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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
9 mai 2016

Ligne des Hirondelles : un terrain d'expérimentation ?

C'est ce qu'envisage le Vice-Président aux transports de la Région Bourgogne - Franche-Comté, en l'affirmant dans une émission de la station régionale de France 3. La ligne des Hirondelles, entre Saint Claude et Andelot, pourrait être un terrain d'expérimentation d'une exploitation alternative à celle de la SNCF, jugée trop lourde pour une ligne à vocation purement régionale et au trafic modeste. « Nous pensons qu’il n’est pas obligatoire que cette ligne soit exploitée par la SNCF. Nous pourrions en reprendre l’exploitation et la confier à d’autres opérateurs ».

Expérimenter une délégation de service public issue d'un appel d'offres - évidemment ouvert à la SNCF qui pourrait tenter de se positionner via Keolis - constitue un acte fort dans le contexte politique actuel, peu favorable au ferroviaire : le monopole actuel souffre d'une inertie qui le rend peu adapté à des lignes sur lesquelles il faudrait être au plus près du territoire et de la chalandise de la ligne. Qui plus est, les vingt ans d'expérience de la régionalisation ont démontré que l'opérateur historique est - au mieux - mal à l'aise sur de type de desserte ou - et ce serait plus grave - coupable d'une "active passivité", c'est à dire un laisser-faire défaitiste.

Située au coeur du massif du Jura français, on sera évidemment tenté de faire un parallèle avec les lignes du Chemin de Fer du Jura, côté suisse.

Si chercher à développer un modèle économique adapté aux lignes rurales qui ne les ferait pas tomber dans l'alternative "statu quo ou fermeture" est une intention salutaire, la question du financement du renouvellement des infrastructures se pose avec d'autant plus d'acuité que cette ligne de moyenne montagne comprend de nombreux ouvrages d'art à entretenir et conforter. La Région aura--t-elle les moyens de financer la mise de fonds ? Compte-t-elle sur les économies sur les coûts d'exploitation pour dégager des budgets d'investissement pour pérenniser la ligne ?

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5 mai 2016

La SNCF investit dans Hyperloop

Manifestement, le président de la SNCF était extrêmement enthousiaste à l'idée de participer au tour de table de la start-up californienne proposant un système de transport de voyageurs "révolutionnaire" à 1200 km/h dans une capsule sur coussin d'air dans un tube à très basse pression (comme le pneumatique qu'utilise la caissière du supermarché pour expédier sa recette vers la caisse centrale). Hyperloop Technology envisage une liaison Los Angeles - San Francisco en 30 minutes pour 8 MM$.

Pour justifier cet investissement , quelque peu indécent compte tenu de la situation du transport ferroviaire en France (qui aux dernières nouvelles est encore son coeur de métier), le président de la SNCF explique qu'il faut préparer l'entreprise au saut technologique (comprenez "le rail c'est foutu", mais ça, on l'avait compris depuis belle lurette qu'elle n'y croyait plus) et faire bénéficier Hyperloop du savoir-faire d'exploitant de la SNCF.

Mais le pompon, c'est cette petite phrase de Guillaume Pépy révélée par l'hebdomadaire Challenges : "Nous pensons d’ailleurs fortement que les nouvelles lignes qui relieront Paris à Roissy (futur CDG Express) devraient être imaginées ainsi."

Sans commentaires...

EDITION DU 08.05.2016 : le montant de la participation réelle à cette augmentation de capital reste encore flou... peut-être parce que le sujet peut prêter à la polémique, mais le débat peut porter sur le principe même de cette participation...

EDITION DU 11.05.2016 : Interrogé par France Inter, François Lacôte, professionnel mondialement reconnu dans le domaine ferroviaire et plus particulièrement de la grande vitesse, a posé quelques bonnes questions notamment sur le coût d'un système de transport qui nécessite une infrastructure exclusivement souterraine et parfaitement étanche. On ajoutera aussi plus modestement la question de l'approvisionnement en air des capsules pour les voyageurs.

