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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
14 décembre 2016

Autocars : Transdev attaque Ouibus

Certes, les statistiques sont flatteuses et la presse peut s'en faire les choux gras pour montrer que la libéralisation des autocars "ça marche". A la rigueur, et encore en regardant de loin. Les taux de remplissage sont très inégaux selon les liaisons et les horaires et pour l'instant, les opérateurs sont dans une logique de conquête de parts de marché... jusqu'à un certain point. En une année, on a vu apparaître 5 opérateurs : Flixbus, Ouibus, Isilines, Megabus et Starshipper. Les deux derniers ont déjà baissé pavillon, se contentant d'une sous-traitance pour Flixbus ou Ouibus. Ne restent donc déjà plus que 3 opérateurs, qui, après un an d'activités, réexaminent déjà pour certains leurs services. Contrairement à ce qui était annoncé par le gouvernement, ces liaisons ne viennent absolument pas compléter l'offre ferroviaire, mais la concurrencent. De même, il n'y a aucune logique d'aménagement du territoire puisque seuls les grands axes sont couverts : les villes moyennes n'attirent pas et certaines ont déjà perdu leur desserte, comme Montluçon sur Bordeaux - Lyon.

C'est maintenant sur le plan juridique que se place la bataille : Transdev, propriétaire d'Isilines, attaque Ouibus, donc la SNCF, devant l'autorité de la concurrence pour abus de position dominante, en pointant les régulières recapitalisations de Ouibus par le groupe SNCF alors que les pertes continuent d'augmenter de l'ordre de 15 à 22 M€ par an depuis la création de cette activité. L'équilibre annoncé en 2016 a été reporté en 2017, puis en 2018 et désormais en 2019.

Transdev se pose une question légitime : d'où viennent les moyens permettant au groupe SNCF de recapitaliser régulièrement Ouibus ? Certains ont déjà une piste de réponse : dans les surcoûts des activités conventionnées de la SNCF (TER, TET).

La saisine de l'autorité de la concurrence montre que la concurrence interne au groupe SNCF a quelque chose de structurellement malsain. Transdev en profite évidemment pour tenter de mettre un caillou dans la chaussure d'un opérateur ferroviaire qu'il voudrait challenger sur le réseau intérieur. Quant à Isilines, Transdev annonce un plan de restructuration et de concentration de ses activités.

L'ancien ministre de l'économie se vantait des créations d'emplois liées à son oeuvre, mais on voit déjà apparaître le spectre des licenciements...

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Commentaires
S
Un candidat aura-t-il le courage de revenir sur cette libéralisation des autocars, arrêter de faire concurrence aux lignes de train (et rendre celui-ci définitivement compétitif du covoiturage (TVA à 5 ou 0%, prise en charge au bon niveau des infra, ...)... et redéployer sur toutes les petites et moyennes destinations sans offre ferroviaire, tous ses autocars et leur conducteurs, dans le cadre d'un vrai service public du transport collectif intervilles ?
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S
Comme quoi le probleme du surcout des TER n'est pas forcément le TER, mais de laisser la SNCF faire n'importe quoi (et pourvu que ça ne soit pas du train). D'une certaine façon, de la laisser se comporter comme un monopole privé sans contrôle
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T
Dans le même temps la SNCF annonce des réductions d'emplois....des emplois bien mieux qualifiés<br /> <br /> Cette libéralisation du marché des autocars de manière anarchique et déstructurée va dans le sens d'une balkanisation de l'offre de transports. Elle est plus digne d'un pays sous développé que d'un pays développé. Il suffit de voir dans quelles conditions les usagers embarquent dans ces autocars qui s'arrêtent où ils peuvent pour s'en convaincre<br /> <br /> <br /> <br /> Elle renvoie en fait à ce qui existait dans les années 1930 et qui a précipité la fermeture des réseaux ferroviaires locaux <br /> <br /> <br /> <br /> Quand aux tarifs bas pour les voyageurs , ils peuvent très bien se pratiquer sur une offre ferroviaire performante en sous tarifant les trains d'heure creuse
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I
Je ne crois pas qu'il faille s'opposer au développement du car sur les marchés de la longue distance, c'est un mode de transport qui a sa pertinence, y compris vis-à-vis du train, notamment en terme de prix.<br /> <br /> <br /> <br /> Je serais plus exigeant, s'agissant de charges supportées par les collectivités territoriales, sur la non-concurrences avec des services régionaux, ferroviaires ou routiers !<br /> <br /> <br /> <br /> C'est clair par contre que les fariboles sur la création d'emplois et la desserte du territoire c'était un plan comm destiné à vendre cette libéralisation sans aucun rapport avec la réalité...
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