br /> Serait-il intéressant de poursuivre la ligne saintes-royan jusqu'à un nouveau terminus qui se situerait au niveau de l'embarcadère du bac vers le Verdon ? On peut ainsi envisager des liaisons optimisées malgré la ruptures charge entre le médoc et le littoral atlantique (la Rochelle, Nantes etc). D'autre part, avec un arrêt "plage/centre ville" et ce nouveau terminus, on se rapproche des destinations génératrices de déplacement. On renforce ainsi l'attractivité de la ligne.<br /> <br /> De l'autre côté, les correspondances au Verdon seraient bien évidemment optimisées également. Pour la ville de Royan, cela me semble bien plus intéressant que d'instaurer des navettes fluviales jusqu'à Bordeaux,qui devraient lutter contre le courant demarées donc avec des horaires aléatoires.
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L
NIORT est la seule grande ville de la Nouvelle Aquitaine qui ne soit pas reliée à BORDEAUX par un TER direct ,même Sarlat ,Ussel ou Mont de Marsan le sont.Et quand on recherche un horaire NIORT-BORDEAUX, on ne vous indique que le transit par POITIERS, à peine plus rapide avec correspondance à POITIERS , , kilométriquement plus long et surtout beaucoup plus cher. Tout ceci pour essayer de rentabiliser la LGV-SEA et trouver des excuses pour différer la remise à niveau d'une partie de la Ligne directe NIORT-SAINTES dont le tracé a été repris par l'autoroute A 10...On attend sans doute d'être asphyxié de Bus sur des routes saturées .! , .
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A
Bonjour et merci pour ce petit (mais intéressant) reportage!<br /> <br /> <br /> <br /> D'abord, n'est-ce pas un gâchis de mettre des Régiolis sur une relation 100% thermique? La région Nouvelle-Aquitaine manque-t-elle d'AGC qu'elle peut se permettre ce luxe, ou veut-elle montrer qu'elle considère cette ligne comme digne et importante (à la différence, par exemple, d'Angoulême-Limoges...). <br /> <br /> La dernière possibilité, et la plus probable, étant qu'il s'agit d'un engin également engagé sur Poitiers-La Rochelle... mais je reste sur une sensation de gâchis.<br /> <br /> <br /> <br /> Plus sérieusement, comme indiqué "dans le contexte de la nouvelle région", je soutiens des directs Niort-Bordeaux (rêvons un peu... cadencées aux 4h) en plus de la desserte Niort-Saintes. En ce cas, celles-ci pourraient être initiées à Poitiers, en Régiolis si l'on veut, en visant un temps total sous les 2h pour offrir un Niort-Saintes toutes les 2h comme vous le suggérez.<br /> <br /> En revanche, je doute de la pertinence des Niort-Royan. Ne vaudrait-il pas mieux exploiter une "navette" Royan-Saintes, cadencée à l'heure (tps de parcours environ 22min pour 35km avec 1 arrêt intermédiaire, c'est certainement ambitieux mais c'est faisable avec une longue section à 140 km/h) qui donnerait les meilleures correspondances possibles avec Niort, Angoulême mais aussi Bordeaux, La Rochelle et Poitiers?<br /> <br /> <br /> <br /> L'inconvénient de cette solution étant qu'on ne peut plus rallier Paris qu'au prix de 2 correspondances... mais le marché Royan-Paris est-il si crucial, qu'il conditionne l'offre 365 jours par an? S'il est si important l'été, alors on peut envisager à cette période des renforts Niort-Royan taillés sur mesure. Il me semble que cet itinéraire est plus sensé que via Angoulême, n'en déplaise à SEA et l'opérateur :-)<br /> <br /> <br /> <br /> L'étoile de Saintes verrait alors une offre cohérente, cadencée et rationnelle, entre l'express des Charentes La Rochelle-Angoulême, une complémentarité TER/TET (surtout quand la Région reprendra ces derniers) sur La Rochelle-Bordeaux, quelques Niort-Bordeaux directs et les navettes Saintes-Royan et Saintes-Niort-Poitiers. Pas de rebroussements inutiles et coûteux, mais, oui, des correspondances.<br /> <br /> <br /> <br /> Y'a plus qu'à lancer un petit appel d'offre là-dessus pour obtenir tout ça avec à peine plus de subventions que le service famélique d'aujourd'hui, qui laisse la porte grande ouverte aux bus...
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