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transportrail - Le webmagazine des idées ferroviaires
11 mars 2016

Lyon - Turin : signature du protocole

Au sommet franco-italien de Venise, le Président de la République française et le Premier ministre italien ont signé le protocole additionnel de 8,4 MM€ permettant de finaliser le plan de financement de la liaison Lyon - Turin. Le projet, d'un coût estimé à 26 MM€, sera donc financé à 40% par l'Union Européenne, à 34,75 % par l'Italie et à 25,25 % par la France. Les travaux préparatoires sont attendus en 2017 afin de lancer en 2018 la réalisation de ce chantier totalisant 140 km d'infrastructures de l'agglomération lyonnaise jusqu'à Bussoleno, dont le tunnel de 57 km sous le massif alpin entre Saint Jean de Maurienne et Chiomonte. L'ouverture est attendue en 2028-2029.

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Arbin - 17 avril 2013 - Montant un convoi céréalier du triage de Gevrey à Modane, la 36347 vient de passer Montmélian. Le fret est devenu une espèce rare dans la vallée de la Maurienne... © R. Lapeyre

Les débats sur la pertinence de ce projet colossal restent posés :

  • trafic fret en baisse à la frontière franco-italienne depuis le début des années 2000 ;
  • itinéraire ferroviaire Italie - Bénélux nettement plus efficace via la Suisse et l'Allemagne grâce au tunnel du Lotschberg (ouvert en 2006) et du Gothard (ouverture en juin prochain), avec une performance du mode ferroviaire qui ne se limite pas aux seules traversées alpines, ce qui malheureusement ne crédibilise pas les itinéraires via la France ;
  • trafic voyageurs longue distance capté par le low cost aérien plus performant : quelle sera la compétitivité-prix du train sur Paris - Milan par rapport à l'avion ? L'expérience des liaisons Paris - Barcelone via la ligne nouvelle Perpignan - Figueras incite à la plus grande prudence ; même réflexion quant aux avantages mis en avant sur l'arc méditerranéen ;
  • décalage persistant entre l'affichage d'une priorité aux transports ferroviaires du quotidien et l'accumulation de décisions sur les projets de LGV.
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Commentaires
B
La performance des sillons en amont et en aval de la ligne nouvelle projetée doit justement être améliorée pour que cet itinéraire devienne compétitif. C'est sûr que si on ne fait que construire la ligne nouvelle sans rien faire d'autre, le projet restera voué à l'échec, nous sommes bien d'accord là-dessus !<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de l'itinéraire par la Suisse, rien ne nous dit que dans 15 ans les suisses continuent à autoriser le transit de trains intra-UE dans les conditions actuelles, c'est-à-dire sans contrôles systématiques aux frontières. On l'a bien vu avec la libre circulation des personnes qui a été mis en péril lors d'une votation qui a été récemment faite, cela peut très bien se reproduire pour les marchandises. Et surtout, dans un horizon de 10-15 ans, cet itinéraire pourrait être saturé justement, ce qui pourrait entraîner un report des liaisons Anvers - Italie via la France, les trains partant de Rotterdam continuant à transiter par l'Allemagne.
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B
Il faut quand même souligner que le projet est financé à 40% par l'Union Européenne, ce qui est énorme, même s'il s'agit d'un projet essentiellement transfrontalier. <br /> <br /> <br /> <br /> Si certaines erreurs ne sont pas commises lors du ficelage du projet (pas de PPP ou de concession) et que le projet est accompagné d'une amélioration des sillons (et dans une moindre mesure de l'infrastructure) en amont et en aval de la ligne nouvelle, le projet pourrait (notez le conditionnel...) être une réussite pour les raisons suivantes :<br /> <br /> <br /> <br /> - Une partie des trains de fret Benelux-Italie emprunteraient cette nouvelle liaison<br /> <br /> - Même si les liaisons TGV Paris - Milan sont loin d'être promises à un trafic intense, il reste que celles entre Lyon et Turin et Milan pourraient l'être<br /> <br /> - De nouvelles liaisons entre Marseille et Milan/Turin pourraient voir le jour <br /> <br /> - Les Cisalpino Genève-Milan pourraient emprunter cette nouvelle liaison, plus performante et potentiellement plus fréquentée grâce à l'arrêt à Turin<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui reste mystérieux dans ce projet, c'est l'exploitation des liaisons qui emprunteront cette ligne nouvelle : il ne faut pas oublier que Trenitalia et RFI sont loin d'être les meilleurs amis de la SNCF. Dans l'état actuel des choses, il va y avoir beaucoup de bâtons qui vont être mis dans les roues de part et d'autre des Alpes...<br /> <br /> <br /> <br /> Dans tous les cas, ce projet, aussi coûteux qu'il soit, reste beaucoup plus pertinent que Poitiers-Limoges ou même POCL... et il ne faut pas oublier que les fonds déboursés par l'UE ne l'auraient pas été pour des projets d'amélioration du réseau classique, donc il ne peut pas trop y avoir de débats à propos de l'utilisation des fonds pour d'autres projets pour le train "du quotidien"...
