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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
21 avril 2016

Europe : la libéralisation à petits pas

Tous les trois ans, c'est pour dans trois ans ! La conclusion des négociations sur le quatrième paquet ferroviaire européen aboutit à une nouvelle échéance de décembre 2020 pour les lignes commerciales intérieures et de 2023 pour les lignes en contrat de service public. Au-delà de ces dates, les autorités en charge de l'organisation des services de transport devront recourir à une procédure d'appel d'offres pour la désignation de leurs prestataires de service. Cependant, pour les transports régionaux, il sera encore possible de demeurer dans un système fermé d'attribution directe jusqu'au dernier moment, c'est à dire de signer un contrat de 10 ans en décembre 2022. Il sera en outre possible de se dispenser d'une procédure d'appel d'offres si la collectivité s'estime satisfaite de son prestataire. En revanche, le texte est beaucoup plus évasif sur les modalités de gouvernance et notamment la séparation entre le gestionnaire d'infrastructures et l'opérateur. La "muraille de Chine" a fait long feu.

Sans surprise, la France devrait attendre le dernier moment pour se plier à ce texte qu'elle a elle-même adopté. Peut-être sera-t-il trop tard : l'essor du marché de l'autocar d'un côté, le succès discret du covoiturage et l'uberisation de la mobilité auront eu raison d'un système ferroviaire sclérosé, privé de ressources, centré sur des artifices de communication plus que sur la réalité opérationnelle. L'ouverture du marché qui n'est pas une fin en soi pourrait être au contraire le ressort permettant de relancer une dynamique positive, y compris chez l'opérateur historique, comme on l'a constaté voici 22 ans en Allemagne.

Autre question et non des moindres, la libéralisation est-elle compatible avec l'état de dégénérescence plus qu'avancé du réseau ferroviaire français ?

MODERATION (26.04.2016) : suite à certaines dérives, discussions closes, d'autant que chacun a largement pu exprimer son opinion.