4 mai 2016

Une pétition pour soutenir Saint-Etienne - Clermont-Ferrand

Victime du laisser-aller ferroviaire depuis des décennies, restée malheureusement l'écart des programmes de modernisation financés par les Régions Rhône-Alpes et Auvergne, la liaison Saint-Etienne - Clermont-Ferrand est entrée depuis des années dans une phase de déclin avec réduction de l'offre, allongement des temps de parcours du fait des ralentissements. Cette ligne relie deux Régions qui, depuis la régionalisation du transport ferroviaire, ont conduit deux politiques assez diamétralement opposées... mais les dernières années - et a fortiori depuis la réforme territoriale - c'est la stratégie auvergnate qui semble prendre le dessus. Evidemment, avoir les yeux rivés sur de séduisants projets long-termistes comme POCL ou Transline peut faire oublier les réalités quotidiennes...

L'état de l'infrastructure est devenu tel que l'unique aller-retour ferroviaire qui subsistait à l'horaire 2016 sera "suspendu" à compter du 1er juin prochain. Ne subsisteront que les dessertes Clermont - Thiers et Saint Etienne - Montbrison.

Une pétition est lancée pour demander le maintien de la ligne. L'enjeu est tout particulièrement symbolique : s'il n'existe pas de trafic compatible avec une offre ferroviaire à un coût soutenable par la collectivité entre deux agglomérations de plus de 300 000 habitants, il y a fort à parier que la "suspension" de Saint-Etienne - Clermont-Ferrand fera jurisprudence pour les exécuteurs des basses-oeuvres de la substitution.

Certes, avec un positionnement en mi-journée et un temps de parcours de 2h39, le train est complètement hors concours : il faut une heure de moins en voiture (merci l'A72). Les autocars TER mettent pour leur part 1h45 à 3h32 mais avec une desserte nettement moins étoffée : le meilleur temps est mis au crédit de services directs et dans le "pire" des cas, la desserte de l'autocar commence à Montbrison.

Néanmoins, remettons les pendules à l'heure et plongeons-nous dans les anciens horaires, établis à une époque à laquelle l'infrastructure proposait un optimum de performances, ce qui n'était pas forcément le cas du matériel roulant :

  • été 1978 : 2h09 / 10 arrêts
  • été 1983 : 2h03 / 7 arrêts
  • été 1988 : 2h07 / 8 arrêts
  • été 1993 : 2h02 / 5 arrêts
  • été 1998 : 2h06 / 7 arrêts

Conclusion : le train sait limiter l'écart de performance par rapport au trajet autoroutier à une vingtaine de minutes tout en conservant un niveau de maillage territorial correct. Alors, "pas de trafic, pas de potentiel, pas d'avenir" ?

3 mai 2016

Champagne-Ardenne : financement des lignes fret

Une bonne nouvelle n'est pas si fréquente. Un accord entre l'Etat, la Région Grand Est, SNCF Réseau et les clients du fret ferroviaire a défini les modalités de financement de pérennisation de la plupart des lignes capillaires empruntées par des trains de marchandises en Champagne-Ardennes. Huit lignes totalisant 263 km d'infrastructures sont concernées : Troyes - Chalons sur Marne, Coolus - Charmont-Luyères, Troyes - Vitry-le-François, Oiry-Sézanne - Esternay, Pont-Maugis - Mouzon, Amagne- Lucquy-Alland'Huy, Saint-Julien - Bouilly-Roncenay, Bricon - Orges et la voie mère de Reims-Saint-Léonard. Ces lignes, peu connues du grand public puisqu'il y a belle lurette qu'elles n'accueillent plus de circulations voyageurs, cumulent tout de même 1650 trains par an, soit 1,65 Mt transportées, essentiellement des céréales et des produits sidérurgiques. Un résultat assez flatteur si on compare ce chiffre aux 7 Mt transportés dans l'ensemble du Grand Est. A ces huit lignes s'ajoutent Saint Hilaire au Temple - Verdun, qui a fermé aux voyageurs voici près de deux ans et dont l'état ne pose pas de problème particulier à moyen terme pour la circulation de trains de marchandises. Restent en revanche 60 km en suspens, dépendant d'accords avec les clients potentiels du rail.