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O
Il faut bien prendre en compte le coût complet du projet qui ne se réduit pas au seul tunnel de base. Le plein effet de celui-ci est lié à la réalisation des infrastructures nouvelles entre l'est de Lyon et son entrée, avec 2 autres tunnels (L'Epine et Chartreuse). A défaut, le gain de temps est encore moindre et la capacité reste contrainte par les infrastructures existantes (Ambérieu - Culoz - Chambéry d'une part et la voie unique St André le Gaz - Chambéry d'autre part).
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S
La présentation est trompeuse, entre l'affichage d'un projet à 26 Milliards d'euros, et une ouverture en 2028 : ce qui sera investi à cette échéance, c'est seulement 8 milliards d'euros pour le tunnel international, dont seulement ~2 Md par l'Etat Français ! Voilà qui est plutôt rentable. <br /> <br /> C'est là qu'il y aura un gain de performance conséquence, tant pour le fret que pour les voyageurs. <br /> <br /> <br /> <br /> Parler de LGV concernant le Lyon Turin me parait inexact : où sont donc les infrastructures nouvelles de ce projet où les trains rouleront à grande vitesse ?<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au fait que le low cost aérien capte les trafics longue distance : actuellement, certes, mais à quel prix pour la planète ? Et qu'en sera-t-il avec la remontée des prix du pétrole ? Ou un changement de législation (taxes, contrainte de reports etc....)<br /> <br /> Sauf qu'il est bien évident qu'actuellement entre Paris et Milan, il n'y a pas d'acceptabilité pour une contrainte forte de report sur le ferroviaire. <br /> <br /> Et vu les temps de réalisation d'un tel projet, il est sage de le financer et réaliser maintenant<br /> <br /> <br /> <br /> Dans tout ça, on en oublie aussi que Lyon Turin, s'est aussi fait pour améliorer les liaisons voyageurs.... Lyon Turin, et en faire profiter les Alpes du Nord ! <br /> <br /> Combien de trajets routiers concernés ?<br /> <br /> Lyon Turin, ça sera aussi la possibilité de faire rentrer une variante de l'ecotaxe par la fenêtre, pour la moitié du financement de l'Etat français, via une augmentation des péages autoroutiers des poids lourds : plutôt une bonne nouvelle non ? Avec un peu de courage politique, ça pourrait aussi s'envisager pour les péages VP (et par exemple via des modulations des péages en fonction des jours/horaires de circulation (puisque tous les modes le font (à commencer par les péages ferroviaires), pourquoi pas l'autoroute ?)
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T
Dans un contexte de non sécurisation des crédits pour le ferroviaire voir d'une politique anti ferroviaire et anti transport public, le Lyon projet Turin ne peut qu'entrainer un assèchement supplémentaire des crédits pour le réseau ferroviaire classique....
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F
Encore un projet inopportun, mais tout de même plus pertinent que la LGV Poitiers - Limoges...<br /> <br /> Peut être que signer ce protocole dès maintenant permet de "verrouiller" la part financée par l'UE, en craignant que si la décision se fait plus tard, celle-ci soit moindre...
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I
Syndrome de Notre Dame des Landes : ne jamais se déjuger, même lorsqu'on a proféré une énormité considérable.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant les latinistes le savent bien... Errare humanum est, perseverare diabolicum !
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J
Bonjour.<br /> <br /> Surtout qu'après de nombreuses démêlées d'opposants, justifié, et de nombreux d'habitants locaux du côté de Suze ( Suza..)et en allant vers Turin, cela va coûter fort cher. Il y a déjà eu le creusement du tunnel, et bien avant tous les problèmes géologiques, mais surtout..Hydrauliques, rencontrés après Lyon et pour les piles de ces ponts en enjambement, bref...<br /> <br /> La facture globale, après réalisation et..mise en service, par rapport au cahier des charges du début, va être..colossale, et une très grande partie ( comme toujours..) reportée sur les communes voisines et le long de cette voie, sans oublier le report de prix sur la tarification des billets de train..surtout, une honte...!!!<br /> <br /> Bonne journée à vous et sinon weekend..Denis.
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