C'est une des plus belles lignes de France, une de celles dont l'histoire sort résolument de l'ordinaire en rejoignant celle des relations franco-italiennes depuis plus de 150 ans. Mais évidemment, c'est une ligne menacée, parce que son infrastructure est à bout de souffle, parce qu'en tant que ligne de montagne, elle comprend de nombreux ouvrages d'art et qu'à force de dégrader les temps de parcours, le service fait fuir les voyageurs... Néanmoins, le territoire se mobilise : élus locaux et citoyens se démènent pour essayer de faire vivre le train des Merveilles, essentiel à la desserte de la vallée de la Roya. Mais la coopération franco-italienne s'est souvent enrhumée dans le col de Tende... et les deux Etats ne manifestent guère d'empressement à essayer de réanimer cette liaison.
Fontan-Saorge - 28 mai 2016 - Deux AGC descendent de Tende vers Nice. A 40 km/h, il n'est pas difficle de prendre le train en photo au cours des multiples franchissements d'ouvrages d'art. © E. Fouvreaux
Pourtant, rappelons quelques chiffres. Viamichelin indique un temps de 3h24 entre Nice et Turin. Il existe une combinaison ferroviaire avec deux correspondances en 4h23 actuellement mais qui était assurée en 3h59 avant l'application d'une limitation de vitesse à 40 km/h entre Breil et Tende. Déduction faite de 20 minutes de temps de correspondance et de quelques minutes en écrémant la desserte parmi les 25 arrêts du parcours, il serait possible de réduire l'écart de compétitivité entre le rail et la route à 8 minutes... autant dire un écart insignifiant si on juge de la pénibilité du parcours.
transportrail vous propose de redécouvrir le dossier que nous avions mis en ligne voici un peu plus de deux ans et que nous venons d'actualiser. A vos commentaires !
Pour la plupart de ces arrêts, 1 minute, voire 0 minutes comme en Suisse (arrivée et départ sur la même minute) suffisent.
Ce genre de réflexion de réduction des arrêts pour avoir de meilleurs temps de parcours générera plus de mécontents parmi les usagers ainsi que les régions traversée que de bénéfices au final. Il suffit de prévoir un temps d’arrêt réduit au minimum, et de laisser 5-6 minutes, à 2 ou 3 endroits pour pouvoir "bouffer" les éventuels retards.
Il y a aussi la possibilité de les transformer en arrêts sur demande, comme le font les compagnies régionales en Suisse, comme ça même ceux qui râlent sur l''usure des freins (!) pour s’arrêter à un arrêt sans aucun usager voulant monter et descendre seront satisfaits.
De plus, qui aujourd'hui compare les temps de trajets en voiture par rapport au train pour ce genre de trajets ? Autant on compare quand on veut traverser d'un bout à l'autre de la France, ou que on veut se déplacer rapidement entre 2 grandes villes. Mais autrement la plupart des usagers qui utilisent une ligne magnifique comme ici s'en foutent si le train met 30 minutes de plus sur un trajet par rapport à la voiture.
Le point majeur qui peut assurer la survie de ce genre de ligne reste encore et toujours le trafic local (scolaires, apprentis, travailleurs, etc.), comme en Suisse. Si on veut maintenir ce genre de longs trajets sur la durée, il faut qu'il ait suffisamment de desserte "locales" qui roulent. (auxquels sont bien entendu intégré les éventuels trains au parcours prolongés).