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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 décembre 2016

Service annuel 2017 : trois réouvertures

Pour changer, inaugurons ce service annuel avec trois nouveautés positives de ce millésime 2017.

Chartres - Voves : une vraie réouverture

Avec 3 allers-retours Chartres - Voves du lundi au samedi et 2 le dimanche, c'est un retour modeste. Cette liaison est la première étape du projet porté de longue date par la Région Centre entre Chartres et Orléans. A Voves, les voyageurs doivent changer de train pour rejoindre Châteaudun, avec des correspondances en 6 à 7 minutes sur des trains Paris - Châteaudun. Les deux villes sont reliés en 50 min à 1h03. En voiture, il faut compter 53 minutes. La liaison Chartres - Voves est assurée en 22 minutes. La Région et l'Etat ont investi au total 71,3 M€ pour financer cette réouverture.

Le projet a été marqué, outre par sa lenteur, par une opération majeure avec la suppression du PN 3bis situé sur la rocade de Chartres, à 2 x 2 voies. La voie a été complètement renouvelée en deux étapes, d'abord pour pérenniser la circulation des trains de fret céréaliers, ensuite pour relever la vitesse à 100 km/h afin de proposer une liaison voyageurs suffisamment rapide.

La suite du projet, entre Voves et Orléans, est toujours en phase d'études. Les modalités d'arrivée en gare d'Orléans, avec le cisaillement du courant Paris - Tours,  constituent un point névralgique du dossier. A plus courte échéance, on peut espérer une systématisation des correspondances à Voves pour que chaque TER Paris - Châteaudun puisse récupérer des voyageurs venant de Chartres.

Bordeaux : le triangle des Echoppes

C'est un petit projet de seulement 700 m, mais a son importance dans la desserte ferroviaire périurbaine de Bordeaux. Le triangle des Echoppes permet de relier la ligne du Verdon Bordeaux - Pointe de Grave à la gare de Pessac sur la ligne Bordeaux - Hendaye. L'objectif de la Région était de mettre en place une desserte tangentielle pour faciliter l'accès aux zones d'emplois du sud-ouest bordelais, notamment à Pessac, ainsi qu'au domaine universitaire, moyennant une correspondance sur la ligne B du tramway dans le sens de la contrepointe, pour alléger le trafic de cette ligne très chargée.

La Région a donc créé 9,5 allers-retours entre Macau et Pessac, empruntant ce raccordement, et en a profité pour ajouter un aller-retour supplémentaire entre Bordeaux et Lesparre pour étoffer la desserte de la ligne du Verdon.

Bréauté - Fécamp : le train de retour

Réouverture moins spectaculaire en Normandie car la ligne n'avait fermé que voici deux ans... et pour la bonne cause. Victime du déficit de maintenance d'une politique ferroviaire délaissant les lignes secondaires, la ligne avait été suspendue compte tenu de réductions de vitesses successives de plus en plus contraignantes. La restauration de la ligne a été engagée grâce à l'engagement de la Région Normandie et des collectivités locales.

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Entre Fécamp et Grainville-Ymauville - 11 décembre 2016 - Les X73500 sont de retour sur la ligne de Fécamp. La voie est neuve, récupérant des rails issus du recyclage d'opérations de renouvellement de LGV. © Ph. Nemery

Pour ce premier jour de circulation, il faut bien admettre que, malgré le franc soleil, il n'y avait pas foule dans les trains, probablement du fait de correspondances malcommodes le dimanche pour rejoindre Le Havre. En semaine en revanche, 6 des 7 allers-retours proposent des liaisons directes Le Havre - Fécamp en 42 à 48 minutes selon que le train soit direct ou semi-direct entre Le Havre et Bréauté. Détail amusant, il y a 8 allers-retours entre Bréauté et Fécamp le samedi dont 5 Le Havre - Fécamp. Le dimanche, la desserte est plus maigre avec 5 allers-retours privilégiant la liaison avec Rouen et Paris.