Cet accord porte sur 21 M€ d'investissements, financé par l'Etat (6,6 M€), SNCF Réseau (6,5 M€) et les collectivités locales, Région en tête (7,9 M€), mais aussi sur la maintenance de ces lignes avec l'acceptation par les principaux clients de participer à près de 50% du coût d'entretien de ces lignes, estimé à 3,5 M€ par an, au moyen d'une contribution d'environ 2€ par tonne transportée, similaire au processus engagé en Région Centre. Cette contribution résulte d'une négociation avec les clients du fret, qui notamment pour des produits à haute valeur marchande comme les céréales et la transformation des métaux, ont admis que cette contribution était nécessaire pour optimiser un circuit logistique dans lequel le transport ferroviaire est un élément central et décisif dans leur propore modèle économique.

En outre, SNCF Réseau lancera des appels d'offres pour déléguer la maintenance de ces lignes à des Prestataires Gestionnaires d'Infrastructures, afin d'ouvrir la voie à un modèle économique alternatif de maintenance adapté de ces lignes au trafic certes modestes en nombre de trains, mais indispensables à l'économie locale.

La démarche engagée a surtout l'avantage de s'interroger sur les besoins des entreprises et de se positionner dans la quête d'un équilibre entre les capacités de financement limitées des collectivités et de SNCF Réseau, et une sollicitation modéré des clients pour lesquels la contribution à la maintenance de l'infrastructure ferroviaire vient constituer un coût supplémentaire, mais cependant nettement moindre que le coût d'une disparition du rail qui nécessiterait un recours au transport routier (avec des limites sur son efficacité, notamment pour le transport céréalier) ou une relocalisation des entreprises.

Combiné au développement des opérateurs fret de proximité, le marché local du transport de marchandises s'engage sur une voie nouvelle qui se structure progressivement au gré d'initiatives régionales. Reste à transformer l'essai au plan national, en adaptant la démarche à la typologie des clients. Ce qui peut fonctionner avec un fort trafic céréalier (à 250 € la tonne à l'expédition) sera probablement moins efficace sur des produits à plus faible valeur marchande, impliquant une plus forte sollicitation de la sphère publique.

3 mai 2016

Suisse : le BLS se place sur l'axe Mer du Nord - Italie

En recevant sa première locomotive Vectron quadricourant, le BLS concrétise sa stratégie de positionnement sur le corridor européen entre les ports de Rotterdam et de Gênes. La compagnie suisse a commandé 15 locomotives quadricourant à Siemens, capables de rouler aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Italie. Baptisées DACHINL (D-A-CH-I-NL, comme les 5 pays où elles seront homologuées), ces machines de 88 tonnes développent une puissance de 6400 kW à une vitesse maximale de 140 km/h. Trois machines seront livrées en 2016 et l'intégralité de la commande sera parvenu à Spiez en 2018. Outre la possibilité de gérer le renouvellement de son parc, avec le retrait progressid des Re425, cette commande permet au BLS de renforcer son positionnement sur un corridor fret stratégique en Europe et de maintenir l'avance de l'itinéraire par l'Allemagne et la Suisse réputé plus fiable et plus rapide que par la France.

La Re475-402, première Vectron quadricourant du BLS livrée aux ateliers de Spiez. (cliché BLS)

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2 mai 2016

Le Mont-Dore : on démantèle !

Du passé faisons table rase ! La SNCF a fermé les portes de la gare du Mont-Dore le 29 avril dernier. Dans le même temps, la voie d'évitement de la gare de La Bourboule a été neutralisée, privée de ses deux aiguilles et un heurtoir a été posée sur le moignon de ligne qui menait au Mont-Dore. La section de Volvic à La Bourboule passe sous le statut de la Voie Unique à Trafic Restreint, "capillaire fret" selon l'appellation du moment.

