Dans le programme de reconquête du trafic voyageurs Zukunft Bahn, la DB s'est appuyée pour l'instant sur deux projets d'acquisition de matériel roulant en cours de déploiement sur le réseau :
- les ICE4 aptes à 250 km/h, qui ont aussi vocation à terme à succéder aux ICE 1 et ICE 2 : le marché porte sur 300 rames dont une première tranche en cours de livraison de 130 unités ;
- les 44 rames IC2, composées d'une locomotive BR146 et de 5 voitures à 2 niveaux Bombardier Twindexx, sur la base des voitures régionales, mais aux aménagements intérieurs adaptés aux liaisons Intercity, aptes à 160 km/h.
La DB a lancé un appel d'offres pour la fourniture de rames tractées réversibles, à un seul niveau, d'une capacité minimale de 485 places, c'est à dire vraisemblablement 7 voitures, à un rythme d'au moins 20 trains par an à compter de 2021. Le matériel présenté doit avoir fait ses preuves depuis au moins 5 ans, ce qui semble fortement orienter le marché vers une solution type Railjet.
Cologne - 15 septembre 2013 - Arrivée d'un Intercity en gare centrale de Cologne, voiture pilote en tête et avec une BR101 en pousse. Pour les relations n'ayant pas besoin d'un matériel apte à plus de 200 km/h, l'ICE4 apparaît trop cher pour la DB qui se positionne pour des formules tractées plus économiques. © transportrail
Ainsi, la DB confirme que le débat entre la rame tractée et l'automotrice est loin d'être tranché sur les longues distances : l'exploitation en rame-bloc de façon homogène toute la journée donne un avantage économique sur l'automotrice pour des compositions d'au moins 5 voitures. Néanmoins, on pouvait penser que le marché des 300 ICE4 allait couvrir une large partie des besoins de renouvellement du parc Intercity puisque les flottes ICE 1 et ICE 2 ne représentent respectivement que 59 et 44 rames. En outre, la majorité des Intercity assurés en rame tractée est aujourd'hui tractée par des locomotivs BR101 livrées entre 1996 et 1999 : quel sera leur avenir dans la perspective de réalisation de ce nouveau matériel ?
Appel d'offre très fermé, le soumissionnaire doit avoir déjà fourni un matériel équivalent et qui marche au cours des 5 années passées en Allemagne, Autriche ou Pays-Bas (pourquoi ?). Cela ne laisse guère que les "Raijet" et les "Taurus" de Siemens...(ben voyons !). Après la déception des IC2 et des Talent 2, Bombardier semble hors jeu.
Après le coup avec Toshiba pour un bon lot de machines hybrides, il fallait bien une compensation...Toshiba étant aux abois, la DB a dû obtenir de sacrées conditions. Ce que recherche la DB en s'adressant à un industriel hors UE, c'est de ne plus payer le prix fort et ne plus subir des mises au point longues et aléatoires. Reste à savoir si l'industriel nippon a l'habitude d'essais aussi poussés et saura trouver sa voie dans notre bureaucratie...
Il reste qu'Alstom se retrouve le bec dans l'eau avec ses Prima H3 faites à Stendal, en ex-RDA...
Et que fait Akiem ? Ah, oui...Il y a une banque allemande au capital, cqfd.
Olivier.