LGV Est : conséquences horaires de l'accident d'Eckwersheim
De prime abord, étonnante relation que ce TGV 9560 entre Francfort et Paris. D’abord, un coup d’œil global sur l’horaire : Francfort (16h57) – Paris Est (21h32) soit un trajet en 4h35 alors que l’itinéraire via Forbach ne nécessite que 4 heures.
Dans le détail, ce TGV montre qu’il est décidément hors norme : il dessert Mannheim (17h37/39) et Karlsruhe (18h05/07) selon une marche tout à fait normale pour un sillon type ICE autorisé à 250 km/h. C’est après que cela se gâte. Parvenu à Kehl à 18h42, l’arrivée de Strasbourg n’est prévue qu’à 19h11. 29 minutes pour effectuer les 7 km, la future ligne D du tramway n’aurait pas de mal à faire mieux.
Bilan, le TGV 9560 stationne pendant 14 minutes au point frontière (départ de Kehl à 18h56). La clientèle allemande, dubitative, soupire un commentaire laconique : « sacrés français… » après le message bilingue expliquant la durée de ce stationnement. D’autant plus que le petit autorail RS1 de l’opérateur allemand SWEG, assurant la liaison Offenburg – Strasbourg, se paie le luxe de passer devant sa majesté TGV ! Pour autant, la « régulation du trafic » impose une allure d’escargot dans toute la traversée de Strasbourg et un arrêt en pleine voie à hauteur du dépôt de Strasbourg.
Au total, 49 minutes perdues pour le TGV 9560.
Strasbourg - 25 janvier 2008 - Voici bientôt 10 ans que la LGV rapproche l'Alsace de Paris. Le plein effet de la LGV a été quelque peu contrarié par l'accident survenu à l'issue des essais de la seconde phase de la ligne nouvelle : la grille sera normalisée dès le service annuel 2017. © transportrail
Pourtant, à l’aller, un sillon bien tracé assure l’étape Paris – Karlsruhe de belle manière : le TGV 9577 quitte Paris à 15h55 et atteint Karlsruhe à 18h35, soit un trajet en 2h40. Pour le TGV 9560, le même trajet atteint 3h25.
Ensuite, sur la LGV, le TGV 9560 se hâte lentement : sur la section nouvelle, il ne dépasse jamais les 250 km/h et sur la section ouverte depuis 2007, il circule au mieux à 290 km/h sur une ligne autorisant 320 km/h, ce qui explique qu’il rende sur celle-ci pas moins de 15 minutes aux autres circulations.
L’explication est « relativement » simple : cet écart horaire conséquent est la résultante de l’accident d’Eckwersheim à l’issue des essais de la phase 2 de la LGV Est. Ne circulant que sur une seule voie sur une partie de la LGV, la construction horaire impose ces surstationnements et une vitesse limitée à 220 km/h sur la section de LGV à voie unique lorsque les trains circulent « à contresens » dans le sens Strasbourg – Paris. Une situation qui reviendra à la normale au service annuel 2017.