Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 janvier 2017

Pau - Canfranc : un financement européen ?

Peut-être une nouvelle étape dans le dossier ô combien symbolique de la réouverture complète de l'itinéraire Pau - Canfranc. Si la France a déjà fait un premier pas, avec la réouverture de la section Oloron - Bedous l'été dernier (entièrement financée par la Région Aquitaine, cette ligne enregistre des pics de trafic à 200 voyageurs par jour pour 5 allers-retours), l'Espagne avait déjà avancé de son côté avec l'installation d'un troisième rail à écartement européen pour la liaison entre Saragosse et Huesca.

La Région Aquitaine, accompagnée de la Province d'Aragon, a présenté devant la Commission Européenne le dossier de réouverture de la  section Bedous - Canfranc. Un projet évalué à plus de 350 M€ qui peut quand même poser question et pour lequel la SNCF ne cache pas ses réserves en demandant à la Région de gérer seule le financement de l'investissement et de la maintenance de l'infrastructure.

Bedous - Canfranc est la ligne à voie unique comprenant les plus fortes rampes en France, avec un pic à 43 pour mille sur pas moins de 7700 m cumulés sur un parcours de 33 km qui rattrape une différence d'altitude de 790 m. Le reste du parcours ne propose pas de rampes inférieure à 30 pour mille. La ligne comprend également 16 tunnels dont l'ouvrage du Somport de plus de 7,7 km.

Le projet prévoit une exploitation en traction thermique. Autant de conditions a priori très défavorables au fret ferroviaire international (pour des caractéristiques moins difficiles, d'autres soutiennent la réalisation du tunnel de base du Lyon - Turin à 8 MM€ hors accès encadrants), d'autant qu'il est question d'un marché céréaliers entre les silos des Landes et du Béarn d'une part et des sites agro-industriels espagnols. Bref des trains plutôt lourds sur le plus difficile des itinéraires français. Il fallait oser. Ceci dit, l'itinéraire pourrait être utilisé pour le rapatriement de wagons une fois déchargés, avec des tonnages plus faibles et surtout une utilisation de Pau - Canfranc dans le sens de la descente, mobilisant nettement moins la traction Diesel. Les trains "chargés" auraient eux plutôt tendance à transiter par des itinéraires électriques.

tunnel-somport

Le tunnel du Somport et ses entrées monomentales, ici côté français. Pas moins de 7 années de construction pour cet ouvrage de 7784 m. La voie ferrée a disparu, l'ouvrage servant de secours au tunnel routier. Il accueille aussi depuis 1986 le laboratoire de physique nucléaire et des hautes énergies de l'université de Saragosse. (cliché X)

Autre question qui mérite d'être posée : à Pau, la ligne de Canfranc est embranchée côté Toulouse. Pour la desserte du bassin landais, un rebroussement serait donc nécessaire, pénalisant la performance des sillons fret. De même un peu plus loin à Tarbes, l'utilisation de l'itinéraire fret Mont de Marsan - Tarbes supposerait aussi de gérer un rebroussement, puisque cette ligne s'embranche aussi en direction de Toulouse.