Si on ne peut que saluer cette réouverture, on ne pourra que déplorer certains "détails" très agaçants :

  • une vitesse plafonnant à 80 km/h alors que le tracé de la ligne, très favorable, autorise des vitesses largement supérieures : au moins la moitié du parcours pourrait admettre 140 km/h, la vitesse maximale des X73500 ;
  • l'arrivée à Bréauté-Beuzeville avec près de 2 km limités à 40 km/h pour une entrée en gare très - très ! - anticipée, coûtant au moins 2 minutes sur le temps de parcours ;
  • la non-rectification d'un étonnant positionnement de la voie, témoignage du dogme "on fait comme c'était et on ne se pose pas de question" largement en vigueur dans le département de la maintenance, surtout sur le réseau secondaire...

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Entre Fécamp et Bréauté-Beuzeville - 11 décembre 2016 - C'était comme ça, et ça le restera encore. Quant à savoir pourquoi... © transportrail

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Commentaires
L
Pour revenir sur la réouverture de la ligne Fécamp-Bréauté-Beuzeville en ce dimanche ensoleillé, il ne manquait que l'ouverture exceptionnelle de la gare au public. D'autant qu'à l’intérieur de la salle des pas perdus rénovée nous pouvions apercevoir une affiche annonçant l’événement. Somme toute, c'était peut-être là une belle opportunité commerciale de combler les clients venus satisfaire leur curiosité en leur proposant les nouvelles fiches horaires et de surcroît, au tout nouveau service.
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B
ce qu'on voit sur la Normandie pose la question de la gouvernance dans le sens du contrôle et de la maîtrise de la prestation rendue par l'entité en charge des travaux (maîtrise d'ouvrage et maîtrise d’œuvre).
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D
Concernant Chartres Voves, 6AR avaient été annoncés, 3 sont effectivement créés. Aucune des 2 localités intermédiaires n'est desservie (vu le temps que ça a pris pour rouvrir la ligne, construire un ou deux quais avec un abri voyageur dessus ça aurait dû être possible). D’autant que vu du satellite, la ligne semble tracée encore plus en ligne droite que celle de Fécamp, donc théoriquement apte à 140km/h. Donc c'est perfectible... Pour connaître des gens sur Chartres, il y a un vrai besoin de connection vers Orléans et Tours, il faut espérer que le projet va réussir à se poursuivre.
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A
Ma soirée « Triangle des Echoppes » <br /> <br /> Il est l’heure de repartir. Je teste le passage en pas d’âne de la gare Alouette-France. Attention de ne pas glisser ! Le TIV de chantier à 60 a disparu et est remplacé par un nouveau TIV à 100. A ce que j’ai compris cet après-midi, ce dernier TIV sera supprimé le 23 janvier 2017 et les circulations se feront alors à 160km/h. Le Regio2N arrive d’Arcachon, je monte puis arrivée à Pessac. Je me rends vers le BGC de 18h54. Je compte et recompte les passagers : nous sommes 5 voyageurs, un ASCT et le mécanicien. 2 ou 3 personnes montent à Mérignac-Arlac, puis arrivée à Caudéran-Mérignac après 7 minutes de trajet. Il fait nuit noire, et j’ai un peu de mal à retrouver mon trou dans le grillage. Encore quelques minutes à pied et me voilà arrivé après 40 minutes de trajet. J’ai le sentiment étrange que tout cela coûte bien cher pour si peu de voyageurs.<br /> <br /> Conclusion de la journée :<br /> <br /> Si tu veux une liaison Bordeaux – Blanquefort, vote pour le blanquefortais Vincent Feltesse.<br /> <br /> Si tu veux une liaison Macau-Pessac, vote pour le pessacais Alain Rousset<br /> <br /> Si tu veux une gare Caudéran-Mérignac aménagée, vote pour le caudéranais … je sais pas !!!
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A