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Commentaires
S
Vous citez volontairement des exemples exagérés, mais dans d'autres cas oui il y a un lien. On pourrait dire quel est le lien entre les TER Rennes Brest et les TGV Paris Rennes ? Que les seconds sont prolongés sur le réseau des 1ers. Et de Rennes jusqu'à Marseille il y a des trains qui circulent. Que faire si le noeud Marseillais est gêré par Véolia ?<br /> <br /> Les réseaux ne sont pas étanches, et sauf exception il n'est pas souhaitable qu'il le soit, sauf à vouloir libéraliser coute que coute. <br /> <br /> <br /> <br /> Et enfin, je ne comprends pas : pourquoi changer l'équipe dirigeante ne devrait se faire que dans la perspective de la libéralisation ? On pourrait déjà commencer par là. Au niveau national comme aux niveaux locaux là où c'est catastrophique (PACA, etc...), là où des tueurs ont sciemment été mis en place politiquement (par exemple pour faire chuter des élus qui dérangeaient).... en chassant des cadres de bonne volonté... désormais chez Véolia. <br /> <br /> Et puis changer l'équipe dirigeante dans la perspective de la libéralisation, ça serait une dure sanction, depuis les décennies qu'ils y travaillent...
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T
ah et c'est quoi le lien entre le train jaune et le transillien? Entre St-Etienne-Clermont et Paris-Rennes?<br /> <br /> <br /> <br /> L'intégration a un sens si elle permet une synergie (gestion du matériel, coordination des offres) ..et encore en Suisse, il y a 50 exploitants parfaitement coordonnés avec 4 langues nationales et tout cela fonctionne parfaitement. Certains réseaux collaborent pour l'entretien des rames.<br /> <br /> <br /> <br /> Le problème de la SNCF , c'est qu'elle est gérée comme une administration depuis Paris avec des méthodes peut être adaptées à l'ile de France (et encore..) mais surement pas ailleurs avec un président qui fait de la politique au lieu de gérer les activités comme une entreprise en liant l'activité aux territoires. Je pense que c'est beaucoup trop lourd même avec la nomination d'une équipe compétente qui serait jugée sur ses résultats...et on en est loin , très loin<br /> <br /> <br /> <br /> Objectivement, il faudrait passer en DSP d'ici 1 an , l'ensemble des lignes et activités menacées, changer l'équipe dirigeants afin que la SNCF puisse se préparer efficacement à cette perspective..<br /> <br /> <br /> <br /> Et vous verrez, les choses s'amélioreront, c'est ce qui s'est passé dans tous les pays où cela a été pratiqué et la majorité des cheminots y trouvera son compte en termes de perspectives professionnelles et de salaires.
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T
Avec un tel raisonnement, on devrait revenir sur les DSP pour les réseaux urbains ou les lignes de car départementales....tout cela relève du libéralisme affreux qui exploite les salariés<br /> <br /> Créons une compagnie publique nationale en charge de la gestion de tous les réseaux urbains ou une en charge de toutes les liaisons par car!!!! On pourra en mesurer toute l'efficience...
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T
Défendre le maintien du monopole sncf comme aujourd'hui me fait penser à la phrase de Clemenceau<br /> <br /> <br /> <br /> "Peu importe que l'empire disparaisse pourvu que les principes restent"...
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N
Bonjour,<br /> <br /> Est ce que les lignes Transilien auront un exploitant qui sera mis en concurrence comme ce sera le cas pour les régions hors Île de Frznce ?<br /> <br /> Savez-vous à partir de quelle date cela serait applicable ?
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T
Aujourd'hui le monopole SNCF est le meilleur allié de la politique anti ferroviaire de ce gouvernement. Le monopole est très pratique pour entériner la politique choisie avec l'assurance qu'il n'y aura pas d'opposition, pas d'alternative et pas de contre exemple<br /> <br /> <br /> <br /> Ca me navre de voir que beaucoup de personnes qui défendent le chemin de fer via le monopole SNCF ne font en réalité que précipiter sa chute....<br /> <br /> <br /> <br /> Les lignes CP ,Corse ou CFTA sont bien moins menacées que tout le réseau secondaire sncf....pourquoi? D'abord elles sont mieux gérées, mieux fréquentées et surtout défendues...leurs responsables ne font pas l'apologie du car mais essayent de mieux remplir les trains
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S
Croire en un Etat vertueux est une faillite de l'esprit ? Je préfère cette faillite au réalisme de l'Etat corrompu alors. <br /> <br /> Il n'est pas question d'attendre le grand soir (comme si la SNCF n'avait pas changé. il y a au contraire des pistes prometteuses qui ont été lancées qu'il conviendrait d'approfondir). Et pas question pour autant d'accompagner l'uberisation de la société destructrice du travail. <br /> <br /> Ce qui est proposé par l'Europe, a été rejeté par le peuple français, et d'autres, quand on a daigné les consulter.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au refrain "ça aurait été pire sans rien faire, donc accélérons dans la mauvaise direction", il est connu. Il y a manifestement conflit d'évidences en la matière. <br /> <br /> Après tout, Hollande nous expliquera bien que la courbe du chomage, même non inversé a vu sa courbure s'estomper d'un angle plus fort que s'il n'avait pas agi.... On doit sans doute pouvoir faire pareil avec les chiffres du fret. Les camions, eux, progressent, alors que le fret est ouvert, et lourdement subventionné
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S
Que je sache, ça ne sont pas les partisans du monopole encadré et régule qui sont aux manettes et euthanasie le fer, mais bien ceux qui dans le même temps libéralise à tout va par idéologie. C'est un constat qu'au Royaume Uni, les choses se sont développés, APRES intervention forte de l'Etat sur le réseau. Et c'est ce qu'il faudra faire en France, et courrir après les chimères libérales n'amènera que le déclin qu'avait connu en son temps le Royaume Uni. <br /> <br /> Quant au lien entre la préparation de la libéralisation du fret, puis la libéralisation effective, et la dégringolade des trafics dans des proportions bien au delà de la désindustrialisation du pays, il est patent.
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S
La libéralisation ne sera que prétexte à retirer les billes des autorités publiques du financement du système ferroviaire. <br /> <br /> L'article le dit bien, il s'agit avant tout de libéraliser pour libéraliser, comme l'UE s'est acharné et s'acharne à le faire dans tous les secteurs de la société, avec les conséquences funestes des crises actuelles. <br /> <br /> <br /> <br /> Un combat fort des autorités françaises contre ces politiques de libéralisations, plutôt qu'une acceptation autant honteuse que secrête, aurait pu être le ressort permettant de relancer une dynamique positive, particulièrement chez l'opérateur historique, et d'une motivation des salariés dont les incompétentes directions actuelles ont perdu la vue.
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T
surtout celles de nos élites et la façon dont ils traitent le chemin de fer en dit long sur le mépris qu'ils ont du pays, de ses territoires et de son patrimoine....<br /> <br /> <br /> <br /> Je me rappelle d'une discussion avec le responsable transport du canton du valais en Suisse<br /> <br /> <br /> <br /> A la question:Pourquoi vous investissez autant sur le réseau ferroviaire secondaire, il m'avait simplement répondu: Ces lignes font partie de notre patrimoine et de notre histoire, notre devoir est de les transmettre en bon état aux générations futures....
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I
Je crains que la dégénérescence des organisations et des mentalités ferroviaires ne soit plus irrémédiablement engagée que celle des matériels et des infrastructures...
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