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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
21 février 2017

Trains de nuit : peut-être quelques espoirs ?

La mobilisation pour la défense des trains de nuit Paris - Hendaye, Paris - Cerbère et Paris - Nice commence à se structurer. Si la liaison vers la Côte Vermeille a déjà disparu, les liaisons vers Nice et Hendaye sont maintenues, provisoirement dit l'Etat, jusqu'à la mise en service de la LGV SEA pour Hendaye et jusqu'au mois d'octobre prochain pour la liaison avec Nice.

Pourtant, il n'est pas totalement interdit d'imaginer un autre scénario. Le plus évident est pour la tranche Nice. En effet, le Paris - Briançon est maintenu dans le périmètre des TET. Dès lors, conserver une relation vers Nice n'implique qu'une dépense marginale entre Valence et Nice, avec un potentiel tout de même non négligeable - toute l'année qui plus est - d'autant que la liaison diurne ne permet pas d'optimiser la durée de séjour. On ne connaît pas le retour de l'expérimentation des voitures russes en première classe, qui ont permis de tester un niveau de service différent des voitures Corail. A priori, elles avaient de solides atouts à faire valoir pour redorer l'image de la relation dans une formule "un week-end au soleil et les pieds dans l'eau sans poser de jour de RTT".

Sur le sud-ouest, la SNCF doit s'adapter à la multiplication des travaux sur l'axe POLT après la mise en service de la LGV SEA : les trains de nuit maintenus pour Rodez et La Tour de Carol devraient être déviés par l'axe Paris - Bordeaux. Pour la tranche de Rodez, il est question d'effectuer la manoeuvre en gare de Coutras, et de transiter via Périgueux pour rejoindre Brive, ce qui pose la question de l'admission des BB75300 sur cet itinéraire. La tranche La Tour de Carol transiterait via Bordeaux pour rejoindre son itinéraire actuel à Montauban. Dans ces conditions, restaurer une liaison vers Cerbère ne semble guère envisageable, le détour par Bordeaux générant des horaires dissuasifs.

En revanche, ajouter une tranche Port-Bou à un train comprenant déjà des voitures pour Briançon et Nice permettrait de limiter les besoins en personnel à la seule gare de Valence et en proposant des horaires intéressants et la desserte de villes à fort potentiel, comme Montpellier, où le train est fortement concurrencé par l'autocar. Dans ces conditions, le maintien des liaisons pour Nice et Port-Bou redeviendrait envisageable.

Sur le même raisonnement, un train tritranche pourrait être constitué de Paris à Coutras, où seraient découplées les voitures pour Rodez comme indiqué ci-dessus. Il deviendrait donc envisageable d'assurer dans cette gare la manoeuvre des deux autres tranches pour La Tour de Carol et pour Hendaye. Reste donc le cas des villes du piémont pyrénéen, essentiellement Pau et Tarbes, bénéficiant encore de l'itinéraire actuel via Toulouse. Deux options se présentent. La plus économique est évidemment de ne plus les desservir (ce qui n'est pas la solution la moins improbable). Mais envisager une manoeuvre à Dax pour séparer une quatrième tranche n'est peut-être pas hors de portée.

En résumé : du fait des interceptions longues qui se profilent sur l'axe POLT pour sa régénération (et au passage, on déplorera le manque d'IPCS sur les grands axes français...), des modifications d'itinéraires s'avèrent nécessaires et créent des opportunités :

  • par le sud-est : tranches Briançon, Nice et Port-Bou, toutes trois séparées dans une seule gare : Valence (regroupement des moyens humains, quitte à doubler les moyens de traction entre Valence et Avignon) ;
  • par le sud-ouest : tranches Rodez, La Tour de Carol et Hendaye, toutes trois séparées à Coutras, avec en option une quatrième tranche pour Tarbes qui serait séparée de la tranche Hendaye en gare de Dax

Sur l'axe Paris - Savoie, la Région Auvergne - Rhône-Alpes attend toujours les propositions de la SNCF, puisqu'elle a suspendu les négociations sur la nouvelle convention TER à la présentation par l'opérateur d'un projet viable pour les liaisons vers Saint Gervais et Bourg Saint Maurice.

En revanche, peu de perspectives pour les grandes diamétrales telles Strasbourg / Luxembourg - Méditerrannée. La FNAUT demande le lancement d'un nouvel appel à manifestations d'intérêt, mieux structuré que le premier qui a échoué : mais n'était-ce pas son objectif inavoué ?