De la sorte, celui qui aura l'idée saugrenue de proposer un service combiné train - autocar entre Clermont Ferrand et la station de ski Super Besse poura toujours aller se rhabiller. On attend avec impatience le sort du train des eaux minérales de La Bourboule, qui avec son rythme hebdomadaire, risque de ne plus tenir très longtemps. Quelques camions de plus sur les routes, "quel mal y a-t-il à ça" dirait Françoise Hardy ?

Tant d'empressement pour procéder à ces neutralisations impressionne : on aimerait la même célérité pour renouveler certaines éclisses...

2 mai 2016

Les ÖBB s'intéressent aux trains de nuit européens

Nous en avions déjà parlé à l'occasion de la présentation d'une maquette d'aménagement de futurs trains de nuit par les chemins de fer autrichiens. Les ÖBB semblent bien décidés à s'engager sur ce marché que beaucoup annoncent en voie d'extinction. L'Allemagne et la Suisse constituent les deux premières cibles de l'opérateur autrichien, qui étudierait non seulement des liaisons transfrontalières Suisse - Autriche et Autriche - Allemagne, mais aussi des offres totalement exterieures à l'Autriche de type Suisse - Allemagne. Les ÖBB disposent d'une soixantaine de voitures-couchettes et de 35 voitures-lits et l'occupation actuelle moyenne de ses trains est de 50% (un million de voyageurs transportés en 2015) : de ce fait, les ÖBB auraient besoin de matériel supplémentaire et la récupération des voitures allemandes pourrait être une piste avant d'engager éventuellement la construction de nouvelles voitures.

Les ÖBB envisageraient aussi les modalités de mise à disposition voire d'intégration de personnels DB excédentaires après la suppression en décembre prochain des trains de nuit de l'opérateur allemand.

Mais les ÖBB voient plus loin et commencent à explorer le marché potentiel vers la Belgique et l'Italie. D'ici à ce qu'ils s'intéressent au marché français... mais attention au gabarit (les voitures CNL à deux niveaux de la DB ne passeront pas dans les tunnels français...) !

1 mai 2016

Le chemin de fer du Montenvers

transportrail vous propose d'aller respirer le bon air des montagnes tout en partant à la découverte du patrimoine ferroviaire français. Cap sur la vallée de Chamonix et sur le chemin de fer du Montenvers, aussi connu sous l'appellation "petit train de la Mer de Glace". Tel était son objectif à sa construction au début du siècle : rejoindre ce paysage somptueux et cette langue glaciaire mondialement connue. Le Montenvers a très rapidement remporté un succès considérable auprès des amateurs de montagne, des randonneurs et de la clientèle des prestigieux établissements hoteliers de Chamonix. En 2014, plus de 700 000 voyageurs ont emprunté cette ligne à voie métrique et à crémaillère longue de 5,1 km.

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Montenvers - 12 mars 2016 - Le train quitte la gare située à 1913 m pour redescendre vers Chamonix. L'imposant hôtel du Montenvers bénéficie d'un paysage d'autant plus splendide que le train passe quasiment sous ses fenêtres ! © transportrail

Le Montenvers est un habile mélange du savoir-faire suisse en matière de chemin de fer de montagne, avec les automotrices SLM-Winterthur, et des recherches françaises sur la traction électrique menée par la SNCF au début des années 1950, puisque la ligne est alimentée en courant "industriel" (selon le terme de l'époque) à 50 Hz, avec une tension de 11 000 V. La Compagnie du Mont Blanc assure depuis 2000 l'exploitation de la ligne du Montenvers, et celle du Tramway du Mont Blanc (dossier à venir).

Le nouveau dossier de transportrail est en ligne. N'oubliez pas votre plus beau cache-nez, attention au départ !

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