En complément, la Région Aquitaine milite en faveur d'une desserte voyageurs jusqu'à Canfranc afin d'assurer la jonction avec les dessertes régionales exploitées actuellement par la RENFE au départ de la gare au bâtiment aussi grandiose que fantômatique de Canfranc.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Louanger Alain Rousset pour la réouverture de cette voie ferrée afin de rafler les bulletins des écolos qui ne se sont pas rendus compte que cet homme politique a voté tous les budgets et les lois pour casser le service public, d'où les bus "Macron" pour concurrencer la SNCF.Que penser du sursis de la Palombre bleue reliant Pau à Paris, parce que chaque passager coûterait 100 € au contribuable. Mais pour Oloron-Bedous, chaque passager coûtera minimun 70 € par contribuable pour un trajet seulement..... de 25 kms. Sur les 45 milliards d'endettement de la SNCF, quelle est la part imposée par la Région Aquitaine pour financer des projets farfelus qui font la joie des entreprises adjudicataires et multimiliardaires;i
Répondre
M
Nombreux sont les internautes qui pensent qu'il suffit de construire une voie ferrée pour générer un transport de voyageurs et de marchandises et enlever la circulation des camions de la RN 134. Pour eux, il n'y a même pas besoin de s'interroger sur le coût public, ni sur l'hypothèse qu'il n'y aurait pas de clients pour le fret, pas davantage de passagers, à l'image du train de ce soir ( départ d'Oloron) qui circulait à vide de passager à destination de Bedous.
Répondre
T
300 millions, c'est ce qu'à couté la réalisation du tunnel routier du somport...<br /> <br /> <br /> <br /> On serait en Suisse, cette ligne aurait été réouverte depuis longtemps (d'ailleurs elle aurait jamais fermé...)..et on aurait surement pas fait les aménagements routiers dans la vallée
Répondre
M
Il y a 2 handicaps majeurs pour la voie ferrée du Canfranc. D''une part, avec l'unicité de la voie sur 200 kms entre Pau et Huesca, qui limite le nombre de convois pouvant circuler en même temps. D'autre part, avec la déclivité de la voie (4,3% ) qui réduit la masse transportable à 300 tonnes avec une locomotive, et 600 tonnes avec une deuxième locomotive en poussoir. Or ce tonnage est à comparer aux 2000 tonnes transportables sur les autres voies ferrée de France. Pour imager, c'est un peu si pour déménager à l'autre bout de la France vous optez pour une fourgonnette et 4 ou 5 rotations, au lieu d'un camion qui vous transporte tout en une seule fois.
Répondre
D
Le problème c'est qu'en France la SNCF n'est pas très dynamique sur les liaisons transfontalières type TER ou inter-région. L'absence de correspondance à Latour de Carol dans les Pyrénées est un exemple. Mais on pourrait remarquer que dans la plupart des cas les liaisons régionales au niveau des points frontière sont le fait d'opérateurs étrangers (CFL, DB, SWEG, Euskotren). Que dire du tunnel du Fréjus qui est soit disant sous utilisé et qui ne propose aucune liaison autre que TGV entre Modane et Suse? Donc si on reconstruit la ligne jusqu'à Canfranc saura-t-on l'exploiter pour en tirer tous les bénéfices?
Répondre
M
http://www.diariodelaltoaragon.es/NoticiasDetalle.aspx?Id=1039120<br /> <br /> <br /> <br /> Cà sent le roussi pour le Canfranc.
Répondre
M
Effectivement, vous aviez écrit 200 passagers par jour et moi maladroitement j'ai écrit 49 passagers par train, alors qu'il faut lire par jour.
Répondre
M
C'est parce que vous n'habitez pas sur place, que vous citez une fréquentation de 200 passagers par train. La vérité, la fréquentation moyenne qui ne cesse de diminuer est chiffrée à 49 passagers par train.Samedi et dimanche dernier (9 et 10 janvier) il y a eu respectivement 25 et 13 passagers dans les 16 passages de train cumulés.Il faut cesser de délirer.
Répondre
J
Le coût de la ligne est de 2 milliards entre Bedous Canfranc et Saragosse pour une utilité pratiquement nule , voir les couloirs atlantique et méditerranéen prevus de part et d'autre des Pyrénées
Répondre
J
Il me semble que le reporter de cet article devrait s' informer plus autantsur le plan technique que financier de tout ce qu'il avance, exenples l'etat de la ligne Bedous Canfranc est à refaire totalement , , coût 2 milliards, voie unique non électrifiée, 2º le tunnel Lyon-Turin 30 milliards , 52 km
Répondre
A
Bonjour merci pour ce reportage. Attention, le tunnel du Somport de 7km n'est pas hélicoïdal, c'est celui de Sayerce (1,7Km).
Répondre
Publicité