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Commentaires
F
Il reste encore à Cerbère les rames Corail Languedoc Roussillon (une trentaine de voitures), mais pour combien de temps encore ?
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S
Idée fort intéressante de desservir Port-Bou par le Sud-Est en demaillant/remaillant les tranches a Valence : pas de coût en personnel de manoeuvre supplémentaire par rapport à l' existant, et, pour la conduite, que l' étape commence/finisse à Valence ou Avignon, c' est un peu pareil. Reste le problème de l' entretien de la rame à Cerbère, le chantier n' est plus que l' ombre de lui même depuis la disparition des trains à grand parcours sur la zone. Pas sur que nos grands stratèges mobilitiens ne trouvent pas là l' argument de la mort qui tue pour torpiller une si séduisante idée... A Nice, la maintenance des rames classiques procure encore une charge de travail suffisante au Matériel, le chantier a en gérance tous les Revco PACA, et assure l' entretien des IC de Bordeaux(et Paris, bien sur).
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B
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je m'interroge sur la robustesse de vos propositions de trains multitranches.<br /> <br /> <br /> <br /> Il me semble que c'était un gros talon d'Achille pour les trains CNL disparus. Il me semble avoir lu dans Objectif Rail que la mauvaise régularité du train Paris - Berlin s'expliquait par le fait que l'assemblage des rames venant de Hambourg, de Berlin et de Munich ne devait subir aucun aléa sinon le train DB "perdait" son sillon rapide en France ce qui engendrait une croissance exponentielle du retard enregistré au départ de Strasbourg jusqu'à Paris.<br /> <br /> <br /> <br /> Autre proposition, il me semble incroyable qu'il n'y ait pas de potentiel pour un train nocturne sur la transversale sud. Il y a quelques années, il existait encore un Bordeaux / Hendaye - Nice et un Hendaye - Genève. J'ai du mal à voir quelles sont les améliorations diurnes qui ont justifié leur disparition !<br /> <br /> <br /> <br /> Frédéric
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P
Je pense que l'ouverture à la concurrence (qui va se faire inévitablement si la France reste dans l'UE car c'est une directive européenne) va de toute façon amener un retour des trains de nuit. La British Rail, à son époque était encore plus médiocre que la SNCF et pourtant, la réforme ferroviaire britannique entraîne aujourd'hui un redéploiment des trains de nuit dans le pays.<br /> <br /> Maintenant, la concurrence n'est pas forcément l'unique solution à l'amélioration du système ferroviaire français puisque les réseaux suisses, autrichiens et russes fonctionnent très bien sans concurrence mais lorsque l'État est gangrainé par des mafias comme en France, cela semble inévitable.
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K
Mauvaise nouvelle d'une autre direction: Kurt Bauer, Chef des ÖBB Voyageurs grandes lignes, disait plusieurs fois, que Paris n'est pas dans le plan de business des ÖBB pour les trains de nuit.<br /> <br /> <br /> <br /> Il y'a plusieurs raisons, les plus importantes sont "les péages astronomiques en France et la manque de coopération de la SNCF avec son comportement anti-train de nuit."<br /> <br /> <br /> <br /> Dans l'autre coté les trains de nuit en Allemagne se développent très bien, aussi grâce à la coopération du DB. M. Bauer dit, une coopération comme cela en Allemagne est absolument nécessaire. "On ne dévient pas riche avec les trains de nuit, mais on gagne comme-même un peu d'argent".<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin "un peu" est plus que le "rien" à gagner avec ICE et TGV au jour d'hui, quand on est en concurrence forte avec les avions low-cost.
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T
Concernant les voitures Russes, je me permets de vous laisser un petit commentaire, les ayant déjà utilisé 2, 3 fois:<br /> <br /> <br /> <br /> L'aménagement intérieur est vraiment intéressant, en soulevant les couchettes, on a de vrais sièges confortables, ce qui peux servir entre Nice et Toulon de jour, lorsque l'on ne veut pas rester couché. Les couleurs sont plus voyantes, et puis, un vrai plus, c'est la possibilité de pouvoir se doucher à l'intérieur du train (gratuit, serviette donnée, 5 min max) c'est franchement super quand on arrive tôt le matin de sortir du train propre pour commencer une nouvelle journée!<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre, il y a quand même quelques moins: l'échelle pour monter à l'étage supérieur est peu commode, il y a beaucoup moins de place pour les bagages (les corails avaient un espace réservé au dessus du couloir), et le roulement est BEAUCOUP moins confortable que les corails, ça crisse et ça tangue toute la nuit, sans compter la porte d'intercirculation qui claque tout le temps à réveiller les morts^^<br /> <br /> <br /> <br /> La SNCF se garde bien de le dire, mais ça à l'air de marcher car début Janvier, j'en ai encore eu... <br /> <br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Le Taureau
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G
La pérénisation du Paris Nice au delà du 1/10/2017 semble bien compromise, sachant que le Paris Briançon ne circulera pas du 4/9 au 22/10 suite à des travaux au tunnel de Cabre et qu'il sera ensuite limité à Embrun du 23/10 au 24/11 ( RVB entre Montdauphin et Briançon! Et comme la SNCF n'envisage pas de le détourner par la ligne des Alpes ( Grenoble-Veynes) comme cela avait été fait en 1976 et en 1981, cet Intercités de nuit , bien que maintenu par l'Etat, risque bien de disparaitre à courte échéance, avec fuite de la clientèle , l'opérateur principal s'en désintéressant, bref un sabordage déguisé ! <br /> <br /> A savoir que les voitures russes de 1ére incorporées à la tranche Nice y ont été <br /> <br /> retirées , les RZD étant trop gourmands pour leur location!
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S
Un train de nuit Paris-Alpes (Briançon)-Méditerannée (Marseille-Nice et Montpellier-Cerbere), est à maintenir. En envisageant également un arrêt au sud de l'ile de France (Melun), et à Dijon (avec correspondance possible via LGV Rhin Rhone vers Strasbourg avec une offre tarifaire adaptée, qui ne soit pas plus cher que les trains directs actuels (et pourquoi pas une offre de diner/petit déjeuner selon le sens, dans le TGV))
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