Mon après-midi « Triangle des Echoppes » <br /> <br /> En ce début d’après-midi, je m’éclipse quelque temps pour assister à l’inauguration en gare de Pessac. C’est l’effervescence avec une bonne cinquantaine de personnes présentes. En attendant, c’est musique à la gloire de la SNCF. Il y a beaucoup de banderoles de l’association qui souhaite la réouverture de la gare Talence Médoquine : « La Médoquine sacrifiée », « Mépris des citoyens » « Mépris des usagers » etc… Même si je comprends leur combat, je suis hypocrite et pense en moi-même que la prolongation de la fermeture de cette gare m’arrange bien. En plus, techniquement, il faudra faire des cantons courts et de nombreux travaux pour rouvrir cette gare et je ne suis pas persuadé que SNCF Réseau soit très enclin à le faire. Il y a aussi une banderole lié au passage planchéié de Alouette-France : « Pas d’ascenseur, Pas de vitesse ». Le train 866188 arrive de Macau à 14h04 avec tout le gratin des politiciens de la région. Il y a Alain Rousset dans la cabine avec le mécanicien, mais aussi Vincent Feltesse, vous savez l’ancien maire de Blanquefort qui s’est fait faire sa petite ligne personnelle de tram-train de Bordeaux-Ravezies à Blanquefort. Je passe sur l’inauguration avec le bruit des manifestants en arrière-fond. Je retiens du maire de Pessac qu’il donne rendez-vous dans 2 ans pour faire le bilan de cette ligne. Je me dis en moi-même que vu le fiasco en nombre de voyageurs, la SNCF n’attendra pas 2 années pour supprimer la moitié des circulations. Je retiens d’Alain Rousset qu’il souhaite désormais faire réaménager les gares par ordre de priorité : ma petite gare de Caudéran-Mérignac sera-t-elle en haut des priorités et aurais-je un jour mon accès vers Caudéran ? Je laisse de côté le Château Dillon et les cannelés pour repartir travailler mais récupère le dossier fait par la communication de la SNCF sur la réouverture.
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A
Ma matinée « Triangle des Echoppes » (sur un ton décalé et humoristique car cette journée, c’est Jean qui rit pour certains et Jean qui pleure pour d’autres)<br /> <br /> Enfin, ce grand jour est arrivé ! Je l’attendais depuis septembre 2016 mais la SNCF a attendu la nouvelle programmation hiver pour mettre la ligne en place. Régulièrement, j’allais voir les travaux de cette bifurcation de 1 500m qui a mis plus de 2 ans à être réalisée. Il faut bien cela pour remettre en état 1 500m de ballast et une voie inutilisé depuis 1951, trois aiguilles, un pont tout beau et un nouveau quai à Pessac. Nous au moins, une a une belle ligne, pas comme cet affreux dévers entre Fécamp et Bréauté-Beuzeville ! Tout cela vaut bien la modique somme de 25,6M d’euros financé à 80% par le Conseil Général d’Aquitaine présidé par Alain Rousset. Et oui, nous sommes riches en Aquitaine, pas pauvres comme les Normands.<br /> <br /> Je prends de la marge et pars donc de 7h30 de chez moi pour attraper le train 866176 à destination de Pessac. Habitant côté Caudéran, je traverse le quartier des Maréchaux, je passe par la petite étendue d’herbe mouillée, je saute par-dessus le tronc d’arbre, je monte le talus, je passe par le trou dans le grillage et je longe la voie sur 200m le long du CAM Tennis. Je sais, ce n’est pas bien du tout, mais la gare de Caudéran-Mérignac n’a de Caudéran que de nom. Si je veux aller côté Mérignac, il me faut faire au moins 1km à pied de plus. Entre temps, je peste contre la SNCF qui pourrait tout de même aménager les anciennes voies de la gare de marchandises pour faire un accès digne de ce nom avec parking depuis Caudéran. De toute façon personne ne m’a vu, j’arrive sur des quais déserts, à peine éclairés et une gare fermée. Je vais voir le tableau d’affichage, oui mon train 866176 est bien annoncé à 7h57 et en plus en alternance s’affiche l’annonce de cette nouvelle liaison vers Pessac. J’espère bien ne pas être tout seul sur le quai à fêter ce grand moment et cette impression d’inaugurer une nouvelle ère pour l’humanité, un peu comme on a inauguré le TransPacifique. Puis soudain apparaît une voyageuse, puis une deuxième, puis une troisième qui se mettent sous l’abri. Je m’approche d’elles et l’une me dit : « C’est le train pour Bordeaux ??? » « Et non, Madame, c’est pour Pessac, c’est le nouveau train, on est tous content !!! » Et la deuxième de me dire : « Cela vous arrange peut-être, mais pour nous, on doit attendre 15min à Pessac pour reprendre un train pour Bordeaux ». Et elles m’expliquent que le train qu’elles prenaient tous les jours vers Bordeaux St Jean est remplacé par ce train vers Pessac. Voyant que j’étais heureux de ce nouveau train, la troisième me dit « Vous, vous êtes un copain de Juppé ». Je lui dis : « Non Madame, cette ligne, ce n’est pas Juppé, mais Rousset, et en plus, je ne suis pas particulièrement son copain ». En effet, Alain Rousset fut maire de Pessac et est toujours résident à Pessac et c’est lui qui a promu cette ligne. Quelques minutes d’attente, puis arrive le beau BGC Bombardier 81581. Et surprise, plein de monde dans le train : je me dis que cette liaison est un véritable succès dès le premier jour !!! Je monte et j’ai ce sentiment étrange que tout le monde fait la tête. Le train repart et s’arrête à Mérignac-Arlac. L’ASCT insiste et précise bien que ce train va vers Pessac et non vers Bordeaux St Jean : au moins 90% des personnes descendent. J’ai enfin compris, tous ceux qui viennent du Médoc s’arrêtent ici pour reprendre la correspondance du tram A et s’éparpillent dans Bordeaux, faute de pouvoir aller jusqu’à Bordeaux St Jean. Le train repart, on passe sur les fameuses aiguilles et voilà la bif, puis le pont des Echoppes que l’on passe à 30km/h et puis très doucement l’on arrive au quai : le mécanicien est manifestement en rodage. 2 gilets rouges SNCF nous attendent ainsi que 2 autres personnes avec gilets jaunes. Sont-ils de la SNCF ou de l’association qui souhaiterait la réouverture de la gare de Talence Médoquine ? J’aimerai discuter avec eux, mais il me faut vite passer sous le tunnel pour reprendre le train direction Arcachon qui arrive juste : la correspondance est courte mais efficace. Résultat : sur les 13 voyageurs descendus à Pessac, une grosse partie a repris un train vers Bordeaux St Jean, je n’ai vu que 2 personnes en plus de moi prendre la direction d’Arcachon. 2 minutes de train puis arrivée à Alouette-France avec la deuxième nouveauté de la SNCF en Aquitaine : la fameuse suppression du passage planchéié d’Alouette-France qui fait couler beaucoup d’encre. Une dame vêtue de rouge est bloquée par le tout nouveau grillage puis s’énerve « Ils font c… à la SNCF » Et oui, Madame il faudra vous y faire. Fini de passer sur le passage planchéié, il faut désormais marcher 150m sur un chemin réalisé la semaine dernière et qui ne sert à rien puisque la route déserte d’à côté aurait pu faire l’affaire, monter l’escalier désagréable en pas d’âne, passer par le pont, puis redescendre de l’autre côté l’escalier en pas d’âne et marcher encore 150m, tout cela en attendant 2 années que cette gare soit déplacée d’une centaine de mètres sous le pont. Sur ce, je fais les derniers mètres à pied et j’arrive à mon travail. Surprise : j’ai oublié mon badge d’entrée, tellement habitué à le laisser dans ma voiture ! Au final, départ maison à 7h30, arrivée au travail à 8h20. En optimisant ma marche, je pense pouvoir faire le trajet total en maximum 40 minutes, soit environ 10 minutes de moins qu’en voiture.
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